GE - Une photo par jour

Jean-Louis Claude



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Mars 2020

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31.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 22 - – Au carrefour des routes de Neelkanth et Dugadda

BAS LES MASQUES

Apparemment, au neuvième jour de mon confinement indien, les choses ont l'air de bien se passer. Mon manager m'a affirmé qu'il n'y avait pas eu de décès dû au Coronavirus dans la région de Rishikesh. Il faut reconnaître que le « Ministry of Health & Family Welfare Government of India » a pris les choses en main assez tôt. Avant le confinement, trois médecins sont venus à l'hôtel nous expliquer que nous devions sortir avec des masques et que nous devions avoir dans notre poche du gel hydroalcoolique pour la désinfection des mains. Le jour du confinement, tous les indiens et Occidentaux se sont procurer des masques, les magasins en avait suffisamment en stock et jusqu'à ce jour tout le monde respect les consignes et ça à l'air de marcher. Il est vrai que le masque est sécurisant quand on sort. On se protège contre les postillons des autres et on évite aussi d'envoyer nos postillons. Dans les magasins et chez les marchands de fruits et légumes ils mettent des gants pour nous servir. Donc, dans ce pays qui semblent légèrement bordélique, pour le moment, on n'est pas trop angoissé.

Hier j'ai vu une vidéo hallucinante. La porte-parole de la Macronie, Sibête Siconne expliquait au français que les masques ne servaient à rien. Elle-même blatèrait à la télé afin clarifier une position de l'exécutif qu'elle ne savait pas utiliser un masque : « Vous savez quoi ? Je ne sais pas utiliser un masque. Je pourrais dire : â??Je suis une ministre, je me mets un masque', mais en fait, je ne sais pas l'utiliser ». Et d'ajouter : « Parce que l'utilisation d'un masque, ce sont des gestes techniques précis, sinon on se gratte le nez sous le masque, on a du virus sur les mains ; sinon on en a une utilisation qui n'est pas bonne, et ça peut même être contre-productif. » Ces gens prennent vraiment les français pour des cons. Tout ça pour masquer un mensonge d'Etat, mensonge qui va tuer beaucoup de monde.

Agnès Buzyn, ancienne Sinistre de la Santé, qui avait déclaré que le risque de propagation du coronavirus était quasiment nul en France, avait envoyé à Wuhan tout un lot de masques s'en même se renseigner sur le stock de masques de la réserve sanitaire française. Résultat, quand l'épidémie est arrivée en France, le pays n'avait plus assez de masques pour protéger sa population, en premier lieu les médecins et les infirmières.

Il faut savoir également que le mari d'Agnès Buzyn, Monsieur Yves Lévy, ancien patron de l'Institut national de santé et de la recherche médical (Inserm), spécialiste du système immunitaire, il y a quelques temps, avait participé à l'inauguration du Laboratoire P4 à Wuhan d'où le virus est sorti.

Moralité : La Macronie a décidé de manifester sa solidarité à l'égard du peuple chinois en envoyant des masques afin que la population chinoise se protège contre l'épidémie. Quel beau geste !
En revanche, la Macronie n'a pas décidé d'équiper sa population de masques, afin que les français ne se mettent pas les doigts dans le nez, et de les envoyer voter sans aucun scrupule au risque d'attraper le virus et peut-être d'y laisser sa peau. On dit merci à qui ?

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30.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 21 - Couvre-feu sur Rishikesh, la police veille au grain.

BFM.TV SEUL LIEN AVEC L'EUROPE (hélas !)

À Rishikesh on a pas mal de problèmes avec Internet, je pense que c'est dû au nombre d'utilisateurs qui se servent en ces temps difficiles des réseaux sociaux. Les Indiens sont des énormes consommateurs. Un jour, un mendiant c'est moqué de moi parce que je n'avais pas de smartphone, il m'a montré le sien qui était tout biscornu, entouré de scotch et de ficelle mais qui apparemment marchait.
Dans mon confinent, j'ai donc le temps de consulter Internet, seul lien qui me relie à l'Europe. La seule télévision que je capte plus ou moins correctement c'est BFM.TV. dont certains journalistes m'exaspèrent au plus haut point. Difficile de rester zen face à cette bande d'experts tous plus ou moins constipés qui vous répètent à longueur de journée des inepties et des recommandations destinées à des enfants de l'école enfantine. BFM.TV la télévision fayotte de l'Etat qui rapporte toutes les niaiseries, bourdes, imbécilités, maladresses, « mensonges » de la Macronie.

PLACE AU DIRECT – La journaliste interrompt l'expert car un évènement incroyable est en train de se passer à Paris. :
Le préfet Didier Lallement inspecte les quais de la Seine pour s'assurer que les consignes qu'il a donné de ne pas s'attrouper sur les-dits quais sont bien respectées.
Et l'on voit pendant cinq minutes ce gringalet de préfet, qui passe son temps à mépriser les gens, déambuler l'air d'une andouille, sourire en coin, dans un costume trop ample pour sa magnificence, suivi par une poigné de gros lourdauds au regard patibulaire, qui s'assurent qu'aucune petite vieille ne vienne agresser le préfet avec un parapluie.

C'est sûr, j'aimerais bien regarder La Télévision Suisse Romande, France 24 ou Arte, mais je capte mal ces chaînes et j'en suis le premier désolé. Alors à défaut.... je regarde BFM.TV.

