GE
Vision qu'a eu Adel Abidin un matin à Bagdad après un bombardement.
Vidéo intitulée "Mémorial".
La tragédie de la communication quand la cruauté des hommes s'en mêle.
(festival "les Boréales" à Caen)
Le jour où le langage numérique bafouille;
le souvenir s'insinue;
il manque un zéro;
le voilà : le degré 0+ du bonheur ,
une petite affichette dans un passage souterrain, appelant à un défilé du bonheur.
et toujours ces cadenas tels de coléoptères prêts à affronter des prédateurs...
et ses escaliers réservés aux VIP de Paris-photo.
La limite: un pot de fleurs.
les banques sont comme les petites culottes :
plus elles ont de pertes
moins elles ont de fonds propres...
l'optimisme règne à l'approche de Noël...
Woher ? Tja, vielleicht doch, etwas kann Ich sagen
Wohin ? Nanu, was kann Ich sagen ?
En attendant que le soleil veuille bien daigner montrer son nez à Calvingrad, je plonge dans le panoramique abyssal de mon appareil.
Shaily teste le prototype du iPhone 15 et sa touche "connecting with dead people"
Avec un soupçon de tendresse et une bonne louche de cruauté, le dernier roman de Laure dépeint la société de riches expatriés en République démocratique du Congo. Il y a l'ex-hippie qui s'est lancée dans l'alimentaire douteux, la femme d'ambassadeur ivre au bord de sa piscine, le journaliste-bourlingueur désabusé qui gonfle ses notes de frais, le gouverneur local corrompu… Idéalistes s'abstenir.
Déroutes, de Laure Lugon Zugravu, Ed. Faim de siècle et cousu mouche
Le renard de retour sur la lune. Superbe expo de Fred Merz au thàatre Pitoeff
des cosmonautes soviétiques tournant autour de la terre alors que leur pays a disparu de la carte (films d'archive), qui trouvent plus important le lever du jour sur la terre que les changements politiques, munis d'un humour incassable et de paillettes multicolores de littérature
et ce qui me bouleverse c'est la splendeur sauvage de ces transports de cosmonautes casqués traversant le désert dans de vieux bus scolaires dont les filets à bagages déchirés pendouillent
par rapport au merdier glacial américain de perfection technologique qui ne me donne que des envies de vomissement et de suicide...
sont-ce les moucherons capturés dans les globes de lumière, attirants comme des super-marchés à noël, qui, à force de pisser de trouille au moment de se flamber définitivement et érotiquement dans une sorte de solution finale par l'ampoule à incandescence, ont accumulé ces taches jaunâtres au fond de leurs cercueils collectifs ?
en tout cas je les en remercie, pour l'infinie beauté de ce jaune réveillant subtilement le gris aubergine du ciel de ce soir de début d'hiver - les intermittents du spectacle (et de la vie) devraient comprendre que la mort des petites mains est le carburant nécessaire pour que l'art prenne son envol... et atteigne des sommets
des sommets à la bourse ?
hommage posthume peut-être aux cosmonautes ridicules et splendides qui m'ont donné du bonheur hier
il a fini il y a pas mal d'années shooté par une bagnole en rut
je devais sentir déjà très jeune
qu'îl y avait un truc important dans son attitude
un qui n'avait jamais le sentiment de savoir
si j'ai bien compris, à distance de pudeur
il avait le cul assez brûlant
ça lui élevait l'âme vers des délires divins (comme le marquis)
et ça lui éveillait des souffrances à l'intérieur
une espèce de honte d'indignité
et je crois que cette indignité justement
c'est elle qui lui donnait cette présence sans arrogance
ce plaisir humble d'être au monde
et d'apporter toujours quelque chose à un autre
plutôt que de tenter de piller l'univers
ouais
je crois que c'est de là que me vient la conviction flamboyante
que l'efficace est toujours un dictateur
que le sans défaut est toujours un abuseur de pouvoir
être voyou ou ne pas être voyou, c'est la plus belle question
A la galerie NEST, Céleste vernit balles et flingues. Préoccupée par la violence dans le monde, elle met en scène avec une belle maîtrise du détail des douilles d'armes à feux qu'elle dispose en forme de cœur sur des miroirs soutenus pas des socles en bois laqués coiffés de calottes en plexiglas.
