GE - Une photo par jour

Jean-Louis Claude



un mois d'images

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Février 2014

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28.02.2014 - Il n'y a ni ciel, ni terre, rien que du brouillard. Timidement un somment montre son nez !

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27.02.2014 - Canette pas nette

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26.02.2014 - Actionnaires au travail !

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25.02.2014 - À chacun son territoire !

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24.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 49 - FIN (du voyage)

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23.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 48 - Départ d'Abu Dhabi par le vol EY 051

LE RETOUR SUR LE SOL DE MA PATRIE

Dimanche 23 février 2014

DELHI – ABU DHABI / durée 4 :10

Dép. 04 :20 Delhi Indira Gandhi International Airport
Arr. 07 :00 Abu Dhabi

Vol Etihad Airways – EY 211

Changements d'avion nécessaire. Durée entre les vols = 2 :05

ABU DHABI – GENEVE / durée 7 :20

Dép. 09 :05 Abu Dhabi, Emirats Arabes Unis
Arr. 13.25 Genève, Suisse / De dieu, de dieu ! S't'aéroport de Genève !

Vol Etihad Airways – EY 051yeux.

Le seul véritable voyage,
ce ne serait pas d'aller
vers d'autres nouveaux paysages.
Mais d'avoir d'autres yeux.

Marcel PROUST

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22.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 47 - Om Namah Shivaya !

OM NAMAH SHIVAYA

J'ai dit adieu aux dieux des Himalayas qui m'ont accompagné durant ce voyage, qui m'ont fait découvrir certaines facettes de l'Inde que je ne connaissais pas encore. Le voyage a été un voyage extérieur mais aussi intérieur, mais sur ce point je garde le silence, car ces choses-là ont les gardes dans son cœur.
Je n'ai pas fait le voyage que je pensais faire en partant de Suisse, car en hiver certains déplacements sont difficiles et de nombreuses routes sont fermées. Mais peu importe, quand on voyage seul, il ne faut pas programmer son voyage, il faut être à l'écoute de son Moi intérieur et suivre son intuition, et c'est là que l'on peut avoir des surprises. J'aime ces voyages désorganisés ! Ce déprogrammer de nos habitudes qui finissent pas nous endormir et nous éloignent des petits bonheurs de la vie.

Merci ä Shiva et à toute sa famille et à Mâta Ganga, dont l'esprit, par l'intermédiaire des hommes, m'ont accompagné durant ce voyage dans le Kumaon et le Garhwal et donc : Om Namah Shivaya

Le sens du mantra Om Namah Shivaya a été expliqué par Satgourou Shivaya Subramuniyaswami comme suit:
Namah Shivaya est le nom le plus saint de Dieu Shiva. « Na » est la grâce cachée du Seigneur, « Ma » est le monde, « Shi » représente Shiva, « Va » est sa grâce révélée, « Ya » est l'âme. Les cinq éléments, aussi, sont incorporés dans cette formule ancienne pour l'invocation. « Na » est la terre, « Ma » est de l'eau, « Shi » est le feu, « Va » est l'air, et « Ya » est l'éther, ou Akasha. Mais ces significations sont nombreuses.
Namah Shivaya a un tel pouvoir que la simple intonation de ces syllabes tire sa propre récompense à sauver l'âme de l'esclavage de l'esprit instinctivement perfide. Les Sages des Himalayas déclarent que ce mantra, c'est la vie, l'action, l'amour et que la répétition de ce mantra nous ouvre la sagesse intérieure. Namah Shivaya est devenu notre protection sûr."
Je ne perçois pas cette foule grouillante et ses bruits continuels des klaxons de New Delhi, comme en début janvier. Passer du bruit au silence et puis du silence au bruit c'est très pénible.

Les disciples lui disaient :
Le Royaume,
Quand viendra-t-il ?
Jésus répondit :
Ce n'est pas en le guettant qu'on le verra venir.
On ne dira pas : Voici il est là,
Ou il est ici.
Le Royaume du Père
Est répandu sur toute la terre
Et les hommes ne le voient pas.
Evangile de Thomas

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21.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien -46 - Anciens ghats désertés par le Gange.

DEPART DE L'UTTARANCHAL

Haridwar – New Delhi

Train no 12056 JANSHATABD

Dép. - 06 :25
Arr. - 11 :10

253 km

Booking Status / coach No / Seat No C1 / 0003

Ticket Fare** Rs. 420.00
IRCTC Service Charges# Rs. 22.47

Total Rs. 442.47 (6.70 Fr. Suisse)

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20.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 45 - Le barbier sur les bords du Gange

OÃ? SE TROUVE LE PANDA DE MA FAMILLE ?