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29.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 20 - Petite balade dans la jungle avant le couvre-feu

SUNDAY – LE JOUR DU SOLEIL

Dimanche, le jour du soleil, les indiens se reposent. Mon prof de yoga ne donne pas de cours ce jour-là. Comme exercice, il m'a conseillé d'aller sur le toit de l'hôtel et de me détendre au soleil. Je ne vais pas suivre son conseil. Plutôt celui de Nietzsche qui a dit : « Si tu ne veux pas fatiguer tes yeux et tes sens, cours après le soleil à l'ombre ». Par contre je me suis conseillé d'aller faire un tour dans la jungle, car les éléphants sont dans les parages. Je n'en n'ai pas vu, j'ai juste vu de nombreux cacas de ces pachydermes, dont certains étaient frais. Malheureusement après deux heures et demi de marche, il fallait penser à rentrer à l'hôtel, car le couvre-feu débute à 10h00 du matin. Mieux vaut respecter les consignes du gouvernement, car les policiers indiens ne sont pas de joyeux gais lurons.
J'ai adoré cette ballade, il y avait un silence, interrompu parfois par des cris d'animaux ou d'oiseaux. Pas de bruits de klaxons pour venir interrompre votre rêverie solitaire. La seule crainte, c'est de se retrouver nez à nez avec un tigre. Il y a trois ans, un tigre et ses deux petits se promenaient dans la jungle de Rishikesh, à l'époque je ne m'étais pas aventuré dans le coin. Mais bon, ne dramatisons pas, j'ai rencontré pas mal de femmes indiennes et népalaises qui allaient chercher du bois pour la cuisine ou de l'herbe pour leurs vaches. Leur présence était rassurante.
La jungle, est une bonne échappatoire au confinement, d'ailleurs je ne suis pas le seul à penser cela, car chaque jour, je rencontre dans la forêt de plus en plus d'Occidentaux qui pensent la même chose que moi.

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28.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 19 - Les hommes de la voirie luttent contre le coronavirus

COMME LE GANGE, LA VIE S'ÉCOULE LENTEMENT

L'Inde dénombrait officiellement vendredi matin 724 cas confirmés de Covid-19 et 17 morts. Mais les experts jugent ce nombre grandement sous-estimé en raison de la faible quantité de tests réalisés. D'après le manager de l'hôtel, il n'y aurait pas de cas mortel à Rishikesh.

Ici, la vie s'organise, les rapports entre les Indiens et les Occidentaux se passent bien. Les magasins d'alimentation et les officines ayurvédiques peuvent ouvrirent de 7h00 à 10h00. Par contre les restos restent fermés. Malgré tout, on peut boire un tchai ou un café dans certains endroits ; ils vous passent les boissons ou la nourriture par une légère ouverture du rideau de fer. En ce qui concerne le système D, les Indiens savent y faire et ne manquent pas d'imagination.

Si pour le moment à Rishikesh tout se passe bien il n'en va pas de même dans certains Etats. Une autre préoccupation vient des nombreuses agressions de personnes travaillant dans des secteurs essentiels qui ont été signalées ces derniers jours dans ce pays de 1,3 milliard d'habitants. Le phénomène a pris une telle ampleur que même les responsables politiques indiens s'en alarment. Le Premier ministre Narendra Modi a évoqué en personne "l'énorme problème" du harcèlement de soignants.
Cette semaine, des docteurs du All India Institute of Medical Sciences de New Delhi, hôpital public le plus renommé du pays, ont sollicité l'aide du gouvernement suite à l'expulsion de soignants de leur domicile par leur propriétaire ou le syndicat de copropriété. "De nombreux docteurs sont à la rue avec leurs valises, nulle part où aller, à travers le pays", ont-ils écrit dans une lettre ouverte. C'est le monde à l'envers, en Europe on applaudit tout le travail du personnel soignant et en Inde on le méprise car soupçonné d'être des transmetteurs du virus Covid-19. On ne s'étonne pas que certains Occidentaux sont regardés de travers.

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27.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 18 - Méditation au bord du Gange

CONFINEMENT MEDITATIF

C'est bien connu, c'est quand la poule est au repos qu'elle produit beaucoup. En ces temps de confinement on peut profiter de s'arrêter de cogiter et de laisser ses pensées vaguer vers d'autres horizons. Il est clair, et même certain, que notre planète ne tourne pas rond. Peut-être qu'un jour nous nous apercevrons que nos richesses extérieures ne font pas le bonheur et qu'alors nous déciderons de mener une existence différente. Mais il risque d'être trop tard.
Comment demander aux enfants de la génération Y,Z, d'avoir du respect envers la génération des Baby-boomers et X, quand on voit des Donald Trump ou des Jair Bolsonaro, qui ont été élus « démocratiquement », préparer leur futur. Albert Camus écrivait que toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme. Nous n'en sommes pas loin, moutons que nous sommes. Ceux qui nous dirigent sont des tordus et des imbéciles et ceux qui les suivent sont des ignorants.

Il y a quelques jours, j'écoutais la Radio Suisse. Un virologue très connu expliquait qu'il avait entamé il y a quelques années des recherches sur le précédent « coronavirus » de 2015 (je ne me rappelle plus des détails techniques) et qu'il y a deux ans on avait arrêté les recherches faute de financement. Il expliquait que s'il avait continué, on n'en serait peut-être pas là aujourd'hui. Je ne peux m'empêcher de penser à l'oncologue brésilien Drauzio Varella, Prix Nobel de médecine, qui mène des recherches sur le cancer et le sida qui a dit :
« Dans le monde actuel, on investit cinq fois plus de médicaments pour la virilité masculine et en silicone pour les femmes, que pour la guérison d'Alzheimer. D'ici quelques années, nous aurons des vieilles aux gros seins et des vieux aux pénis bien raides, mais aucun d'entre eux ne se souviendra à quoi ça sert.

Les chiffres font souvent peur, tant il est facile de les manipuler. Le Premier ministre britannique Benjamin Disraeli affirmait au XIXe siècle qu'ils existent trois sortes de mensonges : Les petits, les gros et les statistiques.

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26.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 17 - Shiva, celui qui rend heureux, le bienveillant.

