GE - Une photo par jour
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Pour toi chère France où que tu sois

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J'arrive mon ami

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C'était il y a 34 ans

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Coucou Josée

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En route pour la forêt

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Quelqu'un est passé par ici

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Hamburg: Le Lion - Bar de Paris, probablement un des meilleurs bars à cocktails d'Europe

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New York: rêverie depuis ma fenêtre

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New York: true detectives

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New York: résidu du Superbowl XLVIII au Hilton sur la 42ème

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New York: les lions de la Public Library sous la neige

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New York: pour les amateurs de "Person of Interest". La librairie de Finch se trouve au coin nord-ouest de Lexington et 30ème et elle est occupée par des magasins de mode.

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New York: pigeons sur Maddison

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Genève

Mouette radieuse

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Genève 20h15

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Genève 21h00

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Genève

Sacré défi que de parler sans éclater de rire des banques centrales en direct à la télé avec un présentateur "pas présentable" selon les dires d'une téléspectatrice que l'accoutrement de ce présentateur était voulu pour parler du "Vintage"

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Genève 14:30

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Genève 22:12

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Ischgl (Autriche)

Lui demander comment on dit Ischgl en verlan

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Day 15 - I am out !

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Never Give Up

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ITFOK 2014 - 2

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sad sad story

aujourd'hui j'ai appris que ma grand mère était décédée.

Elle va me manquer avec ses "ma petite chérie" et ses éclats de rire.

Je suis allée regarder la mer avaler un soleil rouge, pour me consoler.

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carry on, carriot !

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audition

Avec Chandra, nous avons commencé un nouveau projet de pièce.
Eleven, 11 acteurs, 11 ateliers.
Onze mois de travail.

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La Bastide (Ardèche)

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La Bastide (Ardèche)

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Valaurie (Drôme)

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Ancône (Drôme)

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Chassieu ( Rhône)

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Saint Martin sur Lavezon

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La Bastide (Ardèche)

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contretemps

Deux femmes en contretemps, Elite Art Gallery, Bucarest, Roumanie.

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La ligne rouge

Journée d'hiver a Bucarest, Roumanie.

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couleurs d'hiver

Vue de la fenêtre, Bucarest, Roumanie

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Musée du village roumain

Église traditionnelle orthodoxe en bois dans le Musée du Village Roumain, Bucarest

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chaise de barbier

Bucarest, Roumanie, photo, Lucian Muntean, chaise, barbier, hiver, glace

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Porte traditionnel roumanie

Porte en bois sculpté traditionnel dans le Musée du Village Roumain, Bucarest, Roumanie

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journée d'hiver

Tas de neige en face du Gouvernement, Bucarest, Roumanie

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Rêvant de lumière, Genève, janvier 2014

"I think I see the light coming to me/Coming through me giving me a second sight" - Cat Stevens

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Rêvant d'une vie de chien, Genève, février 2014

"Yesterday I was a dog. Today I'm a dog. Tomorrow I'll probably still be a dog. Sigh! There's so little hope for advancement" - Charles M. Schultz

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Rêvant à l'été, Genève, février 2014

En Ecosse, on dit que "le pire n'est jamais certain". Je suis d'accord.

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Rêvant à l'écriture, Genève, février 2014

"A dream is a scripture, and many scriptures are nothing but dreams"- Umberto Eco

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Rêvant d'un ciel bleu, Genève, février 2014

"Les idées sont nées d'un nuage" - Henri Poincaré

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Rêvant au long du chemin, Genève, février 2014

"Vous ne les avez pas guidés, pris par la main,/Et renseignés sur l'ombre et sur le vrai chemin;/Vous les avez laissés en proie au labyrinthe./Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte" - Victor Hugo

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Rêvant aux oiseaux, Genève, février 2014

"A rooster crows only when it sees the light. Put him in the dark and he'll never crow. I have seen the light and I'm crowing" - Muhammad Ali

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L'entretien de ce centre commercial est un succès!

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La Folle Journée de Nantes : Matan Porat joue la sonate Concord (1920-21) de Charles Ives . La planche=les premiers clusters.

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La Folle Journée de Nantes : le hall du palais des Congrès envahi par les milliers d'amateurs de musique classique des USA.

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la fête est finie.

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Tempête électronique avant l'arrivée ce soir d'une nouvelle tempête. Oeuvre de Szajner "la Disparition" in l'expo "une mer sans escale" (La Rochelle)

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Nuit menaçante.

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Ce slogan dans un lieu culturel ! curieux ? A moins que cela ne fasse partie de la mise en scène d'une pièce de théâtre?

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Genève - 14h17 - Dans le regard, comprendre que ce n'est peut être pas le moment. Et après une fraction de milliseconde, constater que c'est le moment ... Merci Helena.

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Genève - 22h55 - Mythique fender stratocaster. Du pur bonheur, et ce n'est pas que pour le photographe en herbe que je suis, mais aussi pour le bluesman qui sommeille en moi.

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Artgenève - 15h35 - Déraciné, jeté au regard ébahi et aux autres incrédules, par la beauté de cette mort ainsi exhibée. Enfin! l'arbre de vie, origine du chaos ici, crucifié à l'autel des arts.

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Genève - 11h22 - Etre de l'autre côté et avoir le plaisir de jouer la cliente.

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Genève - 16h47 !

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Genève - 13h35 - Je lui dit de se tenir normal ... Et voilà !