« …spectatrice de l'urgence du monde, elle entame une nouvelle série de pièces où elle essaie de donner une issue aux angoisses de son époque à l'image d'Antonin Arthaud. (…). Les œuvres qu'elle présente aujourd'hui produisent une forte ambigüité chez le spectateur ; celle-ci est liée à une esthétique si soignée qu'on pourrait presque en oublier leur contenu, et c'est là que réside toute la force de ce travail. (…) Dès lors une quête infinie de liberté semble devenir l'ultime et seule solution. »
Proclame Céleste.
-Et les prix ? M'enquiers-je.
Sur un papier froissé que l'élégant acolyte de Céleste sort du fond de la poche de son Prince-de-galles, est gribouillé un six virgule huit au stylo qu' il me montre du doigt, sans prononcer un mot, parce que parler fric c'est obscène quand on est investi par « une quête infinie de liberté ».
…
Ne peux m'empêcher de penser à cette prostituée photographiée par mon ami X suspendue aux murs de la galerie Y. Travail engagé, qui décrit le mépris des uns pour les autres, et nous montre de dos, une prostituée qui fait le tapin sur un matelas pourri pour quelques dizaines d'euros. Et la voilà épinglée sur un mur immaculé, revendue à 30 ou 40 fois le prix qu'elle demande pour une passe à des bobos qui branlent leurs verres de champagne en plastique.
…
-Oui, mon frère est retourné en Tunisie, Oh c'est un grand malin, il a le commerce dans le sang lui, pas comme moi…
-Mais vous vous faites quoi ?
-Des machines à sous. J'exploite des machines à sous.
-Génial. Comme dans les salons lavoir, pas de problèmes d'employés ?
-Oh, vous savez, y a toujours des problèmes quoi qu'on fasse.
-Mais votre frère, alors ?
-Regardez mon jeans, regardez l'étiquette…
-…
-Kenzo, Boss, toutes les grandes marques. Ça sort à 18 euros de chez nous. Les gens y sont fous de ça en France. C'est ça que j'aurais dû faire, il roule sur l'or maintenant.
…
Et pour finir pour vous remonter le moral, un conseil de lectures :
L'art d'ignorer les pauvres de John Kenneth Galbraith - suivi de Du bon usage du cannibalisme de Swift
Avec la vitesse du TGV, le cosmos traverse parfois tout entier un corps d'artiste, lui fait bouger les hanches, et s'en va comme il est venu : sans crier gare.
La nostalgie de cet ébranlement est peut-être l'œuvre d'art ?
S'accrocher au bonheur comme un alpiniste dans une falaise en sucre.
Est-ce le bonheur des uns qui nous rend heureux ?
Ou simplement le fait qu'ils nous montrent que le bonheur est à notre portée ?
Alors OK!
Mais une fois pas plus. Faudrait pas que ça devienne routinier...
Assaisonner la réalité chaotique d'un peu de bon sens, la cadrer, lui inventer une forme pour ne pas perdre la raison…
Essayer, se perdre, contourner, se redresser, essayer encore, jeter son cri dans le vide.
La disposition azerty apparaît en France dans la dernière décennie du XIXe siècle comme déclinaison de certaines machines à écrire américaines qwerty. Son origine est inconnue des historiens, pionniers et propagandistes de la machine à écrire. Au début du XXe siècle, la disposition française « zhjay » d'Albert Navarre ne trouve pas son public : les secrétaires sont déjà habituées au qwerty et à l'azerty