OM NAMAH SHIVA !

Shiva, le grand ascète, destructeur de l'ignorance (il a du boulot), que beaucoup honorent comme dieu tout-puissant. Nom de la troisième personne de la Trinité, le Destructeur, Brama est le Créateur et Vishnou, le Protecteur. Sur les bords du Gange, son culte est célébré en février lors de la Shivatri. Le culte de Shiva rassemble environs 25 % d'hindous. C'est une divinité largement vénérée en Inde, au Népal et au Sri Lanka.

Les attributs de Shiva sont le serpent autour de son cou, le croissant de lune qui orne sa tête, la rivière sainte du Gange qui coule de ses cheveux emmêlés, le troisième œil sur son front, le trident comme son arme, et le tambour damaru. Il est généralement adoré sous la forme d'un ligam.

News of India : Voilà, le verdict est tombé depuis hier, on est confiné dans notre hôtel jusqu'au 14 avril en compagnie de 1,3 milliards d'habitant de ce pays et ici, à Rishikesh, la police ne rigole pas. Mercredi, l'Inde recensait 519 cas de Covid-19, dont 10 morts, mais il faut prendre ces chiffres avec des pincettes.
Nous pouvons sortir de 7h00 à 10h00 du matin pour faire les courses puis après à la maison, la police patrouille. J'en profite le matin pour faire une ballade dans les forêts environnantes pour me dégourdir les jambes et profiter du chant des oiseaux. Mais à 10h00 retour à l'hôtel.
Ma chance, c'est d'avoir un resto népalais juste à côté de mon hôtel, ils me passent les repas par le balcon. Je suis loin d'être malheureux.

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25.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 16 - Hommes et bêtes se désaltèrent au même robinet

BRANLE-BAS À LA 302

Voilà deux jours que ma voisine française de la chambre 302 ne dort plus. Elle angoisse car depuis quelques jours elle n'a plus de nouvelles de sa fille qui souffre de dépression. Ã?tre confiné dans un hôtel de Rishikesh, avec le stress du coronavirus, se faire du souci pour ses enfants, c'est une situation difficile à gérer, d'autant plus que son vol de retour est programmé
pour le 10 avril.

Avec son amie, elle décide de téléphoner à l'ambassade de France à Delhi. Cette dernière leur recommande de rentrer tout de suite. L'ambassade peut leur procurer des places dans un avion affrété pour rapatrier les ressortissants français. Elles ont une heure pour se décider. Conciliabule ! L'angoisse monte, car il y a un problème de taille, aucun taxi, bus et train ne peut quitter l'Etat d'Uttarakhand pour se rendre à Delhi. Elles apprennent qu'il est possible de se rendre à Delhi par avion en partance de Derhadun, ville qui se trouve à 80 km de Rishikesh. Elle emprunte mon ordi, et par chance il y a encore des places de libre dans le vol du soir qui décolle à 20h45. Mais un autre problème surgit : pour se rendre à Derhadun en taxi il faut une autorisation de la police locale. Nouvelle tension, il est 14h00, l'avion décolle dans 6 heures et il faut compter 2 heures pour se rendre à l'aéroport. Elles foncent au poste de police, pour avoir l'autorisation de quitter Rishikesh.

15h30, l'autorisation en poche, Sandrine a un quart d'heure pour faire ses bagages et quitter l'hôtel. Visiblement elle est à bout, son amie a eu du mal de la convaincre de partir et elle ne sait pas dans quelle galère elle s'est fourrée. À peine le temps de se dire au revoir qu'elles se retrouve sur la pas de la porte de l'hôtel où déjà le taxi les attend.

Voilà 12 ans que Sandrine se réjouissait de faire ce voyage en Inde, elle l'avait rêvé....

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24.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 15 - Le soleil se couche au son de la trompette

MESURES DRASTIQUES

Les autorités indiennes serrent la vis. Le confinement était à moitié respecté. Hier soir, le manager est venu nous avertir qu'à partir d'aujourd'hui les magasins étaient ouverts de 7h00 à 10h00 et qu'après tout le monde devait rentrée dans sa maison ou son hôtel. La police patrouille et lance des avertissements par haut-parleur. Cette nuit, vers 3h00, on a entendu des coups de feu après que la police ait lancé des avertissements. Que s'est-il passé ?

Mon agence de voyage m'a contacté pour avoir de mes nouvelles. Elle m'annonce que mon vol de retour prévu le 29 avril a été reporté au 1 mai. Au moins, mon vol retour est confirmé. Mais elle m'indique aussi, que j'ai la possibilité de rentrer plus tôt. Pour cela il faut que j'attende la fin de mon confinement et l'ouverture de l'aéroport de Delhi le 31 mars pour prendre une décision. J'ai encore quelques jours pour réfléchir !

Je constate que d'avoir pris mon billet d'avion dans une agence de voyage sérieuse (Agence Equinoxe Sion) est un grand avantage. Malgré la fermeture de l'agence, le personnel, confiné chez eux, se préoccupe de ses voyageurs et moi d'avoir quelqu'un de confiance pour me conseiller me rassure. Dans l'hôtel, des touristes sont passés par internet pour prendre leur billet d'avion. Pour eux, c'est un véritable casse-tête et beaucoup sont préoccupés pour leur retour chez eux, car beaucoup de compagnie aérienne ont annulé leur vol. Les coupures de courant et les pannes internet fréquentes n'arrangent pas les choses.

