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Le gros problème actuelle pour l'industrie et la politique est que les arbres ne soient pas encore transparents?
On n'imagine pas à quoi ça tient de pouvoir encore s'élancer dans un sirtaki, ouais, vraiment, on n'imagine pas les histoires qu'on croise quand quelqu'un vous regarde passer.
Il avait attendu des semaines qu'elle le rappelle, attendu que l'été allège l'impatience et maintenant ils sont là, aux détours des protocoles familiaux, réunis pour un impératif qui leur échappe toujours un peu et sachant très bien l'insensé de leurs appels.
La croissance démographique entraîne également une très forte augmentation des photographes créatifs, à tel point que le gouvernement envisage de transformer d'anciennes serres en studios. La lumière en effet y est bonne et surtout la chaleur devrait réduire considérablement les prétentions à la réinvention quotidienne de l'eau chaude!
Comme toujours le vendredi depuis le 6 mars dernier et et aujourd'hui un spécial à la pêche pour Elise!
Passe-t-on par hasard, non pas à côté des choses, car cela signifierait une simple inattention, mais au bord des scènes?
Je dois trouver un coin de verdure pour un portrait d'un homme et d'une jeune femme, avec un point de fuite assez flou, alors je suis parti toute l'après-midi en repérage, l'?il en alerte, en permanence.
Parfois, Cupidon, dans ses hauteurs, ne parvient pas à briser les attraits de la lecture aux amoureux pourtant bien engagés. Ou souffle-t-il un tremblement de terre que les consignes, à les relire, ne permettent plus, pour autant, à se tirer d'affaire?
? et déjà mon presque plus rien sur un bout de trottoir où le fils de l'épicier va, ne connaissant des marchandises que les cartons pleins d'images.
Entre deux plateaux, entre deux musiques, les airs ne s'arrêtent pas et chacun va, sa vision en tête.
L'une d'entre elles est une terrible instigatrice de scènes et les deux autres furent mangeuses de chocolat.
Comme proclamé et exécuté tous les vendredi depuis le 6 mars dernier.
Chacun respire comme il peut, trouvant l'air, même brûlant, dans des percées que les pieds ignorent depuis bien longtemps.
Quelques heures avant, le matin n'est jamais une promesse et dans la cité certains passent, certains ne passeront plus et on est toujours terrifié quand on se rappelle que les instants ne se suivent pas forcément. On peut s'en réjouir aussi d'ailleurs!
Un petit bord de route matinal et on est décidément toujours vite très loin, et il fait bon.
Une part d'une par jour dans l'herbe fraîche après le soleil et avant la pluie : un déjeuner et un clin d'?il à une image mille fois répétée, rebattue, rabâchée mais qui sans cesse continue de nous toucher. Je crois que le cliché contient toujours une image originelle qui le dépasse et continue précisément de nous fasciner.
C'est l'été, l'après-midi, elle chante l'amour en jazz, elle swingue l'autre en standard et ce qui arrive et ce qui part en syncopes, mais que voit-elle, elle, pendant ce temps de sa voix et qui est toujours le temps du frisson?
Je me demande, alors qu'elles ont mis tant de soin à les choisir, combien de personnes pensent encore à leurs chaussures pendant qu'elles marchent et que le soleil les poussent au frais et je me demande si les gens pensent à leur ville en rentrant chez eux.
Comme proféré le 6 mars et soutenu depuis tous les vendredi.
Il y avait une fois, ici, à Genève, un foyer culturel et artistique fort et vif qui s'appelait "Artamis" et jamais personne n'aurait pensé qu'un jour il ne saurait être mieux nommé, comme me le rappelait un ami bijoutier qui s'y connaît en limaille d'or entassée, reste des parures superbes. Il faut faire attention quand on nomme.
Il y a, bien sûr, devant soi, toujours ce que l'on voit, l'évidente banalité, mais aussi tout ce que l'on devine, un corps qui se jette ici par exemple, et puis surtout il y a plus largement insaisissable, tout ce que l'on croit voir, un fantôme passer, et qui pousse précisément à faire une image comme on voudrait se débarrasser d'une idée fixe aux mots introuvables.
Son image de la rivière qui s'étend et fertilise, plutôt que de foncer tout droit dans un canal aveugle pour engrosser une seule citerne, a donné au poisson du jour, un loup, une lueur et une saveur particulièrement explosives.
Aujourd'hui près d'une personne sur deux vit seul mais avec deux voitures au moins puisque les villes continuent de se dépeupler et que le besoin en espace de circulation augmente au fur et à mesure que la place de travail diminue. Une investigation hors du sens commun à ne pas manquer.
Et maintenant il ne savait plus s'il allait être en avance ou en retard et soudain alors, la ponctualité qui d'habitude le terrassait, se dissolvait lentement, avec une nonchalance presque arrogante, comme si, entre deux rives mais cependant plus nulle part, le silence de l'eau frôlée et celui de la pluie dans son prélude renversaient à jamais ses attentes.
Dans ces fins d'après-midi d'entre pluie et soleil mes pensées vont souvent au vice-consul perdu quelque part dans le Pacifique, à la moiteur des retours impossibles et au dos infiniment éloigné de Delphine Seyrig, ou de Lol V. Stein, silencieuse comme une mélodie qui se cherche, éblouissant comme un point de fuite aplati.
Voilà, même de très loin, comme tous les vendredi depuis le 6 mars dernier.
Et pendant qu'elle disait qu'elle ne pouvait pas maintenant, qu'elle rappellerait, qu'elle? oui, plus tard?, mais non?, tsss?, j'avais perdu mes mots et je me mis à penser à Friedlander, aux vitrines des reflets, aux devantures sans fonds, aux enseignes des annonces.
Matin, midi, soir, Genève est vraiment à moitié suisse, et la nuit, c'est autre chose encore!
8h30, je sors de chez Leica, on m'a réglé le télémètre et personne, ni elle ni les agents, ne se doutent que je fais un test. Si peu, elle me le reprochera des yeux alors que je quittais le café et jamais plus elle ne me parlera. Passante, j'aurais pu prendre bien plus et,"O toi qui le savais" tu disparus ainsi.
Le tas de sable devant la maison, pendant le chantier, m'avait très tôt changé les proportions du monde et confondus les enjeux. Depuis, la tendance à voir des jouets partout vient souvent heurter mes pensées et la conscience devant la transformation du monde?