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machine temporelle

Schoenried - 13 heures 39

Sur le dos renversé des montagnes blanches, se côtoient deux armées qui ne savent rien l'une de l'autre. L'une est mécaniquement organisée, arrime les cimes aux vallées avec des multitudes de câbles, s'y transporte en hordes, qui, une fois aux sommets les dévalent pour recommencer inlassablement. Ces soldats conquièrent tout l'espace, le balisent, le colonisent, plantent des antennes sur les plus hauts rochers, qu'ils encerclent avec leurs avions et leurs hélicoptères. Ce sont les soldats-skieurs. 

 

La seconde armée est en route depuis des millénaires. Elle chevauche les vallons, traverse les rivières en courbant l'échine sous les ciseaux géants des éclairs. Avec plus d'obstination que Grace de Monaco à l'assaut de son rocher, avec la volonté du cristal qui concentre en lui le soleil en un seul point, elle chemine silencieuse vers les hauteurs. C'est l'armée des sapins noirs. Lugubres la nuit comme des cormorans mazoutés, les sapins-soldats tendent leurs bras chargés de pives qu'ils jettent alentour quand les tempêtes les ébouriffe. Alors parfois c'est un mètre de pris à la pente sur deux mille pives larguées. Un mètre en cinquante ans.  

 

Alors ? Sapins, skieurs, que savent-ils de leurs parallèles conquêtes ? Aussi peu de choses, peut-être, que la sardine sait du monde des blaireaux !

[Francis Traunig]

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