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Francis Traunig



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Octobre 2012

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31.10.2012 - Cochin - 13 heures 40

Cochin : « Rentrez-donc dans ma boutique, je vous promets de ne pas vous harceler. »

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30.10.2012 - Alleppy - 13 heures 22

On the Back-Waters.

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29.10.2012 - Thekkadi - 13 heures 55

Hommage à John.

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28.10.2012 - Madurai - 10 heures 33

Incroyable effervescence dans le somptueux temple de Sri Meenakshi bondé de jeunes couples mariés entourés de leur famille.

-Please take a picture !

-Where are you from ?

-What is your name ?


Je me rends compte que les guides sont organisés en syndicat puissant et défendent mordicus leur bifteck. Un jeune avocat me guide pourtant discrètement dans ce dédale de 6 hectares et me montre sur un bas relief comment les bouddhistes ont été suppliciés pour avoir voulu répandre la parole de Bouddha dans le sud de l'Inde. Il me parle aussi des Gypsy (les Roms ?!) qui sont représentés sur quelques unes des mille colonnes de l'un des temples, Gypsy toujours actifs en Inde, que le gouvernement cherche à sédentariser sans succès.

L'Inde s'infiltre tranquillement dans mes tréfonds, et si je ne comprends pas encore son incroyable complexité, elle a pris dans ses filets tous mes sens...

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27.10.2012 - Madurai - 16 heures 17

Tirupparakunram. A l'entrée du temple, Badrakali (Parvati en colère) est bombardée de boulettes de ghee (beurre) afin d'apaiser sa férocité après avoir moins bien dansé que Shiva...

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26.10.2012 - En campagne - 13 heures 26

Elections ! Nous sommes bien loin de la triste et grise iconographie électorale à l'occidentale. En Inde on ne craint pas de se parer des plumes du paon, ni même de passer pour une star aux côtés de Vishnu...

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25.10.2012 - Tanjore - 09 heures 52

Gardiennes du temple fort de Brihadishwara à Tanjore, ancienne capitale du grand Empire chola...

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24.10.2012 - Sur la route de Thanjavur - 16 heures 04

Chaos suite aux inondations. Les racines des arbres ne s'accrochent plus fermement au sol. Trois blessés.

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23.10.2012 - Quelque part en Inde - 10 heures 50

La tongue et le lotus fait l'objet d'un poème mythologique moderne où un Dieu se fait dévorer sa jambe par un crocodile en voulant cueillir une fleur de lotus pour sa bien aimée qui savait que sous le lotus nichait le crocodile mais qui voulait éprouver le courage de son prince maintenant unijambiste. Elle pensait ainsi le retenir près d'elle Elle s'était dit qu'avec une jambe il ne pourrait pas la fuir (comme son père le roi avait fuit sa mère) et qu'il aurait toujours besoin d'elle pour prendre appui. Je ne me souviens pas vraiment de la suite, c'est une longue est tortueuse histoire.

Je me rappelle juste que le Prince eut une nombreuse descendance. Avec la baby-sitter.

C'est que la mythologie locale, c'est compliqué.

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22.10.2012 - Mamallapuram - 15 heures 53

Mamallapuram. Temples splendides, lumières folles, odeurs invraisemblables. Et partout cette gentillesse qui fait fleurir les sourires

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21.10.2012 - Mamallapuram - 16 heures 46

Quand on fabrique du rêve encore faut-il lui trouver une tête.

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20.10.2012 - Chennai - 11 heures 59

Chennai c'est l'incessant et frénétique va-et-vient entre organisation et chaos, entre beauté et laideur, juxtapositions d'extrêmes, qui ne cherchent pas à s'annuler, ni jamais ne s'atteignent, mais au contraire se renforcent les uns face aux autres.

C'est du moins une de mes premières impressions.

Vivement demain pour que je revois ma copie.

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19.10.2012 - Dubaï - 00 heure 40

Planer si près du ciel étoilé dans une carcasse de trois cents tonnes est un miracle dont je ne me lasse pas de jouir - et me fait un peu oublier tous ce par quoi, pour voler, on nous fait passer : les rituels sécuritaires méprisants, la mise en boîte de mes données personnelles et les paradis clinquants des Duty Free.

Au-dessus de l'Irak des torchères brûlent la nuit et rappellent ces images douloureuses de puits enflammés pendant la guerre.

-Will you stop in Dubaï ?

