GE - Une photo par jour

Rishikesh (India) - Tableau presque biblique : un sourire le temps d'une photo

Le père s'est approché de moi, de sa main droite il m'a montré sa bouche tandis que sa main gauche se frottait le ventre. Il m'a demandé si je pouvais lui acheter deux tchais, deux pains et du lait pour remplir le biberon de son fils. Ils se sont assis et ont mangé silencieusement. Le marchand du Tchai Shop m'a demandé 64 roupies (1.15 frs) pour le repas de cette famille. Je l'ai ai observai pendant un long moment, inévitablement des tas d'images ont parcourues mon esprit 

 

J'ai pensé à nos publicités que la télévision diffuse à longueur de journée, qui nous montre ces familles avec leurs sourires niais buvant leurs soupes iophilisées, leurs poulets javellisés, leurs pizzas congelées à l'huile frelatée, croquant dans des fruits bourrés de fongicides, de pesticides et comme des imbéciles heureux prennent ensuite des médicaments contre les flatulences et le brûlures d'estomacs non remboursés par les assurances maladies qui font fortunes sur la souffrances des Suisses. Ces publicités qui nous montrent de jolis petits enfants faisant presque pipi aux culottes en voyant un Kinder Surprise, buvant avant d'aller à l'école un Yoplait pour avoir de l'énergie pour réussir dans la vie comme papa qui travaille à l'UBS et qui prend des vitamines pour gérer les dossiers des marchés immobiliers avec l'argent de nos caisses de pensions auxquels les rentiers Suisses demandent un joli rendement pour financer leurs vieux jours. Ces publicités qui nous montrent des couples de retraités qui ont de la chance de toucher leur retraite à 65 ans, elle, blondasse grisonnante, qui a des problèmes de continence et de sérieuse fuite qui se réjouis des nouvelles couches culottes qui vont lui permettre de faire du jogging sous les regards ébahis de son mari grisonnant, ancien cadre dans les assurances vies, qui peut enfin croquer une pomme grâce à la nouvelle colle pour dentier. 

 

Pendant tous le repas la femme n'a pas eu le moindre sourire et je n'ai pas réussi à amuser son enfant. Quand ils ont terminé leur repas je l'ai ai pris en photo et là, miracle, le visage de la femme c'est illuminé le temps d'une photo.  

Pour 64 roupies (1.15 frs) ils m'ont donné une belle leçon, une leçon qu'on ne vous apprend pas sur les bancs des universités, mais dans la plus belle école qui existe, l'école de la Vie.

[Jean-Louis Claude]

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