GE
(ouh ! la faute d'orthographe !)
affection de mouche à mouche ? fête parmi les mouches ?
la même multitude de gestes et de regards ?
le même ART dans le flux social
parcourant la foule des insectes ?
l'art est-il une propriété privée ?
l'objet le plus coûteux
contient-il nécessairement l'oeuvre la plus forte ?
les artistes les plus connus
sont-ils nécessairement les seuls
dignes de parler aux humains ?
l'art n'est-il pas un flux social
un sang qui irigue la société
par une infinité de gouttes
chargées de nourriture
reliant les corps et les âmes
comme la multitude de gestes et de regards
parcourant la foule pressée et silencieuse
jeux infimes de contact, d'agressivité ou d'affection
parfaitement libres d'exister
hors de toutes les hystéries médiatiques ?
? du testicule gauche jusqu'à l'ovaire droit
le seul lieu, la seule exposition, le seul musée qui me remplit des pieds jusqu'à la pensée, du ventre jusqu'au cheveux ?
c'est le réel
le romantisme ne peut être que débridé
? et complètement démodé.
l'art reste le même - le lieu change
farabundo le chien me paraît avoir plus ou moins les mêmes sentiments que moi
mon oeil qui hésite n'est pas une angoisse
n'est pas une scandaleuse imperfection
il ne rage pas contre les impuissances de la science
il ne se vautre pas dans des rêves de roitelet
où rien de réel ne survient
mon oeil qui hésite et son regard tremblant
tracent un fil mince, mince
au bord de la rupture sous le vent de la logique
un fil qui me relie
à tous ceux qui ne reçoivent pas
la tranquillité en cadeau dans leur berceau
mon oeil chancelant est
cette infime parcelle d'honneur intérieur retrouvé
cette fragile communion
avec le réel
qui me redresse
après toutes ces dizaines d'années
lamentablement passées
dans le confort et la facilité
merci mon oeil
j'ai de l'affection pour toi
Epuisé après avoir accompagné ce cher petit ange possessif, depuis le premier jour de sa vie jusqu'au 40ème jour de son ASCENSION vers des prairies plus éthérées
[accessoirement: discrète PUBLICITE POUR CARLSBERG, sponsor tout-puissant de l'ART au Danemark - non rémunérée]
Ayant fait, à peu près, ce qu'il y avait à faire, je pus enfin commencer de me reposer, le corps gai et la mine sombre, des fruits et des choses autour de moi, humant l'odeur de l'herbe vieillissante et dans mes oreilles un doux vinyl carressant des "Dead Kennedys"?
[? and I said loud, to the noisy birds: "Fuck off ! my beautiful friends ? Fuck off with that bloody philosophical trip ! Let's suck and kill all ANGELS ! This is the END !"]
y paraît qu'y a une âme? APRES..
j'imagine?
de quoi ça peut bien avoir l'air ? l'âme d'un angelot définitivement échappé?
la mienne ?
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
Ci-gît Moi, l'angelot ! Que je repose en paix, pour l'éternité de uneparjour !
((voix off: jolies petites feuilles vertes, coquines et vigoureuses, je vous aime! mais c'est pas le moment de vous dresser, surtout pas là ! on a dit «Repose en paix» ! alors quoi ?))
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
MA MORT - ESSAI 7
se couler dans les transparences du liquide, revoir sa vie défiler et regarder le monde disparaître derrière des surfaces, devenir eau
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
MA MORT - ESSAI 6
craindre tout, revêtir le monde d'un plastic de protection, consommer les émotions sans rien risquer et affirmer que tu es vivant
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
MA MORT - ESSAI 5
brûler de la passion des sorcières, entendre ton procès, te sentir enchaîné, devenir flamme, devenir air
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
MA MORT - ESSAI 4 - abandonner ton corps, paralysé par le confort, par l'intelligence que tu dois prouver, par la culture que tu dois ingurgiter, par toutes les précautions qui te forcent à être sain? et attendre la fin de l'effacement
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
MA MORT - ESSAI 3 - jeter son corps dans une guerre, remercier la lame qui te traverse, devenir SANG
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
sacrifier ta pensée à l'admiration des autres, cacher ton corps derrière les déguisements, te laisser dérober ta réalité par une illusion et sans fin regarder grandir et grossir le mensonge qui a pris ta place
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
MA MORT - ESSAI 1 - se perdre dans un territoire vierge, se recroqueviller d'épuisement, devenir terre
Ayant connu ce qu'ils appellent NAISSANCE, ce qu'ils appellent LUMIERE, MAL, ART, ce qu'ils appellent RELIGION, POLITIQUE, MUSIQUE?
Ce qu'ils appellent MOI, et SEXE et TENDRESSE ?
Ouvert les yeux et connu que j'avais ainsi traversé les grands territoires de la vie.
Ai compris qu'il me restait encore un mystère, encore un érotisme, qu'il me restait encore !
Encore à penser, inventer, créer et traverser ma mort. Sous diverses formes, avec des douceurs et des violences variées?
Ô MORT, cerise sur le gâteau d'une vie !
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
bref, ce 74-ième jour de ma vie - mais oui cher John ! - je décidai que je tenais debout, et je me levai dans le ciel bleu?
? au risque de servir de cible aux snipers
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]