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L'orangerie, Genève - 22h20 - Franck et Claudie, vous accueils dans une ambiance de folie, au rythme des morceaux funky des années 80, que du bonheur.

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 25 – Ne vous étonnez pas, on est à Rishikesh. C'est une manière de se gratter la tête en prenant son pied.

L'HABIT NE FAIT PAS LE SADHU

J'ai passé trois semaines dans le Kumaon sans jamais avoir été abordé par un mendiant ou un sadhu me demandant de leur donner des roupies. Par contre quand vous arrivez dans les villes saintes qui bordent le Gange, vous êtes assaillis par une foule de quémandeurs, tendant la main, visages décomposés par la misère, qui vous font pitié à tel point que vous ne pouvez pas résister à leur donner quelques roupies afin de soulager leur détresse. Le cœur allégé de quelques roupies, l'âme en paix par ce geste charitable vous continuez votre chemin pour rencontrer cent mètres plus loin, un autre mendiant qui a le visage encore plus décomposé que celui que vous venez à peine de quitter. Et là encore, sentant l'esprit de l'abbé Pierre et de Mère Thérèsa souffler en vous, vous soulagez encore une fois votre porte-monnaie de quelques roupies. À peine votre porte-monnaie ranger dans sa poche, que vous remarquez à vos pieds un enfant en guenille, visage un tantinet décomposé, tendant la main droite pendant que la gauche vous montre son ventre. Là, c'est l'esprit de Johann Heinrich Pestalozzi qui remonte en vous, cette âme de Suisse, généreuse et accueillante, prête à tendre les bras à tous les exilés qui demandent un peu d'humanité sur cette terre d'asile, et à nouveau une poignée de roupies s'envolent.
Le soir en rentrant à votre hôtel, dans une ruelle à peine éclairé, vous rencontrer par hasard, le mendiant qui avait un visage tellement décomposé que vous étiez prêt à appeler un prêtre pour qu'il lui donne l'absolution, marchant d'un pas alerte, le visage recomposé et souriant, rentrant chez lui, après avoir passé une journée harassante à mendier sur les bord du Gange.

L'Inde est le seul pays où un homme quelle que fût sa position, pouvait tout abandonner, prendre le bol du mendiant et partir sur les routes, sans que personne ne s'en scandalisât. Malheureusement, avec la surpopulation galopante et, à partir des années 1950, la montée massive du chômage, nombreux sont ceux, parmi les gens de condition moyenne, qui ont pris le bol de mendiant. Ainsi l'équilibre s'est trouvé rompu.
C'est justement ce genre de mendiant que l'on rencontre à Rishikesh, ayant revêtu pour la plupart la tenue orange des sannyasins et que l'on nomme faussement sadhu. Passant leurs journées à fumer de la ganja, ils n'ont pas le souci de la faim, car chaque jour des temples organisent la distribution de nourriture pour tous ces mendiants errants. Chaque fois que je reviens à Rishikesh, j'en retrouve quelques-uns et depuis nous sommes devenus complices et c'est un plaisir pour moi de leur donner quelque fois un petit coup de pouce. Leur vie est simple mais pas misérable.

Le véritable sadhu est un ascète, vêtu de tissu safran, qui à tout quitter pour se consacrer à la vie spirituelle. Ces sadhus, après avoir réglé leurs affaires personnels et accompli leur obligations de chef de famille, ont volontairement quitté leur femme, abandonné tout bien matériel pour se consacrer à la recherche spirituelle et devenir des moines errants vivant de la charité d'autrui. Les nourrir et les loger est un devoir. Tout Hindou de la caste la plus élevé
Doit normalement passer par quatre phases au cours de sa vie terrestre. Première étape, le jeune homme étudie sous la direction d'un maître. Seconde période, la vie d'adulte et la vie de famille gagnant de l'argent et le distribuant. Troisième époque, pendant laquelle, les enfants élevés, il vit comme un ermite dans la forêt avec son épouse. Quatrième et dernier stade, où il renonce à son ermitage et même à sa femme.... Vêtus d'une tunique orange, cheveux longs, barbe de même, chaussés de sandales en bois, ces renonçants portent un baluchon contenant le strict nécessaire, une natte pour dormir, un pot en cuivre empli d'eau sacrée et une timbale. Ils s'appuient sur un bâton. Sans âge, ces sadhus viennent de n'importe quel milieu social, on peut rencontrer des médecins, des avocats, des hommes d'affaires qui s'élancent de la sorte sur le dur Chemin de la foi.....

Nombreux sont les yogis, mais j'aime ces saddhus errants.
Le corps enduit de poussière, ils mangent peu,
Ne gardent pas un seul grain de riz dans leur bol.

Aucune nourriture dans leur bagage, seulement la faim
Aucune gourmandise chez eux :
Ils s'abreuvent à leur propre soif.

Ces ascètes ont vaincu leurs désirs
Dans leur errance ils ont trouvé la destination
Qu'ils cherchaient depuis si longtemps.
Partis à la poursuite de la vérité,
Ils l'ont trouvée en eux-même

Assis au bord de la route, je les attends,
Au souvenir de ces sanyasis j'ai les larmes aux yeux
Pour moi ils eurent tant d'attention.
Ils irradiaient.
Nombreux sont les yogis, mais j'aime ces saddhus errants,

Latif

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 26 - 1976, mon premier grand voyage en Guyane sur les traces de Papillon.