Les rues de Laxman Jhula sont vides. Quelques vaches et des chiens errants déambulent l'air hagard. Ils doivent sérieusement se demander ce qui se passe. Un népalais sur le toit du resto fume un joint. Une indienne suspend son linge sur son balcon. Tout marche au ralenti. Mais surtout ce qui me ravit, c'est ce......... silence

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23.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 14 - Les derniers coups de klaxons

PRISON DORÉ

Ce matin, le manager est venu me réveiller pour me dire que je devais vite aller faire mes courses et prendre le petit déjeuner dans le resto népalais qui se trouve juste à côté de l'hôtel, car tout va fermer jusqu'au 31 mars.
Le magasin était bondé de touristes qui venaient faire leurs provisions en prévision de ce confinement forcé. Les magasins en Inde, ne sont pas aussi bien achalandés qu'en Europe. On en est réduit aux nouilles instantanées, aux biscuits, aux fruits secs, chocolats, chips et autres aliments pas très nutritifs. Mais le plus important c'est l'eau et le papier de toilette. Heureusement, il y avait au bout de la rue deux maraîchers qui vendaient des fruits et des légumes, qui ont dû faire leur chiffre d'affaire de l'année. La crise du coronavirus est une aubaine pour certains commerçants, mais aussi pour une foule de petits escrocs qui profitent du désarroi de certains touristes pour leur faire des entourloupettes.

En rentrant à l'hôtel, le manager me montre une porte dérobée qui communique à l'arrière du resto népalais. Et là je retrouve les touristes habituels qui prennent tranquillement leur petit déjeuner. La résistance s'organise. Le patron me dit que nous pouvons venir discrètement dans son établissement, qu'il n'y a pas de problème pour prendre nos repas. Comme j'ai une chambre sur le toit de l'hôtel, il peut à la limite m'amener mes repas en passant par le balcon.

Pour le moment nous avons très peu d'informations sur la situation en Inde et à Rishikesh et souvent les nouvelles sont floues ou contradictoires. Pour ma part il est clair que le voyage prend une autre forme et je vais devoir m'adapter à cette nouvelle situation. C'est quand même intéressant de vivre cette expérience que je n'avais pas encore vécu dans ce pays aux mille facettes.

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22.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 13 - « Janta Curfew » Rues désertes et surtout... un silence.

JANTA CURFEW

Le « Janta curfew » est un couvre-feu du peuple, par le peuple, pour le peuple, afin de lutter contre le coronavirus.
Dans une tentative de contenir la propagation du coronavirus, qui a jusqu'à ce jour fait 180 victimes dans le pays, le Premier ministre Narendra Modi a demandé à tous ses citoyens de respecter le « couvre-feu Janta » le 22 mars de 7 heures à 21 heures.
« Tous les citoyens doivent s'y conformer » a déclaré le Premier ministre.

Les gens sont priés d'éviter les espaces publics, à rester hors des routes et de se confiner à la maison pendant 14 heures en vue de lutter contre le coronavirus qui a déjà touché plus de 100 pays. Les personnes travaillant dans les services essentiels tels que la police, les services médicaux, les médias, les livraisons à domicile, les services du feu et ceux aux services de la nation, etc., sont exemptés afin de remplir leur devoir.
À 17 heures, Narendra Modi a demandé à tous les citoyens de l'Inde d'encourager les personnes travaillant dans les services essentiels, qui luttent contre le coronavirus, en se tenant devant leur porte, sur leur balcon, aux fenêtres, en applaudissant et en sonnant des cloches pour les saluer et les encourager.

Dans l'esprit des Gujaratis, le Premier ministre Narendra Modi sonnera une cloche du mouvement Maha Gujarat, qui commémore les couvre-feux de Janta entre 1956 et 1960 qui a conduit à la formation de l'Etat du Gujarat de l'ancien Etat de Bombay en 1960.

En attendant, dans l'hôtel Gev Ganga de Laxman Jhula on s'organise pour le Janta curfew, car les touristes ont l'interdiction de sortir. L'ambiance est bonne et on se réjouit de vivre cette expérience.

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21.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 12 - Mendier et fumer de la ganja, principale activité de ces deux "sadhus"

LE BOL DU MENDIANT

La société indienne était la seule où un homme quelle que fût sa position, pouvait tout abandonner, prendre le bol du mendiant et partir ainsi sur les routes, sans que personne ne s'en offusquât. Par malheur, avec la surpopulation angoissante et, à partir des années 1950, la montée massive du chômage, nombreux sont ceux, parmi les gens de condition moyenne, qui ont pris le bol de mendiant. Ainsi l'équilibre s'est trouvé rompu.

Mais attention il ne faut pas confondre ces mendiants que l'on rencontre principalement sur les lieux de l'hindouisme avec un renonçant ou sannaysi, la seule chose qui les relie, c'est leur habillement, la comparaison s'arrête là.
Les sannyasis sont des sadhus qui après avoir réglé leurs affaires personnelles et accomplis leurs obligations de chef de famille, ont volontairement quitté leur femme, abandonné tout bien matériel pour se consacrer à la recherche spirituelle et devenir moines errants vivant de la charité d'autrui. Les nourrir et les loger est un devoir.

Vêtus d'une sorte de tunique orange, cheveux longs, barbe de même, chaussés de sandales en bois, les padoukas, ces renonçants portent un baluchon contenant le strict nécessaire, une natte pour le repos, un pot de cuivre empli d'eau sacrée et une timbale. Ils s'appuient sur un bâton. Sans âge, quoique les anciens l'emportent, ils viennent de n'importe quel milieu social. On voit des médecins, des avocats, des hommes d'affaires s'élancer de la sorte sur les routes de la foi....

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20.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 11 - Un des nombreux laissés-pour-compte de la société indienne

LES ETATS DE L'INDE FERMENT LEURS FRONTIÈRES

Ce matin le manager de l'hôtel Gev Ganga m'informe que je ne pourrai pas partir dimanche pour Dharamsala car les frontières de l'Himachal Pradesh sont fermées. Les voyageurs ne peuvent plus circuler et sont confinés dans leur hôtel jusqu'à nouvel ordre.

