GE
mais en souriant malgré tout derrière ses mâchoires crispées,
Parce qu'il est trop tard.
Quand on est un gen pressé, c'est le monde qui est transparent.
Au départ
'Les gens pressés sont transparents'
Aldebert
Je crois que j'aurai adoré avoir une fourrure.
Au matin.
Redécouverte d'un fragile reflet d'équilibre.
Cette nuit je l'ai vue.
Je ne me souviens plus des mots qu'elle m'a dit, mais je me souviens de leur couleur.
Je me suis réveillée en paix.
Autour de son cercueil, il y avait des lys, des roses et des rubans, pré-mâchés pour enterrements, moches et brillants comme du plastique.
Mais au-dessus, quelqu'un avait déposé un bouquet de coquelicots, cosmos et fougères, avec quelques épis de blés et des feuilles de noisetier. C'est là que j'ai reconnu son parfum.
A l'apéro qui suivait, je sursautais chaque fois qu'une main consolatrice se posait sur moi. J'avais envie de me défiler et de montrer les crocs, il faisait chaud, j'avais peu dormi et j'étais malade. Elle me manquait.
Dans son jardin, à l'endroit où elle a décidé de nous quitter, des voisins avaient déposé des fleurs et des mots d'amour.
La réalité commence à se frayer un chemin.
Je m'étonne parfois de ma capacité à faire semblant et à me faire avoir par moi-même? Mais est-ce que ce n'est pas une technique logique et biologique pour tenir? Est-ce qu'il n'est pas obligatoire de passer par ce stade?
Avant d'aller plus loin?
En visite dans un autre monde, ni positif ni négatif, juste vide et construit sur des illusions colorées?
Pardon, je ne répondrai pas.
Il ne me reste aucune ligne de communication vers l'extérieur, juste par écrit, ici et quelques fois ailleurs. A moi-même, laissant s'échapper des échos.
Murs.
'De temps en temps j'ai un éclair de lucidité, et là, je suffoque.'
Peut-être que petit éclair après petit éclair je vais m'y faire et ne pas m'y noyer..?
Parce que porter ça, je sais que je n'en ai pas la force.
Enfait, j'ai presque envie de rigoler tellement c'est absurde.
Aujourd'hui, je suis maman. Je me suis perdue dans les bois, j'ai endormis un enfant en faisant de la poussette-cross, et j'ai vu un grand cheval noir apparaître entre les troncs lumineux et passer lentement à côté de nous.
Tout à l'heure ils viendront me chercher, j'ai vu mes parents pleurer,
Mais je ne ressent pas son absence.
Aucune cellule de mon corps ne me confirme qu'elle est partie. Comment le croire? Elle est si vivante! Je vois son sourire, je sens ses caresses, j'entends sa voix.
Je cherche son visage dans les nuages qui passent, là où sont ceux des gens qui sont morts, mais le sien n'y est pas.
Elle est encore là, je vous le jure!
Je ne comprend pas.
Aujourd'hui, il paraît que je suis orpheline.
Je jouais avec lui, et ne me doutais pas
Que la fée qui berça d'amour et de confiance
De douceurs, de mots doux, de soleil et de joie
Ma vie, de mon enfance à mon adolescence,
Etait partie déjà, laissant ce monde là
D'un adieu déchirant et sans un mot d'espoir
Partie en coup de vent jusqu'à son au-delà
Abandonnant ici ses raisons, ses sourires,
Ses rêves et son amour,
Sans pensée de retour.
Veillée
Apprendre à faire confiance.
Ce matin, Keirnìn était très inspirée.
Mon chapiteau!
Vague de bonheur.
C'est que j'ai attendu une apparition avant d'appuyer sur le déclencheur, et qu'elle a tardé sur ce coup!