WELCOME TO L'EGOLAND

Si vous venez à Rishikesh pour pratiquer des activités qui vous emmèneront sur les chemins nirvaniques, vous avez le choix. Il suffit de consulter les nombreux panneaux qui fleurissent partout dans la ville, qui vous aideront certainement à bien choisir. Afin que vous ne perdiez pas de temps si l'envie vous vient de visiter la capitale mondiale du yoga, je vous en donne un florilège :

Hatha Yoga - Kriya Yoga - Yoga Nitra – Anatomy et Physiology – Adjustement & Alignment of the body – Ayurveda Nutrition et Cooking Courses – Aruna Massage – Siyashu Massage – Trika Yoga – Thai Massage – Marma Massage – Stress Removal – Relaxation Techniques – Pranayama – Meditation – Asana Poses – Yoga Philosophy – Voice Caoching - Yoga Asana – Yoga Anatomy – Mudra & Bandha – Mantra Chanting – Breathing Techniques – Detoxification of Body – Breathing for Chakras – Ayurveda Marma Therapy Courses – Ayurveda Massage Therapy Courses – Ayur Yoga Teacher Training Course – Tarot Reading – Astro Reading – Aura Reading – Naturopathy – Refining the Postures – Dristi & it's Practices – Tantra-Kundalini Series – Transformational Kundali Yoga

Si vous hésitez vous pouvez encore jeter votre dévolu sur :

Yog-nitra Series – Vedangas – Yoga spa - Ayurveda Pulse Diaggnostic Consultation – Pantchkarma Treatments For Detoxification – Facial, Pedicure, Manicure, Wax – Classical Dance Kathak – Gas, Depression, Futness, Health, Sex Problems – Zen ki do – Agana Yoga – Vinyasa flow – Deep Tissue Massage – Refining the Postures – Bhandas et Pranayana – External Pranayana Series – Inner Pranaya Series – Ashtanga Vinyasa Yoga - Abhyanga Massages – Body Detoxification – Hydro Therapies – Herbal beauty Treatsments – Workshops on Reincarnation – Daily Yoga Classes – Yoga Therapy.

Il faut se rendre à l'évidence, vous n'atteindrez certainement pas le nirvana est une semaine, par contre, si vous arrivez à Rishikesh avec une bonne diarrhée, vous êtes sûr de repartir avec une bonne constipation.

De nombreux ashrams sont dispersés dans les alentours de Rishikesh où des gourous de toute obédience attirent leurs fans. Qui dit ashram dit aussi cohorte d'Occidentaux venus pratiqués des activités spirituelles, souvent déguisés, l'air pénétré, particulièrement indifférent quand vous les croisez et que vous avez l'outrecuidance de leur adresser un bonjour.
La vie communautaire dans ces centres à des règles de base afin que le pratiquant puisse se consacrer entièrement à sa quête du bien-être ; pas de fumée, pas d'alcool, pas d'activités lucratives pendant le séjour à l'ashram, repas strictement végétariens comme dans toute la région de Rishikesh et d'Haridwar. Une journée ça peut-être : Lever à l'aube pour pratiquer deux heures de yoga, petit déjeuner, quatre heures yagna, (rituel sacrificiel du feu), déjeuner, deux heures d'enseignements, pause thé, une heure d'aarti (rituel du soir), une heure de temps libre, dîner, méditation ou conférence. Une vraie journée d'un sportif de haut niveau qui s'entraîne pour les jeux Olympiques du salut.
Les occidentaux contrairement au indien ont un grave défaut, c'est que, dans tout ce qu'ils font, ils veulent obtenir des résultats le plus rapidement possible. Si une pratique de méditation ou de yoga ne leur conviennent pas, alors ils changent pour en essayer une autre. Difficile dans ces conditions de faire le vide dans sa tête et de se séparer de cette société de consommation. Si tu veux être le Soleil, alors soit l'humble planète nous dit un adage tibétain ou alors comme le dit si bien un proverbe lhassapa « On ne parvient au cinquième étage du Potala sans avoir commencé par le rez-de-chaussée. »

Pas loin de ma guest house il y a l'ashram de Omkarananda qui attire de nombreux touristes, mais très peu connaisse ce « saint » personnage emblématique, décédé depuis quelques années. Dans les années 70, swami Omkarananda a dirigé le « Divine Light Zentrum » à Winterthour et il a passé quelques années au pénitencier zurichois de Regensdorf. Il avait manipulé ses fidèles afin qu'ils posent une bombe devant la villa d'un conseiller d'Etat et avait également empoisonné les plants de tomates des voisins du « Divine Light Zentrum » qui lui occasionnaient des problèmes.
Tout ça pour dire, qu'il faut se méfier de la sincérité de certains gourous qui vous font miroiter monts et merveilles, qui profitent pour en faire leur fonds de commerce en racontant des bobards, mais qui en réalité s'intéressent plus à vos dollars. Il suffit de promettre le nirvana pour que les gens avalent plus facilement l'amère pilule de la crédulité et de la naïveté. Un précepte du canon tibétain dit : « Un dévot religieux montre de la faiblesse s'il échange les vérités sacrées contre de la nourriture ou de l'argent ».


Le diamant est perdu dans la boue ;
Tous vont à sa recherche
Certains vont vers l'Orient – ou vers l'Ouest,
Espérant l'y trouver.
Est-il donc égaré dans le fleuve ?
Ou bien dans les rochers ?
Kabîr ton serviteur, l'apprécie
A sa juste valeur
Chaudement abrité, il l'emporte
Dans un pan de son cœur.

