GE
être invité, se mêler aux imperturbables personnages, se sentir dans le corps la légéreté des anges qui culbutent sereinement, escalader délicatement ces montagnes de carton pâte et, assuré par l'imposant cadre doré qui nous entoure, vivre éternellement dans une église sombre, sous le regard aspiré par le ciel des vieilles italiennes courbées par les rhumatismes �
merde ça vaudrait mille fois plus que d'être photographe ou web designer dans une société obsédée par les mégapixels !
[Harold en Italie - WAR INTERMEZZO - largetto italiano]
il n'y a pas si longtemps, une digne vieille dame élégante me demandait si le zizi d'étienne dumont était tatoué ?
je n'ai pas eu de peine à répondre que je n'en savais rien: il y a chez moi, depuis tout petit la capacité de ne pas savoir, de laisser coexister plusieurs réalités ou vérités simultanément, de ne pas voir ce qu'on veut absolument me montrer
ce qui me paraît le fondement primal pour atteindre un niveau de contact profond avec le réel, le monde et les humains
je me souviens d'un vieux monsieur qui très jeune avait eu un enfant - des amis "bienveillants" avaient insisté pour le convaincre que cet enfant n'était pas de lui - il m'expliqua qu'il avait retrouvé la sérénité dès l'instant où sa pensée était parvenue à voir aussi fortement l'enfant comme étant de lui que comme n'étant pas de lui
il avait intuitivement dépassé la castration de tous ceux qui, écoutant comme religion et vérité la science et la technologie, fouillent comme des perdus tous les tests de paternités possibles
pauvres crétins qui ont perdu la puissance de décider que tu crées le monde par ta pensée et que tu n'as pas à obéir à la logique des vérités vérifiables
je suis donc paresseusement allongé et somnolent dans le soleil au pied de la statue à la robe relevée et un instant je décide que les statues n'ont bien sûr pas de clitoris, attendant avec jouissance le prochain instant où mon oeil se pose sous la robe de la statue pour constater que les statues en ont bien !
[Harold en Italie - WAR INTERMEZZO - largetto italiano]
[Harold en Italie - WAR INTERMEZZO - largetto italiano]
Remarque bien que l'objet n'est pas centré dans l'image? Pourquoi fignoler l'image ? Pourquoi ne pas la laisser parler ? La perfection, crime d'indécence dans ce pays érotique, ne fait que briser la relation à l'oeil qui regarde, l'empêcher de dire "J'EXISTE et je vois les défauts de ton oeuvre et je l'aime POUR ses défauts"
[Harold en Italie - WAR INTERMEZZO - largetto italiano]
[Harold en Italie - WAR INTERMEZZO - largetto italiano]
? certainement parfaitement bien sculptée, mais avec une raideur, une absence d'humanité qui me consterne - cette petite femme par contre, accrochée à son mobile, fait les délices de mon esprit, formes arrondies et teintes douces de la chair, comme chez Tiepolo, maladresse si réelle, fatigue, chaleur, tout est terriblement vrai dans ce corps
AH si les statues pouvaient transpirer et téléphoner à leur amoureux, qu'elles seraient belles et intéressantes ?
[Harold en Italie - WAR INTERMEZZO - largetto italiano]
[à partir d'un hétéroclite créé par Adja]
["signification des images mauvaises"]
["signification des images mauvaises"]
["signification des images mauvaises"]
["signification des images mauvaises"]
["signification des images mauvaises"]
Pourquoi dire quelque chose quand il suffit de ne rien dire, que ça plaît et que ça rapporte ?
["signification des images mauvaises"]
[de la série "signification des images mauvaises"]
[série "signification des images mauvaises"]
? sur une tranche de tomate sur un morceau de pain sur mon balcon dans un îlot quelquepart dans une ville sous le soleil par un jour sans importance de juillet en plein milieu d'une année animée du début du XXIème siècle dans un pays sage au coeur d'une europe qui se referme en forteresse sous la peur de devoir se contraindre à regarder les pauvres qui pour l'instant sont "les autres" alors que dans le coeur de chacun se dessine en quelques recoins cachés la certitude que "nous" seront bientôt les pauvres et que la lumière sera ce qui nous restera encore de divin?
Alors arrête de faire le con et aime-la cette lumière !
[RECETTE DE LA TOMATE AU SEL]
le vendredi soir est parfois le soir de la tristesse
? douceur d'une soirée, transpiration après la petite montée, lumière sur les champs de blé, repos sur un banc et attaque d'une nuée de moucherons frôleurs et suceurs? Tous comptes faits, ils me plaisent bien et leurs incivilités m'évitent de me sentir dans une publicité Kuoni ! Toujours ça de gagné ?