Quand vous vous promener près des ruelles de Har-Ki-Pairi, vous rencontrez de nombreuses familles qui viennent en pèlerinage à Haridwar de générations en générations. Elles logent plus ou moins à la même enseigne. La première chose qu'elles font, à peine arrivée, c'est d'aller trouver son panda.
« Où puis-je trouver le panda de ma famille ? » telle est la question que posent couramment les hindous en pèlerinage dans cette ville sainte. À la fois prêtre et guides pour les pèlerins, les pandas tiennent scrupuleusement à jour des registres généalogiques remontant parfois à plusieurs siècles. On peut les voir sur les ghats assis en tailleurs dans de petites cabanes en tôles alignées le long du Gange. Il suffit de fournir à un panda le nom du clan, de la caste, du village, de la région et de l'Etat dont on est originaire pour être dirigé vers le panda en charge du registre familial.
Ce panda notera alors la visite ainsi que les naissances, mariages et décès survenus depuis le dernier pèlerinage d'un membre de la famille. Jadis, les pèlerins résidaient avec leur panda de confiance, qui faisait à la fois office de banquier, de cuisinier et d'ange gardien. A l'heure actuelle, la pratique tend à se perdre, mais les pandas s'occupent toujours de nombreux rituels de crémation. Certains s'enrichissent même, car les pèlerins leur remettent de généreuses sommes d'argent et des objets de valeur ayant appartenu au défunt.

La religion en Inde est un véritable business ! La plupart des prêtres ne respire guère la vraie sainteté. Ils enseignent non pas parce qu'ils ont « vue Dieu », mais parce qu'ils font de cela leur gagne-pain. Pour eux, la religion représente un moyen de subsistance, ce qui est le cas d'un grand nombre de prédicateurs dans le monde entier. L'Inde compte des milliers de lieux de pèlerinage, et grâce à cela la religion fait vivre des millions d'indiens, on ne peut pas les blâmer de faire de l'argent sur le dos des dieux car sans eux, il y aurait plus de pauvreté et de misère humaine.

« Même si vous vous disputez au sujet d'Allah, de Krishna ou du Christ,
Les croyances ne sont que des os, juste bons pour les dents d'un chien.
Ce que l'âme désire, c'est une vision de Lui.
Qui n'a pas de nom – car tous les noms Lui appartiennent. »

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19.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 44 - Tout ce qui brille n'est pas or !

HARIDWAR « LA PORTE DE VISHNOU »

Ce matin j'ai quitté Rishikesh pour me rendre deux jours à Haridwar une ville sacré de l'hindouisme. Tout au long de l'année, une multitude de pèlerins viennent se baigner dans le cours rapide du Gange. Cette ville est parsemée de temples imposants anciens et modernes, de dharamsala, resthouses qui accueillent les pèlerins et des ashrams dont certains sont grands comme un village.
C'est une ville qui est aussi réputée pour sa médecine ayurvédique, science ancienne de la médecine traditionnelle indienne par les plantes. L'Ayurveda c'est développée entre le 5ème siècle av. J.-C. et le Moyen Ã?ge. Tombée en désuétude à la suite des invasions musulmanes, désavouée par les Britanniques, elle retrouve son aura sous l'influence de Gandhi, même si l'intérêt qu'elle suscite est davantage lié à la recherche de bien-être qu'à ses qualités thérapeutiques.

Sur le plan spirituel, Haridwar revêt une importance bien plus considérable que Rishikesh. L'endroit le plus sacré de Haridwar est le ghat Hari-Ki-Pairi où les dévots viennent adorer l'empreinte du pied de Vishnou, le Hari-Ki-Charan, (Hari autre nom de Vishnou) que l'on conserve dans le temple de Gangadwara. On représente généralement Vishnou, le Créateur, avec quatre bras tenant, outre ce lotus, la massue, la conque et le disque solaire, l'arme divine qui anéantit les ennemis comme l'éclair. C'est au Hari-Ki-Pairi que le Gange, affirme la légende, sortit de la montagne pour entrer dans la plaine en se frayant un passage entre les orteils du dieu. En ce lieu hautement sacré, les pèlerins viennent se laver de leurs péchés dans le fleuve et donner de l'argent aux instances religieuses.
Une île artificielle rattachée par un pont à la rive droite, on découvre la tour Birla, surmontée d'une pendule à l'aspect plus britannique qu'indien. L'édifice commémore le souvenir de l'immersion à Hardwar d'une partie des cendres du Mahatma Gandhi dont la famille Birla s'était faite la protectrice attitrée. C'est d'ailleurs dans le jardin des Birla à Delhi que le mahatma fut assassiné le 30 janvier 1948.

Des foules se rassemblent chaque soir à Hari-KI-Pairi pour la cérémonie du « ganga aarti » (adoration au fleuve) et jettent des offrandes flottantes dans le Gange qui s'illumine de petites flammes vacillante. Au coucher de soleil, les cloches se mettent à sonner en rythmes, on allume des torches et des corbeilles en feuilles garnies de pétales de fleurs et d'une bougie allumée que les pèlerins vont déposer sur l'eau et regarder partir à la dérive. Ce rituel ancestral conserve encore aujourd'hui toute sa force.