Kabîr

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 27 - La grotte de Jésus et le Gange

LA GROTTE DE JESUS

À une vingtaine de kilomètres, en amont de Rishikesh, en remontant le Gange, est une grotte appelée Vashishta Guha, rendue célèbre par le sage Vashishta. Durant des siècles, ce lieu a servi de refuge et d'ermitage à de sages yogis menant une vie contemplative, dont le plus récent est le célèbre swami Purushattamananda.
À environ deux cent mètres en aval de « Vashishta Cave » se trouve une autre grotte connue sous le nom de « Grotte de Jésus ». Situé dans les flancs d'une falaise à pic, elle domine le Gange dont la vue sur le fleuve et les collines environnantes sont admirable. La grotte tire son nom de la tradition que Jésus a passé du temps à cet endroit et y a médité, pendant son séjour en Inde au cours de ses « années cachées ».
À la fin du 19ème siècle, Swami Rama Tirtha et swami Randas y vécurent à des périodes séparées. Tous les deux eurent la vision de Jésus méditant à cet endroit, bien qu'ils n'aient eu aucune connaissance antérieure au fait qu'Il ait vécu là.

Si une grande partie du monde chrétien ignore que Jésus a passé de nombreuse année en Inde, pour un grand nombre d'indiens ce n'est pas un secret.
En fait, nous les chrétiens, nous ne savons rien de Jésus depuis l'âge de douze ans, où il confondit les docteurs de la Loi dans le temple de Jérusalem, jusqu'à sa trentième année où il fut baptisé par Jean-Baptiste. Sur cette période les Evangiles sont restés muets. Nous trouvons un bref passage dans l'Evangile de Luc qui nous dit que Jésus est sensé « s'occuper des affaires de son Père » et d'aider Joseph le charpentier dans l'atelier familial sous les regards ébahis de sa mère qui regardaient son fils croître, se fortifier et se remplir de sagesse car la grâce de Dieu était sur cet enfant. Et puis, pourquoi pas, un jour Jésus en a eu marre de ce boulot, il jeta ses rabots et sa varlope et dit à ses parents : « Maintenant, j'ai trente ans, je me casse, je vais fonder une nouvelle religion ! » Et c'est ainsi que le christianisme est né.

Quoique qu'il en soit, plusieurs lieux saints de l'Inde conservent encore aujourd'hui la tradition de sa présence. À l'âge de douze ans, Jésus quitta le Mont Carmel en compagnie d'une caravane qui se rendait en Inde pour y parfaire ses enseignements qu'Il avait entrepris à l'âge de six ans au sein de la communauté Essénienne dont ses parents faisaient partis.

Mais ici se termine mon histoire, je ne tiens pas à me faire passer pour un hérétique, car la NSA et les oreilles de St Pierre nous surveillent, et comme beaucoup d'hommes et de femmes qui ont cherché la Vérité sur la vie et les enseignements de Jésus, ont été brûlés vifs, sur les bûchers de l'Inquisition, je ne tiens pas à terminer dans les feux de l'Enfer.
Mais sachez que le Vatican ne peut ignorer les voyages de Jésus en Asie. Dans sa célèbre bibliothèque qui autrefois était surmontée d'une sinistre épitaphe qui avertissait le curieux : « Intrates ipso facto excummunicatur » (Ceux qui entrent sont par le fait excommuniés), on y trouve de nombreux témoignages se référant à Jésus (Issa en Inde) qui ont été rapportés à Rome depuis le 17ème siècle par des missionnaires chrétiens de l'Inde, du Tibet, de l'Egypte et de l'Arabie. Mais pour cette noble Institution, les dévoiler, c'est remettre en question la vérité sur la véritable vie de Jésus l'homme, devenu Christ. Sur ce sujet, il préfère se renfermer dans un mur de silence. De quoi ont-ils peur ?

« Magna est veritas et prevalebit » « Grand est la vérité et elle prévaudra »

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien – 28 – Bûcher funéraire au bord du fleuve sacré

LE BÛCHER FUNERAIRE

En face de Swarg Ashram une fumée s'élève : celle d'un bûcher funéraire autour duquel des hommes, assis en tailleur, viennent rendre un dernier hommage au défunt.
Après leur mort, les hindous sont incinérés. Mais pas tous. Les bébés, les femmes enceintes, les sadhus, les lépreux, les victimes de la petite vérole et des morsures de cobras n'ont pas le droit d'être brûlés. On les enveloppe dans un linceul et on les jette dans le fleuve avec une pierre.

En Inde, lorsque le décès est constaté, la toilette du mort est faite soigneusement, il est habillé comme pour un jour de fête. On l'entoure de nourriture qui représente les aliments destinés à entretenir ses forces pour accomplir le « grand voyage » ; puis, après nombreuses prières pour que l'âme puisse partir sereine, on conduit le mort au bûcher où son enveloppe physique va brûler.
La suite, je l'ai emprunté à l'écrivain Dhan-Gopal Mukerjii qui décrit dans son livre « Village hindou Ghond-le-chasseur» une cérémonie funéraire :

Les charretiers apportent des piles de bois et pendant ce temps le prêtre chante et répète :

« Sans naissance et sans mort – immuable est notre Âme.
Qui s'imagine qu'elle meurt ignore la vérité :
Comment mourait-elle, celle qui jamais ne condescendit à naître ?
Au-dessus du changement, au-dessus de la Mort,
L'Âme est contemporaine de Dieu,

Les charretiers empilent les bûches et forment une haute plate-forme ; lentement et doucement ils placent le mort. Ils le couvrent de bois de santal, surmonté de bois ordinaire.
Un des parents le plus proche, accompli en personne les rites funéraires. Il allume un tison et marche sept fois autour du bûcher, priant ainsi, selon les instructions du prêtre :

Akassastu niralamva
Vaya bhoota nirasraya

Te voici dans les sphères célestes !
Ni le vent, ni la Terre, aucun des mondes vivants
Ne sauraient te retenir.