Parce que je le dois, oui, mais jamais ne visiterai ce lieu fake, toc et creux, où le baril doit au sable ce que la perle doit à l'huître.

Puis cette jeune Turque et son Jules, tout deux employés dans une banque, qui partent en vacances à Calcutta et au Népal et vont voyager en Inde en bus. Ils adorent découvrir d'autres culture mais n'ont hélas que trois semaines de vacances par an. Elle me tend le petit paquet de noisettes qu'ils ont emporté, et dans ce geste, quelque soit l'extraction sociale, je retrouve une dernière fois la belle et grande générosité turque.

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18.10.2012 - Itanbul - 08 heures 48

Sur son portable, Jean-Pierre me montre une image de Loulou. Il en est fier, ne tarit pas sur ses qualités, sur ses performances, qui, il faut le dire son impressionnantes. Stéphanie, acquiesce, avec un doux sourire.

Loulou est son taureau reproducteur, Jean-Pierre éleveur, Stéphanie sa compagne et moi j'ai partagé avec ces amis déjà quittés, de bons jus de fruits et quelques belles platées de rires.

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17.10.2012 - Istanbul - 14 heures 06

18 heures 30 : Les bateaux de pêches prennent le large. Les corneilles, les goélands et les mouettes tournoient en l'air. Le soleil se noie dans son jus d'orange. Happy-hour, derviches tourneurs et danses du ventre drainent la clientèle dans les hôtels chics. Les muezzins, ponctuels comme des coucous suisses, appellent à la prière, et moi je vais manger un Doner Kebab...

Tout ça sous l'Å?il vigilant de l'armée turque.

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16.10.2012 - Istanbul - 12 heures 32

Toutes ces vies dans une corbeille pour 15 centimes. Les sauver ! Mais de quoi ? Puis sur une des images, ce visage d'homme gommé au stylo bleu. Tout à coup une intention de plus se superpose à celle de la prise de vue et la déborde.

Amant, mari, trompé, trompeur ?

Il n'y a que l'imagination qui puisse apaiser le feu roulant du questionnement. Même si l'exclu se tenait à côté de la corbeille pour s'expliquer, il manquerait toujours un point de vue, du recul, du temps pour comprendre et peut-être pardonner.

(La fiction a peut-être cette fonction rédemptrice ? Comme dans Le Musée de L'innocence de OHRAN PAMUK.)

...

Le grand bonheur de s'installer dans un lieu qu'on va quitter le rend encore plus désirable.

...

Assis sur un tabouret, accoté à un mur, à siroter mon thé. Un couple de touristes s'approche de moi et me demande :

-Do you speak english !

-Yes.

-Where can we drink a very good Cappuccino ?

-In Italy. Here you'll find the best turkish coffee.

...

Vu un homme à contrejour au milieu de la rue avec des oreilles de fennec.

...


Le nom des bus qui transportent les touristes : Turista - Excess Tourism - Viking - River cruise.

...

Vu une femme sanglée dans un jersey fraise perchée tout en haut de très hauts talons avancer sur le trottoir délicatement comme s'il était en marqueterie de bois précieux.

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15.10.2012 - Istanbul - 10 heures 53

Veysel Hüyüktepe est un contemplatif. Et comme une grande majorité de Turcs qui adorent s'adosser à un mur ou s'asseoir sur un tabouret, il peut regarder passer la vie pendant des heures, lancer un salut, répondre à un coup de klaxon par un signe, ou faire peur à un chat pour rire.

Il me salue d'un hochement de tête. Il est assis devant le Kuaförï et justement, je veux me faire raser la barbe.

-Kuaförï ?

-Moment, one moment !

Alors il va me chercher une chaise qu'il pose à côté de son tabouret et m'invite à m'asseoir. Et Veyssel Hüyüktepe, par sa seule présence et quelques petits gestes accompagnés d'un anglais rudimentaire, m'enseigne le rien faire à la Turc.

Pendant une heure et demie !

Je n'ai pas perdu mon temps, je me suis vautré dedans...

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14.10.2012 - Istanboul - 10 heures 16

Je repère une pâtisserie aux vitrines garnies et avec des sièges confortables qui donnent sur la rue. Un monsieur chic, en veston, me souhaite la bienvenue en turc et m'invite à m'asseoir à sa table. Je ne saurai qu'à la fin de notre conversation que c'est le patron de l'établissement. A ce moment-là, le ciel est déchiré par un bruit de dragon en furie : des avions de chasse font un survol de la ville à basse altitude. Les chats filent sous les tables, les mouettes et autres goélands s'envolent en paquets et les hommes lèvent la tête.

