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Avec Vincent, barbotons de plaisir dans la lecture d'un texte de Vautravers, lecture interrompue par un météore bleu tombé du ciel.
Pas besoin de décors coûteux, de scénaristes qui se triturent les méninges, d'acteurs imbus d'eux-mêmes aux salaires faramineux : l'affaire Polanski nous montre qu'on peut se faire une production à tout casser avec du réel.
Le réel c'est moins cher que la fiction.
Le réel on l'a sous la main.
Le réel au moins c'est vrai.
Le réel c'est graveleux et ça a des odeurs.
Le réel faudrait s'en faire des cures.
Polanski rattrapé par son passé, cueilli par les Suisses, est mis à l'ombre pour une histoire d'abus sexuel.
Frédéric Mitterrand, ministre de la culture déclare : « �pour une histoire ancienne qui n'a pas vraiment de sens. »
Widmer-Schlumpf, ministre de la justice helvétique : « � la loi s'applique à tous, également, qu'on soit célèbre ou pas. »
Samantha Gailey, la victime : « Je retire ma plainte� ».
Polanski pervers ? La réponse niche dans son �uvre.
Ces relents puritains qui nous viennent des Etats-Unis, alors qu'en même temps on y produit de la sous-culture de masse véhiculée par les séries TV, sont inquiétants.
Inquiétant que la première industrie pornographique au monde s'offusque de l'image en couverture de Vanitiy Fair d'une femme enceinte et trouve l'image obscène.
Inquiétant cet acharnement contre ce vieux monsieur, peut-être pervers, artiste maudit, et créateur dérangeant qui a échappé à Hollywood et à son formatage idéologique.
Il y a autre chose derrière ces flatulences de bonne conscience � briser l'artiste en fustigeant le vieillard immoral ?
Parce qu'un artiste (qui a du talent) c'est dangereux quand ça vous échappe.
"Non, non, je ne suis pas photogénique!"
"C'est comment votre nom?"
"Anne-Marie."
"Anne venez poser avec Marie!"
Faut-il légender les images ?
?alors voilà, est-ce important de savoir que ce chien vient de Lugano passer sa journée à Genève avec sa maîtresse, qu'il s'appelle Bombino, qu'il a dix ans?
Faut-il planter le décor pour mieux partager ?
Discussions polémiques au sein des participants à ce site.
Certains disent : Ca fait blog de rajouter des légendes qui finalement n'intéressent que ceux qui les écrivent. D'autres proclament : écrire c'est un métier - à chacun le sien, alors que ce site est un site de photographes ! D'autres disent : Qu'est que ça peut faire de savoir si le fils de untel a fait du parapente et a réussi ses examens, que le ciel est bleu alors qu'on voit qu'il est bleu sur l'image, que machin est célèbre et qu'il nous a souri. D'autres disent : une image sans légende c'est comme un minaret sans muezzin.
Il y a dans ce site des nombrilistes forcenés déguisés en humbles.
Des joyeux qui transpirent l'angoisse.
Des talents qui s'ignorent.
Des acharnés de la braguette qui n'en sont d'autant que plus touchant.
Il y a ceux qui célèbrent le peu avec rien. D'autres qui font le contraire.
Ceux qui se prennent pour eux-mêmes alors qu'ils ne sont que le clone d'un autre.
Ceux qui sont libres, donc beaux, même si on les trouve moches
Ceux qui, poètes, ne savent pas écrire mais le sont bien plus que ceux qui savent.
Il y a aussi des écorchés vifs qui célèbrent à leur manière la beauté du glaçon qui fond dans le verre d'eau chaude.
Conclusion : Une par jour est un espace de liberté au sein duquel chacun peut exprimer sa différence comme il le souhaite.
N'en déplaise a certains !
Max vernit!
Denis vernit!
Michel est verni!
Un cadre
un ring
une scène
aussi
Charles Juliet et M.L.
How happy the lover,
How easy his chain!
How sweet to discover
He sighs not in vain.
No joys are above
The pleasures of love
Henry Purcell - King Arthur
Vu s'affoler les étoiles sous les paupières de mille personnes.
Buxetehude au festival Amadeus, inégalement apprécié par le public.
Samedi après-midi au centre de Bienne. Les gens musardent, font des emplettes, du lèche-vitrines, font chauffer leur carte de crédit.
Au deuxième étage d'un immeuble cossu, un homme, casquette rouge, est assis sur une chaise, armé d'un fusil d'assaut de l'armée suisse.
Je l'apostrophe sur son balcon:
« Tire, tire si t'es un homme ! » Je sautille sur place, m'excite, écarte les bras et crie : « Vas-y ! T'as pas les couilles, hein ! Tire ! Tire si t'es un mec ». Les passants ne prêtent que très peu d'attention à mon délire.
Le sniper esquisse un timide sourire, mais ne bouge pas. Je réitère mes provocations, me place devant le Mac Do. sans succès. Il ne bouge pas une oreille.
Ma déception est grande. Il est clair que s'il avait brandi son arme j'aurais détalé comme un lapin, bondi derrière une poubelle.
J'ai alors remisé le programme d'Utopics dans la poche, tourné les talons, un peu déçu. C'était une des interventions de la 11e Exposition Suisse de Sculpture d'Art Contemporain. Mais était-ce de la sculpture, de la provocation, peut-être une réflexion sur la violence ? Je me suis alors demandé ce que la sculpture avait à voir avec ce glandu armé d'un fusil d'assaut assis sur un balcon. Formuler bruyamment cette question aurait peut-être fait tirer le sniper ?
Christian et Jane pour un sniff d'exotisme puissant aux journées photographiques de Bienne.
Non. Nous ne sommes pas le centre de l'univers.
Il y a les arbres aussi.
Les escargots, les chats, les insectes et les crocodiles.
Les fleurs et même les nuages.
Nous sommes entourés de milliers d'univers. Qui s'enchevêtrent, se dévorent, s'observent.
Il y a les ânes aussi. Les ânes - bien plus humbles de nature que les hommes, les hommes qui s'inventent des Dieux, fabriquent des clôtures, empêchent les fleuves de couler - les ânes qu'on croit stupides n'ont pas besoin de clochers pour conjurer la mort, d'églises, de pasteurs, de temples de curés, d'évêques, de mater dolorosa, manger des carottes leur suffit.
Au revoir Jean-Benoît?
Je peux lire l'avenir dans le marc de café. L'avenir de Nestlé et de ses capsules qui augmentent constamment, mais à chaque fois de si peu.
Cours clôture : 43.98 - Cours précédent : 42.90