Va, va, au royaume de l'éternelle Vie, d'où tu étais venu !
Les ancêtres de ta race,
Les Divins Anciens t'accueillent.
Revêts le manteau de la splendeur divine !
Dans les vallées semées d'étoiles, auprès des fleuves de lumière, va !
Demeure à jamais là, où tous désirs sont accomplis.

Le parent applique alors le tison au bûcher funèbre et l'allume. La flamme s'élève très haut, tandis que le vent emporte la fumée.
Vers le milieu du jour, là où brûlait un feu ne se trouve plus qu'une poignée de cendres. Le parent la recueille et va la disperser dans le cours du Gange.

Va, va, sur le courant rapide et purificateur,
A la maison de Dieu, où tout est Paix et éternelle Vie !

Dhan-Gopal Mukerjii

Les cendres, jetées au fleuve seront ainsi sanctifié par l'eau sacrée. Les cendres seront régénérantes pour l'eau de ce fleuve, autant que régénérée par elle.

Dans les années nonante, j'ai passé plusieurs semaines à Bénarès. Tout bon hindou rêve de se rendre dans cette ville au bord du Gange pour y mourir et y être incinéré. Il y a deux emplacements où l'on brûle les morts. Le plus connu est au Manikarnika Ghat où les touristes sont emmenés par petits groupes pour contempler depuis le balcon d'un temple les bûchers allumé. Tels des voyeurs, ils observent les crémations avec pour certains un air de dédain, pour d'autres soulagés car ils s'attendaient au pire, et pour un petit nombre, ravis d'avoir réussi à braver l'interdiction de photographier. Le fin du fin à cette époque, c'était le « Guide du Connard » qui décrivait dans son guide pour potache parisien boutonneux, « Si vous sentez une odeur de poulet rôti, c'est que vous êtes arrivé à Manikarnika Ghat ».
Ne voulant pas passer pour un voyeur et voulant respecter la paix des morts, j'évitais soigneusement cette endroit.
Tous les soirs, au coucher du soleil, j'allais à Dasaswamedh Ghat, boire un chai dans un petit Chaishop très sympathique et delà j'observais la foule qui se pressait sur les ghats. J'y rencontrais certains soirs, des infirmières suisses qui venaient boire un thé après leur travail dans un dispensaire qui aidait les pauvres indiens de la ville, financé par des fonds suisses. Un jour, une des infirmières vint me trouver et m'annonça que sa sœur, avec qui j'avais bu un chai la veille, était décédée durant la nuit. En accord avec ses parents et les assurances, il avait été décidé de l'incinérer à Bénarès plutôt que de rapatrié le corps. C'était d'ailleurs les désirs de la défunte. Sa sœur venait me demander si je voulais bien venir avec les autres infirmières conduire le corps sur le bûcher de crémation. Moi qui ne voulais pas passer pour un voyeur en allant observé les morts brûlés, voilà que j'allais participer directement à une crémation. Ce fut une expérience très forte que je n'oublierai jamais ; durant les trois heures que le corps se consume sur le bûcher, vous avez le temps de cogiter dans votre tête et de penser à la mort. Tout autour de nous, d'autres crémations se déroulaient. J'étais étonné de la sérénité qui se dégageait autour de ses morts et je ne pouvais éviter de faire la comparaison avec nos enterrements dont l'atmosphère est beaucoup plus lourde. Au bout de trois heures, quand la boîte crânienne éclate, c'est la fin du rituel. Tout est accompli !
Deux ans après, je rencontre un copain de Genève et au cours de la conversation, j'apprends qu'il se trouvait à côté du mari de l'infirmière que j'avais emmené sur le bûcher, quand on lui téléphona de l'Inde pour lui annoncer le décès de sa compagne.

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 29 - Tea Time dans le demeure d'un sadhu.

TEA TIME & CHAR DHAM

Ce matin le temps est couvert, le vent du nord souffle légèrement, nous apportant un peu de fraîcheur venant des montagnes enneigés de l'Himalaya. Voulant boire un chai, je trouve la petite baraque à thé au bord du Gange, fermé. Je décide d'aller me promener sur la plage bordant le fleuve. Passant devant un petit temple dédié à Hanuman, le dieu singe, le disciple d'un sadhu m'appelle et me propose de venir boire un chai avec son maître qui était en train de prendre son repas dans une pièce assez sombre qui lui sert de cuisine, de salle à manger et de chambre à coucher.
Le sadhu m'invite à m'asseoir et demande à son aide me préparer un thé au lait épicé. Pendant qu'il mange, il ne parle pas, alors je l'observe. Le repas se fait sans cuillère ni fourchette, il n'utilise que sa main droite pour se saisir de ses aliments. La plupart des indiens utilisent la main droite, et elle seulement pour manger. La main gauche est réservée à la toilette, et en particulier à la toilette intime. On suppose que cet usage est d'origine musulmane : la main droite est celle qui tourne les pages du Coran et qui ne doit pas être souillée.
Me voyant observer les murs de sa chambre, il m'explique qu'au début de l'été, lorsque le Gange à augmenter de cinq mètre, l'eau a envahi sa pièce et est montée jusqu'au plafond, emportant toutes ses affaires. Lui se trouvait à Gangotri, non loin des sources du Gange, où il réside l'été, et quand arrive l'hiver, à la mi-novembre, il redescend à Rishikesh.
Gangotri est un lieu très connu en Inde car il fait partit du pèlerinage au Char Dham, quatre temples dispersés au pied de l'Himalaya où beaucoup d'ascètes hindous vont vivre sur ces endroits sacrés.