Je dis : Syrie ? Damas ? Il me regarde, interrogateur, prend un papier et écrit : 17 heures 45. Arrivent les pâtisseries et le thé Puis l'homme écrit un mot en turc sur son papier et veut savoir ce que ça veut dire en anglais. I don't speak turkish, I don't know. Alors il fait venir son serveur qui traduira les mots église, mosquée, prière, merci beaucoup, je vous en prie, au revoir.

Le voilà à parler de football. Swiss number one. Je ne sais que répondre, si c'est une question ou une affirmation ? I don't know. Il se gratte la tête, rigole.

Au moment où je finis mon thé, vrombissent des hélicoptères en formation.

Je prends congé, on se sourit, bien plus curieux sur le sens de ce qu'il voulait me dire avec son 17 heures 45 griffonné sur le papier, que par le survol de la ville par la chasse, sachant que l'armée, comme le muezzin, savent nous rappeler par leurs célestes présences la pauvre vanité de nos distractions.

Amen.

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13.10.2012 - Istanbul - 14 heures 13

Treize millions de Stambouliotes.

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12.10.2012 - Istanbul - 13 heures 17

Timisoara, quatre heures du matin : Je quitte mon compère Kiwi qui remonte vers le nord, sur Paris.

...

Suis entouré par les supporters de l'équipe roumaine de foot qui joue ce soir contre la Turquie, ils sont en tout vingt hommes et deux femmes. « La Suisse, oui, on l'a battue, me dit mon jeune voisin un peu gêné, mais c'était un match amical, la Suisse est très bonne... Ah bon ? L'avion descend déjà ? Oui, depuis Bucarest, une petite heure de vol... bonne chance, à propos c'est les championnats de quoi ? »

...

Je me sens sucre dans un verre de thé, instantanément absorbé par la colossale énergie d'Istanbul.

...

Entre le chemin de fer et l'embarcadère, un peu à l'écart du passage, dans une espèce de no-mans land improbable, principalement peuplé de chats, un jeune homme a gonflé des ballons qu'on peut tirer avec une carabine à air comprimé. Je m'y essaye et rate quatre coups sur cinq, ce qui le fait rire... et en profite pour lui tirer le portrait.

...

Plus loin, j'aperçois un homme avec un bâton de pèlerin, chargé d'un volumineux sac à dos, avec suspendu autour du cou, un étui en plastique dans lequel est glissée une carte routière. Il a passé son appareil photo à travers un grillage pour prendre une image. Je l'aborde en anglais, il répond en français, heureux, me fait-il savoir d'enfin pouvoir converser un peu dans sa langue maternelle. Je lui demande où il va.

-Je viens de Grenoble, vais à Jérusalem à pied. Je suis passé par la Suisse, Martigny puis ai marché sur Constance, l'Allemagne, l'Autriche, les Balkans et me voilà en Turquie.

Nous faisons un bout de trottoir ensemble, et Jean-Michel, ancien militaire, me raconte son voyage, les raisons de sa quête.

Il me dit s'être mis en marche le 19 juin et espère arriver à Jérusalem pour Noël.

-Quel est, pendant tous ces mois, la chose qui vous a le plus marqué ?

-L'indifférence. L'indifférence des gens...

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11.10.2012 - Timisoara -12 heures 28

Traian Orban a reçu deux balles dans la jambe le 17 décembre 1989 alors qu'il manifestait contre Ceausescu à Timisoara. La police l'arrêta, l'interrogea et le plaça en détention à l'hôpital où on lui refusa les soins. Lorsque le tyran et sa femme furent destitués, Traian Orban fut envoyé en Autriche où on lui sauva la jambe. Après un an de convalescence il revint en Roumanie avec deux sacs pleins de documents pour fonder le centre de documentation sur la Révolution Roumaine, et à partir de là, le futur Musée de la Révolution Roumaine.

Le Musée qui vient d'être déplacé dans un ancien cantonnement militaire est en travaux depuis 6 mois mais Simona Kohn nous le fait visiter. L'argent manque, la main d'Å?uvre aussi. Je souhaite le bonjour à un monsieur vêtu d'un blouson de jeans élimé qui mastique une fenêtre après l'avoir rabotée. Notre guide nous présente l'ouvrier :

-Traian Orban, le Directeur du musée !