Il y a deux jours on affichait déjà devant nos chambres le message suivant :

« En raison de l'épidémie de Coronavirus. Selon les instructions du Gouvernement, le client ainsi que le personnel sont priés de porter un masque, du désinfectant pour les mains et d'éviter de passer du temps dans la foule pour leur sécurité. »

Ici pas de panique, les commerçants et les restaurateurs rigolent quand ils nous disent que tout sera fermé ces prochains jours. Ça a l'air de les amuser. Ça m'a fait penser à l'année dernière quand il y a eu le tremblement terre, l'hôtel vibrait, les clients paniquaient et le manager nous rassurait l'air jovial « No problem, no problem ». Le côté positif de l'histoire, c'est qu'il y a de moins en moins de monde sur les bords du Gange, et surtout moins de véhicules klaxonnant à longueur de journée et ça c'est un luxe. Car les chants des klaxons continuels deviennent insupportables et vous abrutissent votre séjour. D'ailleurs, le « klaxon indien » mériterait d'être enregistré au patrimoine immatériel de l'UNESCO.

Maintenant, étant bloqué à Rishikesh, je dois tout revoir mes plans de voyage. Les nouvelles concernant l'ouverture des frontières sont floues. J'aviserai à temps voulu, il faut vivre au présent. Et puis je pense à mes compatriotes européens qui vivent une situation bien pire que la mienne.

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19.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 10 - Celui-là, il prépare un sale coup

LE BASILIC SACRÉ, LA DIVINITÉ FAIT PLANTE

En ces temps de stress dus à une menace invisible, il est bon de se replonger dans ces médecines ancestrales vieilles de 5000 ans. En Inde, il est une plante qui soulage doublement notre organisme : et de la pression psychologique et de la pression physique que font peser les menaces bactériennes et toxiques de notre environnement. Cette plante c'est le basilic, plus précisément son proche cousin, le basilic sacré (Ocinum sanctum) ou plus connu en Inde sous le nom de tulsi. Cette plante, originaire d'Inde est appelé la reine des herbes.

La tradition indienne ne manque pas de noms pour évoquer les vertus médicinales du tulsi : « l'incomparable », « la mère-médecine de la nature », etc. Les propriétés du tulsi font qu'il tient une place centrale dans certaines formes de spiritualités hindoue.
Le respect qui l'entoure est tel qu'on ne le consomme qu'en tant que remède, à part des repas. Et le pire sacrilège que l'on puisse commettre à son égard est de le manger en même temps que de la viande.

Si la réputation du basilic sacré ou tulsi est si grande, c'est parce que ses vertus sont très nombreuses et attestées depuis la nuit des temps. Une abondante littérature en témoigneâ??: il permet de purifier, de clarifier, d'alléger notre corps et notre esprit.
C'est ce qui en fait une plante tout à fait indiquée contre les méfaits de notre mode de vie moderne, car le tulsi donne la force à notre esprit de résister au stress sous toutes ses formes.
Il est tout aussi efficace sur le corpsâ??: de nombreuses études attestent de son pouvoir détoxifiant, anti-infectieux et anti-inflammatoire.

En ce moment, j'attends juste que l'électricité revienne pour me faire une bonne tisane de tulsi (depuis bientôt deux heures on est privé de courant). C'est un bon moyen de protéger son corps contre tous ces germes, microbes, protiste, thallophyte, vibrion qui nous menacent.

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18.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 9 - L'enfant et le paquet de chips

LES ENFANTS TRAVAILLEURS

Il y a 472 millions d'enfants âgés de moins de 18 ans en Inde, ce qui représente 39% de la population globale du pays. Un large pourcentage, 29% de ce chiffre, représente les enfants âgés entre 0 et 6 ans. De plus, 73% des enfants en Inde vivant en zones rurales, ont souvent un accès limité aux besoins fondamentaux tels que la nutrition, les soins de santé, l'éducation et la protection sociale. Ces enfants indiens continuent à faire face aux conditions les plus rudes comparé au reste du monde avec des taux de malnutrition très élevés, du travail et de la mendicité forcée dont je suis confronté tous les jours, et des maladies infantiles telles que la maladie diarrhéique.

Ce qui est problématique, c'est que sur ces 472 millions d'enfants indiens, 60 millions sont obligés de travailler, dont 10 millions en servitude. Selon les Nations Unies, le travail des enfants représente 20 % du produit intérieur brut de l'Inde, ce qui fait le plus grand marché de main d'œuvre enfantine au monde. On comprend pourquoi les politiques ne se pressent pas d'enrayer cette traite enfantine. La pauvreté est la cause principale du travail des enfants, beaucoup cherchent à subvenir à leurs besoins vitaux mais surtout ils représentent une main d'œuvre docile et lucrative. Les enfants pour la plupart travaillent sans vrai salaire, sans contrat, sans droits et effectuent des journées de travail de 15 heures et plus. Ces travailleurs bon marché on les trouve dans l'industrie, l'agriculture, les briqueteries, les manufactures (notamment de tissage) ou encore vendeurs de rue, domestiques, cireur de chaussure, etc...

Il faut rappeler que le travail des enfants est interdit en Inde depuis 1986, mais la loi est peu respectée dans ce pays où les scandales de corruption se suivent et ne se ressemble que par leur ampleur. Nous vivons vraiment dans un monde d'hypocrites où les saligauds règnent en maître.