Si la religion est l'opium du peuple, alors l'Inde peut-être baptisé « le pays au milliard d'opiomanes ». Cette nation possède d'avantage de lieux de culte que d'établissements scolaires, universitaires et médicaux. La plupart des grands lieux sacrés sont établis au bord d'un fleuve, quand ce n'est pas le fleuve lui-même, de la source à l'embouchure, qui paraît marqué d'une protection surhumaine. L'Inde préfère le fleuve à la mer. Elle voit dans l'écoulement de l'eau, porteuse de fertilité comme de menace, une réserve de sentiments et de symbole inépuisable. La mer ne dit pas grand-chose aux indiens. Ils ne l'ont jamais célébrée, ni conquise. Elle est plus un obstacle qu'une amie.
Dans l'Inde, on demande aux hommes et aux femmes d'être pleinement conscient, dans leur corps et dans leur âme, de leur étroite parenté avec tout ce qui les entoure ; on leur apprend à saluer le soleil levant, l'eau des ruisseaux, la terre fertile, comme des manifestations de vérité vivante qui embrase aussi l'homme. On leur demande de se mettre en harmonie avec cet Univers dont ils font partie.

Les hindous fervents effectuent le très long pèlerinage au Char Dham, quatre anciens temples marquant les sources spirituelles des quatre fleuves sacrés de l'hindouisme : la Yamuna (Yamunotri), le Gange (Gangotri), la Mandakini (Kedarnath) et l'Alaknanda (Badrinath).
La Yamuna, second fleuve sacré de l'Inde, provient d'un lac gelé aux pieds des glaciers du Kalinda Parvat, à 4421 m. d'altitude, 1 km au-delà du temple. Devant le sanctuaire jaillissent des sources chaudes autorisées à la baignade (bassins séparés pour les hommes et les femmes) et d'autres où le pèlerins font cuire des pommes de terre et du riz qu'il offre au prassad.(Nourriture offerte à un maître ou à un dieu et redistribuée aux assistants).
Le Gange qui prend sa source à Gaumukh (gueule de vache) où des dévots et des courageux se baignent dans ces eaux glacées sorties tout droit des glaciers. À côté se dresse le rocher sur lequel Shiva aurait vu le Ganga (Gange) couler entre ses cheveux emmêlés. Le temple se trouve à une quinzaine de kilomètre en aval de la source, à Gangotri. Dans un cadre magnifique à 3042 m d'altitude, le temple fut édifé par le commandant gurkha Amar Singh Thapa au 18ème siècle.
Kedarnath est révéré comme source de la Mandakini, mais son temple est avant tout dédié à la bosse de Shiva (qui avait pris la forme d'un taureau) laissa derrière lui lorsqu'il plongea dans le sol pour échapper aux Pandava. La véritable source de la Mandakini se trouve à 12 km en amont de Kedarnath.
Le temple fut érigé au 8ème siècle par le gourou Shankara, inhumé derrière le sanctuaire. 100'000 pèlerins envahissent chaque année le village laissant derrière eux pas mal de détritus. Le site est placé sous de si bons auspices que certains se jetaient autrefois du haut de la falaise derrière le temple dans l'espoir d'accéder instantanément au moksha.(le salut, la délivrance du cycle incessant des réincarnations).
Et le dernier de ce long pèlerinage est Badrinath, source de l'Alaknanda, consacré à Vishnu, est le plus populaire des temples du Char Dham. Il bénéficie d'un cadre exceptionnel à l'ombre du Nilkhanta couronné de neige. Il fut fondé au 8ème siècle également par le gourou Shankara, mais l'édifice actuel au couleur vive est beaucoup plus récent.
Ces quatre lieux drainent des centaines de pèlerins pendant la saison du yatra (pèlerinage), d'avril en novembre. Les dates exactes d'ouverture des sanctuaires sont annoncées chaque année par les prêtres locaux.

Trois fois j'ai voulu me rendre à la source du Gange à Gangotri. Trois fois j'en ai été empêché ! La première fois par un tremblement de terre dont j'ai ressenti les secousses à Dharamsala, à 400 km de l'épicentre. La deuxième fois, des émeutes dans le nord de l'Inde empêchaient les bus de circuler et donc de pouvoir se déplacer. La dernière fois je suis arrivé à Gangotri à la mi-octobre et l'on venait de fermer le chemin de Gaumukh, car la neige était tombée en avance. De nombreux touristes avaient été pris au piège et l'armée avait dû intervenir pour rapatrier les gens qui étaient bloqués. Certains touristes, notamment des russes, avaient outrepassé leurs permissions qui étaient valables jusqu'à Gaumukh et l'armée dû utiliser des hélicoptères pour aller les rechercher. S'ensuivit ensuite en Inde une grosse polémique pour savoir qui devait payer dans ce genre d'intervention, est-ce l'armée ou les touristes imprudents. Résultat, on interdit aux étrangers de se rendre à la source du Gange et je l'ignorais car l'interdiction datait de 10 jours en arrière. Je ne désespère pas d'entreprendre une autre année ce pèlerinage dans une quatrième tentative !