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10.10.2012 - Timisoara - 18 heures 11

Une escadrille de photographes se régale du velouté de la lumière qui rôde sur une belle place de Timisoara, de ce chaud-froid à la mexicaine quand la lumière dorée des éclairages publics pense pouvoir rivaliser avec celle du ciel bleu tungstène.

-Oui on est dans une école d'art, étudiants en photographie. Vous êtes photographe ? Mais comment ça se fait que vous ayez un si petit appareil si vous êtes photographe ?

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09.10.2012 - En direction de Bâlea Lac - 09 heures 57

Le rêve de mon jeune camarade de voyage : Piloter une voiture sur « La top number one route de montagne du monde », le mien, voir des animaux.

On aura été comblé, les deux...

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08.10.2012 - Bran - 09 heures 39

Le château de Bran et Vlad l'empâleur inspirèrent à Bram Stoker, un écrivain Irlandais, le personnage de Dracula. Pour le plus grand bonheur de toute une région qui en fait son beurre.

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07.10.2012 - Brasov - 16 heures 50

Les Anglo-saxons appellent le comportement du couple de gauche, un P.D.A.

A public display of affection (à ne pas confondre avec a public digital assistant).

Le couple de droite, lui, est victime d'une A.C.R

Une Abrasion Conjugale à Répétition.

Le couple du fond se tâte...

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06.10.2012 - Prisiop - 11 heures 06

Rencontrons John, un américain à la retraite de Caroline du nord qui voyage depuis deux mois dans le pays en bus et en train. Super cool, il nous gratifie de ses plus belles découvertes dans le pays, nous aiguille sur des sites de pensions pas chères, nous parle de ses voyages en Amérique du sud, en Asie, etc.. Il souhaite se rendre à Leud où se trouve l'une des plus vieilles églises en bois de Roumanie (13ème siècle). Nous lui offrons un lift, car nous allons dans la même direction. Il se rapplique avec trois sacs et une valise à roulettes. "How do you get along, John, with all these bags ? Oh, I'll take it easy... I'm not in a hurry." Au moment de se quitter, il ouvre sa valise, et au milieu de ses affaires trône un fer à repasser...

...

Falticeni pour la nuit. Cherchons un restaurant. En trouvons un, sans doute le seul en ville. Pas un chat un samedi soir. Arrive la serveuse, gentille, serviable. Mais on ne se comprend pas. Pas de saucisses ! No sausages, please. No Cascaval, (les très diététiques galettes de fromage pané). Chicken, yes ! Chicken ? Yes ! Soup ? dit la dame avenante. On se regarde, Matt et moi. Oh yes ! Soup ! Soup and chicken. Ok ? Ok dit-elle. Et la voilà un moment plus tard qui rapplique souriante avec deux Kebab et deux limonades à la myrtille.

C'était parfait, joyeux et très bon...

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05.10.2012 - Strâmtura -11 heures 20

Mémorable petit-déjeuner dans l'immense salle à manger de l'hôtel à Sighet où nous avons passé la nuit. C'est une salle de bal où sont disposées une vingtaine de tables autour desquelles se bousculent toute une flopée de chaises massives. Du plafond pleuvent des lustres dorés fichés de bougies électriques qui crachotent une lumière baveuse. Une scène dans un angle, qui ressemble à un piano à queue renversé laisse présumer qu'on fête ici des mariages, des anniversaires... A côté de la scène, trône le cul d'une machine à distribuer les billets (une ATM) qu'on a fait passer à travers une vitre découpée et qui donne sur la rue. De temps à autre on l'entend gargouiller. Dans l'angle de la salle, deux jeunes roumaines accompagnées d'un caïd, blouson cuir, clope au bec, sont affalés sur leur siège et font piailler de la musique de leur téléphone portable. Une des filles s'arrange dans un petit miroir rond.

Good music ! Roumanian music est la seule chose qu'on ait pu se dire...

...

Belle et vivace tradition du bois sculpté dans le pays de Maramures, dans le nord de la Roumanie. De magnifiques portails en bois travaillé marquent l'entrée des maisons dont la fonction était de repousser le mal et de l'empêcher de pervertir le noyau familial. La portée symbolique de ces portails s'est au fil du temps muée en folklore avec à la longue une perte de sens même si le Maramures reste une région où les coutumes et la vie quotidienne restent fortement imbriquées.