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17.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 8 - Le moment où il ne faut pas attraper une crampe

YOGA SUTRA

Théoriquement, le yoga est une technique de libération de l'esprit. Le principe est de libérer sa conscience en se détachant spirituellement de son propre corps pour le transcender et rejoindre Dieu. Cette libération de l'esprit est formulée dans un texte s'intitulant, les « Yoga Sutra » attribué à un auteur semi-légendaire nommé Patanjali. Qui était Patanjali et quand vivait-il ? Les Indiens n'en savent rien. Les estimations vont du 2ème siècle avant notre ère au 5ème siècle après J.-C. Le sage Patanjali formalisa une série de postures appelées asana. Exécutées en même temps que des exercices de respiration et de méditation (pranayama) elles devaient permettre à l'individu de s'engager sur le chemin de la réalisation de soi.

Mais c'est en Europe qu'on « fait du Yoga », ce n'est pas en Inde. Pour les Occidentaux, il s'agit d'une sorte de gymnastique respiratoire, d'un exercice popularisé depuis longtemps, dont les bienfaits peuvent être sensibles – si on sait se méfier de ces pseudo-professeurs qui aujourd'hui prolifèrent après avoir accomplis 200 heures de yoga dans un ashram, qui à la fin de leur séjour, se font délivre un diplôme leur permettant d'exercer cette profession, activité apparemment très lucrative à Rishikesh.

En Inde, lorsque qu'on aborde le sujet et que l'on disserte sur le mot « yoga » on se trouve en face d'un système de pensée et d'une manière de vivre qui, sauf cas d'exception, pour nous Occidentaux sont impénétrables, et cela d'autant plus que, là comme ailleurs, la tradition indienne est morcelée, fuyante, presque insaisissable. Quelle est la juste école ? Où trouver le bon guru ? Questions aux mille réponses, donc questions sans réponses.

Il y a beaucoup d'écoles de Yoga à Rishikesh, et pour le novice il est très difficile de séparer le bon grain de l'ivraie, mais ici on pense plus au business qu'à l'élévation de l'esprit.

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16.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 7 - Deux mondes se croisent

COMME UN SINGE AGITÉ

Depuis une trentaine d'années je parcours l'Inde, mais surtout je me rends dans les vallées himalayennes à la découverte de ces différentes ethnies qui peuplent ces montagnes. L'ennui c'est que j'ai des points de comparaisons avec mes premiers voyages où je découvrais ce pays qui me fascinait tant et donc, j'ai tendance aujourd'hui, à mettre en parallèle mes voyages actuels avec ceux que j'effectuais jadis. Ce n'est pas évidant de corriger ce mauvais penchant car mon esprit devant ce grand barnum qu'est devenu Rishikesh est comme un singe, il est continuellement turbulent, il saute d'une pensée à l'autre, ce qui me rend agité et confus. Quand je pense à tous ces grands sages orientaux qui nous ont tant apportés sur le plan spirituel et que je vois aujourd'hui le résultat, ça me désole. Le « paraître » est le nouveau maître de l'ignorance et sur les bords du Gange, les occidentaux ont transformé le sacré en une grande foire de l'égocentrisme. Certains occidentaux ignorent que les vrais miracles s'accomplissent d'abord en silence. Comme dirait ce bon vieux sage Lao Tseu du pays du Coronavirus Levant : « Le silence est source d'une grande force ».
Commençons d'abord par appliquer cette règle à soi-même, la pensée négative gaspille l'énergie du corps, alors que la pensée positive vivifie cette énergie.

NEWS OF INDIA : Ce matin 3 médecins sont passés à l'hôtel pour informer les clients sur le Coronavirus. J'ai trouvé l'initiative bonne de la part du Ministry of Health & Family Welfare Government of India de nous donner des conseils en cas de problème. On sait maintenant à qui et où s'adresser. Depuis deux jours les Indiens dans les restaurants et boutiques commencent à mettre des masques, mais l'ambiance ici, est moins anxiogène qu'en Europe.

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15.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 6 - Monumentale statue de Shiva à Haridwar

LA PORTE DE VISHNOU

La signification de la ville d'Haridwar est « la porte de Vishnou ». L'endroit le plus sacré de Haridwar est le ghat Hari-Ki-Pairi où les dévots viennent adorer l'empreinte du pied de Vishnou, le Hari-Ki-Charan, que l'on conserve dans le temple de Gangadwara. On représente généralement Vishnou, le Créateur, avec quatre bras, tenant outre un lotus, la massue, la conque et le disque solaire, l'arme divine qui anéantit les ennemis comme l'éclair. C'est au Hari-Ki-Pairi que le Gange, affirme la légende, sortit de la montagne pour entrer dans la plaine en se frayant un passage entre les orteils du dieu.
En effet, le Gange, fleuve sacré de l'Inde d'où Ganga la déesse hindoue s'écoule de l'orteil de Vichnou, est l'explication que l'on vous donne afin d'éclairer votre lanterne quand vous venez en pèlerinage à Haridwar. Apparemment ce dieu n'est pas sensible au chatouillement.

Tout près du temple de Gangadwara on peut apercevoir une île artificielle rattachée par un pont à la rive droite où l'on découvre la tour Birla, surmontée d'une pendule à l'aspect plus britannique qu'indien. L'édifice commémore le souvenir de l'immersion à Haridwar d'une partie des cendres du Mahatma Gandhi dont la famille Birla s'était faite la protectrice attitrée. C'est d'ailleurs dans le jardin des Birla à Delhi que le mahatma fut assassiné le 30 janvier 1948.

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14.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 5 - Le gardien de chantier

AUX PAYS DES SADDHUS

J'ai posé pour quelques jours mes valises à Rishikesh, afin de décompresser. Avec le décalage horaire, j'ai un peu la tête lourde, il faut se remettre dans le bain et s'adapter à la nourriture. Le tonnerre a grondé toute la nuit, les dieux des montagnes himalayennes ne sont pas contents et ils ont raison de le faire savoir. Au bord du Gange, les prières raisonnent dans le vide. Vite se réfugier dans le silence....

Nombreux sont les yogis, mais j'aime ces saddhus errants.
Le corps enduit de poussière, ils mangent peu,
Ne gardent pas un seul grain de riz dans leur bol.