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 30 - Vache sacrée et sacrés déchets

VACHE QUI RIT, VACHE QUI PLEURE

La vache a beau être sacrée en Inde, elle est moins bien lotie que la vache Milka, déesse des chocolateries Suchard.
Adorez les vaches sacrées ? Pas pour tout le monde. Selon un article du journal « The Times of India », de plus en plus de bovins sont kidnappés pour finir en bifteck dans les assiettes d'indiens de moins en moins religieux. New Dehli compte environs 40 000 vaches « sacrées », baptisées gao mata – vaches mères – car leur lait nourrit toutes les créatures. Ces ruminants déambulent librement dans la ville sans se soucier le moins du monde de la circulation chaotique. Des milliers de vaches ont été enlevées durant la nuit, par des malfaiteurs qui les revendent à des abattoirs illégaux. Ces gangs ne font pas de quartier. Au volant de véhicules boostés, ils n'hésitent pas à charger les voitures de police. Ces kidnappings reflètent le nouveau visage et le profond changement de la société indienne.

Les Hindous considèrent la vache avec le plus grand respect, lui reconnaissant un incontestable caractère sacré ! Pour le croyant, tuer une vache est aussi grave que le meurtre d'un brahmane, car Brahman (représentant de la puissance créatrice divine au sein de la trinité hindoue composée de Brahma, Vishnou et Shiva) a créé l'un et l'un et l'autre le même jour. Mais attention, la bouche de l'honorable ruminant n'est pas sacrée !
Lors d'une querelle entre Brahma et Shiva, la vache appelée comme témoin, mentit en faveur du premier. Pour la punir, Shiva, furieux décréta sa bouche impure. Sa bouse et son urine sont bien sur sacrées. Il arrive que des dévots, les mains en coupe, recueillent le liquide encore brûlant et le boivent d'un trait. Mais la médecine traditionnelle indienne ne préconise-t-elle pas justement l'absorption quotidienne d'un verre d'urine. Un autre breuvage purifie aussi l'âme et le corps : un mélange de lait, petit-lait, beurre clarifié, urine et bouse.

En parlant de bouse, il m'est arrivé une aventure il y a bien longtemps à Bénarès. Un jour, et se fut le seul, je décide comme beaucoup d'Indiens de marcher pieds nus dans les ruelles étroites de la vieille ville. Alors que je me promenais tranquillement, je sentis soudain une bizarrerie ! Mes pieds avaient marchés dans quelque chose de chaud et de moelleux. Je regarde et constate que je venais de mettre un pied en plein milieu d'une bouse de vache toute fraîche. Un sikh, les bras croisés, qui avait assisté à la scène me regarde et me dit le plus sérieusement possible : Lucky Man ! Sur le moment je n'ai pas tout de suite compris qu'est-ce qu'il avait voulu dire par « homme chanceux ». Et c'est plus tard que j'appris que marcher dans une bouse de vache par inadvertance portait chance ! Si un jour vous marchez dans un pâturage et que vous marchez sur une bouse de vache, au lieu de pester contre ces pauvres vaches suisses, allez vite jouer à la loterie à numéro.

En Inde, nourrir une vache constitue une bonne action, les soigner une meilleure encore : certains riches fidèles construisent même à leur intention hôpitaux et maison de repos. En plus du lait, les vaches donnent aux Indiens une autre richesse ; elles fournissent aussi des millions de tonnes de bouses, un gisement précieux sans cesse renouvelé que les Indiens pétrissent avec un peu de paille pour en faire des galettes servant de combustible ménager.

« En vérité, la vache représente la Mère de l'univers et elle est un idéal pour tous ceux qui sont doux, purs, désintéressés et innocents. C'est la vache qui donne le lait dont l'homme tire la crème, le beurre et le ghî. Elle est la mère des taureaux qui tirent la charrue dans les champs pour la nourriture de l'homme. Ses bouses elles-mêmes sont très utiles comme combustibles ; en Kathiawar, où il n'y a ni arbres ni forêts, il n'y a pas d'autre combustible que les pains de bouse de vache. Et, après sa mort naturelle, sa peau et ses os servent à faire des quantités de choses. Ô mère ! En vérité tu es vraiment Kâmadhenu (vache mythique qui exauce tous les désirs de celui qui la possède) ! »
Swami Ramdas

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien – 31 - Babu Das Babaji Maharaj prépare des chapatis, pains indiens sans levain.

SE NOURRIR EN INDE

À Laxman Jhula, où je loge, il y a beaucoup de restaurant qui proposent des cuisines adaptées aux touristes qui proviennent de différents pays de notre planète. On y trouve de la cuisine italienne, française, israélienne, américaine, mexicaine, chinoise, népalaise, et pratiquement toutes les « boulangeries » font des spécialités allemandes (German bakery). Beaucoup de ces restaurants sont tenus par des népalais qui sont d'excellents cuisiniers et qui savent très bien imiter ces cuisines du monde. Si certains plats sont excellents, par contre d'autres sont une contrefaçon qui ne porte que le nom ; la pizza par exemple, dont la pâte est bien loin d'égaler son modèle italien. Pour certains touristes qui ne supportent pas la cuisine indienne épicée, c'est rassurant de pouvoir retrouver une cuisine « continental food » ; mais avec le risque d'attraper une gastro-entérite et de passer la moitié de ses vacances sur la cuvette de ses toilettes, du fait que les aliments ne sont pas toujours bien conservés et l'hygiène plus que douteuse, ce qui peut être gênant pour ceux qui pratique le yoga et qui, en plein exercice, on envie de lâcher une flatulence, serrant les fesses, alors que leur gourou leur demande de s'épanouir comme une fleur de lotus au lever du soleil.
Dès les années 1940, le restaurant a fait son apparition en Inde. Pour les migrants ou les célibataires au pouvoir d'achat peu élevé, il répond encore bien souvent à la stricte nécessité de remplir l'estomac.

