GE - Une photo par jour
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machine temporelle

confinement J6 _  

Hier soir, j'ai appris la mort d'un ami ardéchois. Depuis cette nuit et ce matin, je pense à lui écrire un petit compliment, je sais qu'il y aurait été sensible. Il m'aurait dit "c'est un honneur", un truc du genre, avec son petit sourire. Il s'appelait Gérard et il me faisait rire. Il y avait une complicité tendre entre nous, sa sensibilité traversait ses traits d'humour, il est une de mes vraies belles rencontres dans ce bled où je suis confinée en ce moment. Il était musicien, chanteur, motard, ami, père et élégant. Ce n'est pas le petit con qui l'a emporté mais son coeur qui a lâché. J'imagine qu'il n'a pas pu être pris en charge comme il l'aurait été en d'autres circonstances. Il dirait sans doute "je suis un dégât collatéral" et "il faut savoir partir avec élégance". L'autre jour, je l'ai croisé à la terrasse d'un café, vite fait, j'ai dit "on a pas le droit mais on se fait la bise" et il m'a répondu avec son accent de Titi parisien "on va s'gêner !...". Avec du recul, c'est vrai que je l'ai trouvé un peu pâle. Maintenant, je pense à lui pas loin d'ici et tout seul dans une chambre froide et à ses deux enfants qu'il adorait et qui doivent traverser ce drame dans cette période où ils ne pourront serrer personne dans leurs bras. Je suis désolée de ne pas avoir bu un dernier café avec lui l'autre jour, ni entendu ce qu'il avait à raconter sur cette période. Il y a des derniers rendez-vous qu'on ignore être les derniers et ensuite il nous reste nos yeux pour pleurer. Dans mes souvenirs de sourires de lui, il y a ce jour où alors que je lui disais : "je vais aller manger une crêpe à Chalencon", il s'est penché vers moi avec son regard bleu et il m'a répondu : "je veux bien t'aider pour la crêpe".  

Bon voyage, l'ami. Nous pensons fort à toi...

[Brigitte Guilhot]

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