...

C'est au marché d'un de ces jolis villages en bois que je rencontre X, arborant fièrement un brassard nazi. Je le prends d'abord pour un simplet, ignorant le sens de la swastika ou au pire pour un provocateur.

-Hitler ! Hitler me dit-il dans un espagnol parfait, Hitler a tout nettoyé. Il a fait du bon boulot. Je l'admire pour ça. Il faudrait faire pareil ici avec les Gitans. Les flinguer... ils volent... ne travaillent pas... c'est des bons à rien...

Je rêve. Me dis qu'il me mène en bateau. Mais il revient à la charge.

-Aucune loi en Roumanie ne m'interdit de dire ce que je pense. Beaucoup pensent comme moi, mais personne n'ose le dire. Moi si !

...

Embarquons une jeune femme qui fait de l'auto-stop. Elle aussi parle un très bon espagnol pour avoir été la garde-malade d'une riche nonagénaire pendant deux ans en Espagne. Elle a dû rentrer en Roumanie une fois la dame décédée. Institutrice, elle enseigne quelques temps, pour un salaire de 150 euros par mois, tombe malade, doit quitter son poste. La voilà en partance pour Bratislava, travaille de 8 heures du matin à minuit pour 2 euros l'heure. L'intermédiaire qui lui a trouvé le boulot en encaisse 4 sur son salaire horaire. Après deux mois, elle retombe malade, doit quitter son travail et rentre en Roumanie. Son salaire dû ne lui sera pas remis, on ne lui payera que son billet de retour.

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04.10.2012 - SÄ?pânÈ?a - 16 heures 29

"Le Cimetière joyeux est un cimetière ayant la particularité d'avoir ses tombes ornées de croix en bois, peintes en couleurs vives, avec un dessin représentant une scène de la vie, une activité de la personne inhumée ou bien les causes de son décès, accompagné d'un poème, parfois nostalgique, parfois humoristique, dédié à la mémoire du mort.

Ce cimetière se situe dans le village de SÄ?pânÈ?a, dans le MaramureÈ? au nord de la Roumanie.

Ce cimetière est différent des autres cimetières de Roumanie car les Roumains, comme les autres chrétiens d'Europe en général, considèrent la mort comme un moment très solennel. Tout a commencé en 1935 quand un artisan local, Stan Ioan PÄ?traÈ?, a sculpté la première épitaphe sur une croix de chêne décorée dans des couleurs vives. En 1960, le cimetière en comptait déjà près de 800. PÄ?traÈ? s'est inspiré des croyances des Daces enseignées en histoire à l'école. La religion dace (culte de Gabeleisos et de Zalmoxis, présentant, selon Hérodote, des traits que l'on retrouve aussi chez les Pythagoriciens et dans l'Orphisme) se basait sur l'immortalité de l'âme, et la mort était vécue comme un moment de joie et de fête, un passage de la vallée de larmes qu'est la vie terrestre, vers une vie meilleure..."


Sources Wikipédia

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03.10.2012 -

Avec Matt, mon nouveau camarade de voyage, au volant d'une Logan à caracoler dans les montagnes russes (si j'ose dire) de Transylvanie. Nous nous égarons dans un paysage à couper le souffle, l'impatience souvent freinée par des troupeaux de vaches indolentes, perdus sur une route de terre...

-You can't get lost, if you don't have nowhere to be !

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02.10.2012 - Timisoara - 2 octobre 2012

L'homme-pigeon est en fait un homme-balance. Il vous pèse pour une vingtaine de centimes.

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01.10.2012 - Budapest - 16 heures 40

Sous un pilier du grand pont suspendu Ersébet Hid est écrit en peinture blanche : ONCE UPON A TIME comme en épitaphe à l'histoire douloureuse qu'ont subi les Hongrois. Tout près de là, sur un banc bricolé par lui-même, en face d'énormes hôtels flottants amarrés pour le temps d'une visite de la ville, vient pêcher un homme tous les jours, accompagné de sa femme. Il y a très peu de poissons, comme si le bas niveau du Danube et le trafic des bateaux les faisaient fuir. Avant c'était mieux, et me montre sur son téléphone une image de sa plus belle prise : 4 kilos.

Once upon a time ...

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