L'apparition de fast-foods américains depuis une quinzaine d'années dans les grandes villes indiennes marque une profonde révolution dans les pratiques alimentaires. Cette modernité est en train de remettre en cause la symbolique rituelle de la nourriture, élément essentiel du rapport des hindous à leur univers et du système des castes.
Dans l'hindouisme, la préparation et l'absorption de nourriture font l'objet d'un grand nombre de règles et de prescriptions. Dans les textes sacrés, tels les Upanishad, la nourriture est généralement perçue à l'égal de Brahma qui symbolise le principe de la création de l'Univers. La nourriture est Brahma car elle est ce qui circule dans l'Univers à travers les corps, qui, fait de chair et d'os, deviendront nourriture à leur tour.
Dans ce monde organique, la nourriture est sensible aux conditions dans lesquelles elle a été préparée. Une fois ingérée, elle peut, selon les cas, transmettre pureté ou impureté au mangeur et déterminer ainsi son statut rituel. Les risques de pollution concernent davantage les individus de haut statut, notamment les brahmanes, qui se doivent de préserver leur pureté rituelle, tandis que ceux issus de la basse caste, considérés par définition comme impurs, sont moins vulnérables. Dans son acception hindoue, la nourriture représente ainsi une donnée essentielle dans le fonctionnement du système des castes, notamment fondé sur le principe idéologique du pur et de l'impur.
Un cuisinier de la caste inférieur suffit à polluer la nourriture et à remettre en cause le statut rituel du mangeur. De même, l'acte de manger est sérieux, voire dangereux, il est conseillé de se laver et de se changer avant de prendre son repas, qui est offert au préalable aux divinités domestiques. Il est aussi recommandé de manger seul, sinon avec une personne de caste semblable : le temps du repas n'est pas associé à un moment de convivialité, contrairement à ce qu'il est dans la culture occidentale.
Il y a quelques décennies encore, le non-respect des règles de pureté pouvait avoir de graves conséquences.

L'Inde est un marché de consommation de passer 1 milliards d'individu, et qui dit marché de consommation dit aussi : possibilité pour les grands trusts de s'en foutre pleins les poches ! Et dans ce cas-là, la pieuvre tentaculaire suisse de l'alimentaire, Nestlé, à très bien compris que l'Inde était un marché plus que florissant. En Inde, Nestlé est présente depuis 1962 et cette multinationale a mis dix ans à comprendre le marché de masse indien. Elle n'avait peut-être pas méditée la réflexion de Rudyard Kipling qui disait : « Ci-gît un fou qui avait essayé d'obliger l'Orient à se hâter. »
Dans les années 2000, Kentucky Fried Chicken et autres Pizza Hut essayent de convaincre les indiens à leurs nouvelles cuisines. Mais cette évolution a du mal à entrer dans les foyers, notamment lorsque les industriels occidentaux prétendent remplacer les repas traditionnels indiens par des repas étrangers.
Nestlé, l'une des premières à comprendre que pour pénétrer le marché indien, il lui fallait proposer des snacks et autres petits en-cas rapides, avait lancé en 1983 des nouilles instantanées Maggi. Son concurrent direct, le géant anglo-hollandais Unilever, avait essayé à la même époque de convaincre les Indiens de manger des pâtes en plat principal comme en Europe. Unilever échoua, alors que Nestlé triomphe en présentant ses nouilles comme un snack à déguster entre les repas et en mettant en scène, dans sa publicité, des enfants jouant à porter les nouilles à la bouche avec leurs mains (la plupart des Indiens mangent avec leurs mains).
Nestlé sert aujourd'hui d'exemple aux autres entreprises alimentaires, limant ses marges, donnant une saveur local à ses produits... et une certaine bonne conscience aux mères de familles, qui contrôle la moitié du budget du ménage.

Aujourd'hui, la cuisine indienne retrouve ses racines, la tradition revient au goût du jour et les chefs puisent dans le patrimoine régional pour faire évoluer les cartes. La cuisine indienne était considérée comme ringarde, mais c'est en train de changer.

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transmutation d'un cul noir et torse rouge dans un tableau d'exposition

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hopeless vanishing exhibition

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dead eye exhibition

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facing the wall of us

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le gris du temps et la poussière du désir

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le gris du temps et la poussière du désir

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le rose du temps et le tic-tac du désir

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Haus des Sport - Bern -

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Haus des Sport - Bern -

Chamonix 1924

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Le salon

Eh oui, ces temps c'est plus une 1 image par deux jours. Ma fois quand on se rend compte que le chargeur de l'appareil photo est au fond d'un carton et que la seule chose que l'on tient dans ses mains c'est du carton, du scotch et un gros feutre... Le temps passe d'autant plus vite! Mais je me rattraperai dans mon nouveau chez moi à Vevey!!

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