Aucune nourriture dans leur bagage, seulement la faim
Aucune gourmandise chez eux :
Ils s'abreuvent à leur propre soif.

Ces ascètes ont vaincu leurs désirs
Dans leur errance ils ont trouvé la destination
Qu'ils cherchaient depuis si longtemps.
Partis à la poursuite de la vérité,
Ils l'ont trouvée en eux-même

Assis au bord de la route, je les attends,
Au souvenir de ces sanyasis j'ai les larmes aux yeux
Pour moi ils eurent tant d'attention.
Ils irradiaient.
Nombreux sont les yogis, mais j'aime ces saddhus errants,

Latif

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13.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 4- De New Delhi à Rishikesh

ON THE YOGIS' ROAD

Depuis trente ans que je voyage en Inde, c'est la première fois que je prends un taxi pour me rendre de New Delhi à Rishikesh. D'habitude je prends le bus ; mais en ces temps d'épidémie mieux vaut pas prendre de risque. En effet, l'indien à souvent tendance à cracher, à se racler la gorge bruyamment et à recracher, à roter, à péter sans prendre aucune précaution pour la personne qui se trouve à côté de lui. Il ne faut pas jouer avec le feu ! En temps normal, c'est naturel, où il y a de la gêne il n'y a pas de plaisir. Mais aujourd'hui, c'est différent, d'autant plus que l'Inde commence à prendre conscience du danger du Coronavirus.
Donc j'ai pris un taxi. En cinq heures de route, mon chauffeur à utiliser 23 fois son portable et a conversé durant quatre heures au total. Quand on sait qu'on compte en moyenne 80'000 morts sur les routes indiennes par an, la situation n'était pas très rassurante. Dans ces moments-là on se pose alors la question : Vaut-il mieux mourir du Coronavirus ou alors mourir atrocement dans un taxi indien, écrasé par un camion, pendant que votre chauffeur était en train de téléphoner sur son portable ? Un vrai dilemme. Quand on connait le dicton qui dit que les trois choses dont a besoin un taxi en Inde, c'est : « Good horn, good brakes, on good Luck ». (Un bon klaxon, de bons freins et de la chance) vous priez la Trinité hindoue, Brahma, Vishnou, Shiva, pour arriver entier à destination. En plus le chauffeur a ouvert durant le trajet neuf fois la portière pour cracher, qu'on soit sur l'autoroute ou sur une départementale à une vitesse oscillante entre 90 et 100 km/heure. C'est avec un grand soulagement que je suis enfin arrivé sain et sauf à Rishikesh, capitale du Yoga.

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12.03.2020 - HARI Ã?M INDIA - 3 - Paharganj Bazar - Le vendeur de momos

AIRPOCALYPSE NOW

Si vous avez les yeux qui piquent, le nez sec, la gorge qui vous gratte et un léger mal de tête, ne vous inquiétez pas ce n'est pas le Covid-19 qui vous a rattrapé mais c'est que vous êtes bien arrivé à New Delhi, ville classée la capitale la plus polluée du monde selon l'OMS. Selon cette organisation, dans toute l'Inde, ce fléau causerait chaque année près de 2 millions de morts prématurés. Cela fait de l'Inde un des pays les plus affectés au monde par la pollution intérieure et extérieure. Il semblerait que le gouvernent du Premier ministre indien Narenda Modi soit plus préoccupé par la « loi de la citoyenneté » discriminant les musulmans, que pour la santé de ces concitoyens qui de plus en plus souffrent de cette grave pollution qui mine ce pays. Chaque année, je constate que la situation empire, et cela, malgré quelques efforts du gouvernement régional pour tenter de réduire les nuisances sur la capitale indienne.
Un petit malin de New Delhi a ouvert un Oxy Pure, un bar d'un genre particulier puisqu'il propose à ses clients d'inhaler de l'oxygène pur à 99 %. Parfum orange, cannelle ou menthe poivrée, la séance dure quinze minutes et coûte 500 roupies – un peu plus de 7 frs – soit, en gros, le salaire minimum journalier. C'est au choix : soit on mange, soit on respire.

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11.03.2020 - HARI Ã?M INDIA -2- Escale à Abu Dhabi

GENÈVE COINTRIN
Première petite frayeur au guichet d'Etihad. L'hôtesse d'accueil me dit que les ressortissants français sont interdits d'entrée en Inde, elle doit vérifier si les suisses sont aussi concernés. Tous les jours, les compagnies d'aviations reçoivent de nouvelles instructions et elles doivent s'adapter à l'évolution du Covid-19. Vérification ! Petite tension ! Elle pianote sur son ordi, je serre les fesses et ... ouf ! Les suisses ne sont pas concernés par cette interdiction sur le sol indien.

ABU DHABI
Etonnamment très peu de monde dans l'aéroport, d'habitude, les pèlerins en route pour la Mecque sont très nombreux à cette époque. Pas trop de formalités en arrivant, vous devez passer devant des caméras qui prennent votre température. On ne vous pose aucune question sur votre provenance. Tout le personnel de l'aéroport porte des masques et des gants et se lave régulièrement les mains avec un antibactérien.
L'avion en partance de Genève était à moitié plein et donc, le service à bord était cool et très rapide. C'est la première fois que je vis une situation pareille, mais ça ne me dérange pas, c'est plutôt agréable de voyager de cette manière. Ici, on est loin de cette situation anxiogène que le Coronavirus a provoqué sur la planète Pourvu que ça dure !

