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Sur les traces du clan de l'Ours -12- LOCRONAN – AU CÅ'UR DE LA FORÊT SACRÉE – La vieille cité de Locronan et les coutumes qui s'y transmettent depuis plus d'un millénaire méritent une place à part dans les traditions et le rituel de la Bretagne Armorique.

Ce fut en ces lieux qu'arriva au 6ème siècle, un Irlandais du nom de Ronan. Il aborda sur les côtes du Léon et installa son ermitage sur l'emplacement de l'actuelle paroisse de Saint-Ronan, en breton Lokronan ar fank, le « monastère-de-Ronan-dans-le-bouc ». 

Ce fut alors qu'il vint habiter la Forêt sacrée et qu'il choisit, pour y demeurer, le site qui devait se placer un jour sous son invocation : Lokronan koad Neved, le « monastère-de-Ronan-dans-le-bois-de-Nevet ». Il allait le sanctifier de ses miracles, mais y connaître aussi des moments difficiles. 

Très vite une femme redoutable s'opposa à son action, c'était sans doute une druidesse farouchement attachée à la foi ancienne. Elle s'efforça par tous les moyens de discréditer Ronan : elle l'accusa de sorcellerie, puis le fit passer pour un loup-garou. Afin de donner plus de poids à ses calomnies, elle enferma sa fille dans un coffre pour la cacher et accusa Ronan-le-loup de l'avoir dévorée. 

La rumeur en parvint jusqu'aux oreilles du roi de Quimper, Gradlon, qui fit jeter l'ermite en prison. Mais. Celui-ci, instruit par une intuition miraculeuse du stratagème de son ennemie, le révéla aux autorités. Des officiers du prince partirent aussitôt pour vérifier ses dires et trouvèrent l'enfant morte d'asphyxie. Aussitôt libéré, Ronan ne se contenta pas de ressusciter la petite fille : il demanda à Gradlon la grâce de la druidesse et l'obtint.  

 

Cette histoire de Ronan l'Irlandais est l'une des plus anciennes légendes bretonnes, l'une de celles où transparaît le mieux le souvenir des anciens celtes. 

Ronan fut ainsi accusé par la druidesse d'être un loup-garou. Ce fait doit être rattaché à maints exemples connus qui révèlent le goût des Celtes pour les métamorphoses. Leurs mythes abondent en transformation de toutes sortes. Et les druides, dont la croyance en la métempsycose (réincarnation) rapportée par les auteurs anciens, croyaient en la possibilité pour les êtres de revêtir des apparences diverses. 

 

Partout où je passe dans ma quête des « traces du clan de l'Ours » je rencontre sur les murs des édifices religieux des traces de l'ours et du loup. Beaucoup sont liés à des histoires de moines venus d'Irlande et du Pays de Galles. Dans les légendes de Bretagne et du Pays de Galles un autres personnage énigmatique apparait lié à la Table Ronde et à la quête du Graal, c'est le roi Arthur : Le « Roi Ours ». Il y a un rapport entre ses saints moines ermites et le Roman de la Table Ronde et du Graal : la religion solaire des Celtes.

[Jean-Louis Claude]

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