GE
Champ de fleurs pour tes vingt ans.
Etienne Dumont reçoit de notre ministre de la culture un stylo Caran d'Ache pour couronner ses joyeux et toujours très remarqués délits d'impertinence journalistique car pour lui sonne la retraite.
Il va se payer le luxe de brosser le portrait des invités présents avec une verve fleurie sans se priver de tirer quelques doux coups de chevrotines dans le tas.
X me susurre à l'oreille, tout en noyant un petit-four sous une goulée de blanc : Il va me manquer, surtout que je l'aime autant que je le déteste.
Slurp, mwouais....
Il m'aura appris qu'un cube bleu peut avoir une face rouge.
Super buffet...
Cieux en courroux !
Au parlement fédéral, tenez-vous bien, on débat de la qualité du papier toilette, débat relayé par LE MATIN en première page pendant que les américains cherchent à contourner la souveraineté du même parlement en lui imposant une LEX AMERICANA pour faire plier les banques qui auraient hébergé des clients fraudeurs du fisc américain..
Le coup du papier-chiotte n'est hélas pas une riposte de deuxième degré. Nous les Suisses avons l'audace bien trop corsetée par une éducation du consensus et du respect des minorités - en en étant une - justes capables de nous indigner poliment (en trois langues, encore faut-il débattre pour savoir laquelle représente le mieux notre irritation.)
Va fa enculo !
« On a longtemps cherché s'il y avait une langue naturelle et commune à tous les hommes ; sans doute, il y en a une ; et c'est celle que les enfants parlent avant de savoir parler. »
Jean-Jacques Rousseau - Extrait d' Emile ou de l'éducation
...et il en est une autre lorsque la bière remplace le biberon !
Par quel mystère naît-on dorade et pas caniche ou Nadal ?
Le Musée de l'Elysée expose Trilogie, une enquête photographique de Christian Lutz sur le Pouvoir.
Le monde politique, la finance et le religieux y sont abordés très subjectivement par le photographe.
La congrégation religieuse au sein de laquelle il a été autorisé à faire des images porte plainte devant les tribunaux, fait interdire le livre prêt à la diffusion, prétextant que certaines images portent atteinte aux droits des personnes.
Le photographe décide de déplacer la polémique du juridique vers l'artistique et expose au Musée les images interdites de publication par la justice. Elles sont sanglées de bandeaux noirs qui dissimulent les visages sur lesquels sont formulées les motivations des plaignants.
Cette redoutable efficacité a pour effet de revivifier instantanément le néo-darwinisme du spectateur à cause du goût-de-canon-dans-la-bouche dogmatique qu'on sent dans le discours des plaignants.
Pendant que nous pérorons contre le diktat de ceux qui ont des valeurs qui ne sont pas les nôtres et les défendent devant les tribunaux, Daniel W, photographe de presse à la retraite, promène son Leica Monochrome au coeur de ce vernissage à teintes militantes.
Mais voilà qu'entre deux discours on lui interdit formellement de faire des images dans le Musée. Il doit rengainer son boîtier.
« Quoi ! quoi ! on s'insurge contre la censure et on m'empêche de faire des images, scandaleux ! »
Cher Daniel, un Pouvoir, toujours, en cache un autre !
Depuis que Dieu est mort, quelle foire d'empoigne autour de son trône....