NEW DELHI
Il était 02 :30 du matin quand l'avion s'est posé à New Delhi. Je m'attendais au pire, mais en faites, tout s'est bien passé. De la paperasserie à remplir : Avez-vous de la fièvre, toussez-vous, avez-vous des difficultés respiratoires, dans quels pays avez-vous été ces quinze derniers jours, etc. Après m'avoir contrôlé pour voir si j'avais de la fièvre, le sésame m'a été délivré, je peux rentrer en Inde. Welcome in India !

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10.03.2020 - HARI Ã?M INDIA -1- Les valises sont bouclées

VIEUX MONDE, NOUVEAU MONDE

Ah ! Je vais encore me faire taper dessus, je prends l'avion pour me rendre en Inde. Je vais contribuer à accroître les émissions de gaz à effet de serre. Mais je ne culpabilise pas pour autant, car voilà 35 ans que je ne mange plus de viande ni de poisson donc mon bilan carbone n'est pas si négatif ; je n'ai pas attendu les conseils des véganistes du dimanche, ni de ces jeunes citadins n'ayant aucun lien avec la nature réelle depuis plusieurs générations, qui fantasment en se donnant des airs d'aspirants prophètes. Les véganes ne sont que les derniers avatars de cette pensée culpabilisante et porteuses de toutes les dérives. Je ne les ai pas attendu pour comprendre que manger de la viande était mauvais pour notre santé, mauvais pour notre planète, mauvais pour notre karma mais aussi mauvais pour les animaux qui sont capables d'éprouver une souffrance physique et psychologique. Oui, l'élevage industriel, tout comme la pêche, sont une monstruosité, destructrice non seulement pour les animaux, mais également pour notre santé, pour les sols, pour l'air, pour l'eau.
J'aime les voyages, que voulez-voulez ! Le cœur nomade aime la liberté, les sédentaires préfèrent la stagnation qui mène parfois au nationalisme. Nous voulons créer un Nouveau Monde avec les mentalités de l'Ancien Monde. Nous voulons créer un Nouveau Monde avec des vieux cons, mais également avec de jeunes abrutis de politiciens qui nous bassinent avec leurs boniments, leurs mensonges et leurs conneries.
Je vais déposer mes valises dans quelques jours au pied de l'Himalaya, dans un lieu qui se trouve à 300 mètres de la maison d'Héléna Roerich, qui en 1934, a reçu les enseignements de l'Agni Yoga par un Maître de l'Himalaya. Voilà à l'époque ce qu'Il enseignait :

55 – En vérité, ne divisez pas le monde du Nord au Sud ou de l'Est à l'Ouest. Mais distinguez partout le monde ancien du Monde Nouveau. Le vieux monde trouve encore refuge sur tous les continents. Le Monde Nouveau, lui aussi, naît par-delà toute limite et condition. Le vieux monde et le Monde Nouveau se distingue l'un de l'autre, non par des signes extérieurs, mais par la conscience. Peu importent l'âge et la condition des personnes. Souvent les étendards rouges sont brandis par des membres du vieux monde bourré de préjugés. Souvent, par contre, dans la solitude vibre un cœur empli des éclairs du Monde Nouveau.
Sans ménagement le monde se divise sous nos yeux. La nouvelle conscience croît, pleine d'audace, encore qu'inhabile. En dépit de son expérience, la pensée vétuste se fane. Nulle puissance ne saurait contenir l'Océan du Nouveau Monde.
Nous regrettons l'inutile gaspillage d'énergie de la conscience expirante. Nous saurions à l'audace de ceux qui se rendent compte du droit de répandre les accomplissements nouveaux. Toute erreur commise pour la cause du Monde Nouveau se transforme en fleur de courage. Toute ruse pour embaumer le vieux monde demeure une chose d'épouvante.
Le vieux monde a renié la Mère du Monde, tandis que le Nouveau commence à effleurer son voile magnifique.
Agni Yoga 1934

En attendant, le Nouveau Monde doit gérer la grave crise du Coronavirus ! Et moi, me demander ce qui m'attend dans les aéroports de Genève Cointrin, Abu Dhabi et New Delhi ?

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09.03.2020 - Les rats des assurances maladies pensent déjà à l'après Coronavirus. Comment ces salopards, que dire, ces ordures, peuvent-ils spéculer sur les peurs et la détresse des gens ! Comment ces individus ignobles peuvent-ils jouer sur la naïveté des assurés qui pour certains auront bien du mal à payer leur assurance-maladie à la fin de ces prochains mois ! Comment ces méprisables saligauds peuvent-ils continuer à nous prendre pour des cons en manipulant les chiffres et en utilisant cette épidémie du Coronavirus pour s'en foutre pleins les poches ! Cette vermine répugnante associée à des banquiers véreux et à des lécheurs de cul de politiciens à la solde des lobbyistes des assurances méritent notre mépris le plus total face à leurs escroqueries à répétition, arrogance et insolence qui pour autant ne vont pas les empêcher à continuer à nous baiser la gueule ! Pauvres types ! Pauvres connards, ce n'est malheureusement pas ce genre de crapules qui manquent en Suisse.

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08.03.2020 - Le bonhomme de neige a le nez qui coule

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07.03.2020 - Lô Besso

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06.03.2020 - Undervelier - Blanches-Fontaines - jeune fille de bronze

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05.03.2020 - Delémont - La fontaine du Sauvage

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04.03.2020 - St Ursanne – Joséphine écoute attentivement Peter me raconter qu'il est né le même jour que Charlie Chaplin, mais pas la même année. Il est né à 9h21. À cette heure précise, Charlot fêtait ses 60 ans et il était photographié en compagnie d'une classe d'enfants à Vevey. On voit sur la photo la montre de Charlot qui indique .... 9h21.

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03.03.2020 - Jura - Le temple de Miécourt

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02.03.2020 - Bâle - Fondation Beyeler

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01.03.2020 - Fondation Beyeler - Conversation devant l'œuvre de Rudolf Stingel "Untitled (after Sam) 2006"

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