Voulant justement assister à cette cérémonie depuis un pont qui domine Hari-Ki-Pairi, au moment où les cloches ont commencé à retentir, des policiers armés de mitraillettes sont arrivés et nous ordonnés de rejoindre les ghats, ceci pour éviter des attentats. Arrivé sur le ghat, des agents en uniforme bleu donnaient l'ordre sans ménagement de nous asseoir, d'autres nous racolaient avec un air autoritaire pour collecter des dons en échange d'un reçu. Bonjour la dévotion à Vishnou ! Face à ce cirque religieux, j'ai préféré quitter cet endroit, ne me sentant vraiment pas à l'aise et je suis parti déambuler dans les ruelles commerçantes d'Haridwar.

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18.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver Indien - 43 - J'ai comme l'impression que quelqu'un m'observe ? Je ne suis pourtant pas dans « Lost » !

SUPERSTITION

La promotion de la superstition en tous genres est une véritable industrie en Inde, et fait la fortune des plus rusés aux dépens d'un public trop ignorant ou trop crédule. Et ceux qui osent faire la lumière sur les tromperies de sages ou saints hommes autoproclamés, ceux qui démontent leurs prétendus miracles prennent de gros risques. Le Dr Narendra Dabholkar, célèbre militant contre la superstition qui proposait à des villageois indiens des explications scientifiques à la place de croyances comme la possession des femmes ou des enfants par des mauvais esprits, a été tué le 20 août 2013. Son assassinat est certainement l'œuvre d'entrepreneurs de la superstition dont les affaires souffraient de l'existence d'un public averti. Malheureusement le peuple peut aussi se révolter contre ceux qui s'éloignent de superstitions rassurantes. Vivre les yeux ouverts n'est pas toujours facile, surtout dans un pays où la pauvreté, l'ignorance et les inégalités sociales sont loin d'être vaincus.

Même le gouvernement à recours au paranormal pour détourner les Indiens des vrais problèmes. Cet automne un vieux sage à rêver d'un trésor caché dans la région de l'Uttar Pradesh, aussitôt les autorités ont ordonné des fouilles massives pour retrouver ce magot. C'est le journal « The New India Express » de Madras qui l'a révélé au mois d'octobre. Voici ce qu'écrivait le journaliste Shankhar Aiyar :

« Personne n'a encore parlé d'absurdité, mais c'est bien d'une absurdité qu'il s'agit. À l'heure où les jeunes fous de nouvelles technologies rêvent d'une gestion intelligente des affaires publiques, le gouvernement joue à la loterie [et a ordonné mi-octobre des fouilles archéologiques très importantes] sur la base d'un tuyau reçu en rêve par un sage concernant l'existence d'une réserve d'or enterrée quelque part par le maharaja Rao Ram Bux Singh au 19ème siècle. En 2013, à l'heure où Raoul Gandhi, l'arrière-petit-fils de Nehru [premier Premier ministre de l'Inde indépendante et défenseur de l'esprit scientifique], prend la tête du parti du Congrès, le gouvernement indien parie sur la communication avec l'au-delà.
On ne sait pas si quelqu'un a réfléchi à l'impact que l'affaire aura sur les institutions chargées d'apporter des réponses scientifiques au pays. L'Archeological Survey of India [ASI, agence gouvernementale chargée du patrimoine bâti], qui est censée être à la pointe des études historiques, se retrouve affectée à la prospection sur la base d'une prophétie onirique.
La situation géographique du trésor en question n'est pas sans ironie non plus. Unnao [ville de l'Etat d'Uttar Pradesh, dans le nord de l'Inde] fait partie des pires districts du pays. Il est classé parmi les plus pauvres dans India's Socio-Economic Fault-Lines.»

À la même période, dans ce pays où la pauvreté est loin d'être éradiquée, l'Inde a lancé une fusée emmenant vers mars une sonde destinée à y effectuer des mesures. Espérons qu'ils n'ont pas cru que la planète rouge était habitée par des petits martiens.

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17.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 42 - Comme Bernadette à Lourdes, un être m'est apparu près de la source de Tapovan.

UN PEU DE POESIE, DANS CE MONDE DE BRUTE

Je suis amoureux et je chante l'amour.
Semez des fleurs.
Pour qu'autour de vous le monde devienne un jardin.
Ne semez pas d'épines, car elles vous piqueront les pieds.

Nous ne formons qu'un seul corps :
Quiconque torture autrui se blesse lui-même.

Rahman, Maître soufi

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16.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 41 - L'Inde d'hier dans l'Inde d'aujourd'hui

NE RIEN FAIRE !

Aujourd'hui le ciel est couvert et brumeux, il pleut sur Rishikesh, un temps excellent pour se consacrer à la lecture. Ne rien faire ! Quel bonheur ! Et dire qu'il y a des gens qui se culpabilisent s'ils ne font rien. C'est justement là le piège, car quand ils courent dans ce monde d'abrutis, stressés par l'inutile, quand ils mènent une vie trop remplie d'occupations, comment peuvent-ils devenir des êtres libérés spirituellement, comment peuvent-ils trouver un peu de Paix intérieure ?

Au fil des siècles, l'homme a élaboré des systèmes politiques et religieux, édicté des lois, conçus des pratiques commerciales, des méthodes d'éducations afin de prendre en charge les enfants dès leur plus jeune âge. Nous avons fait des découvertes scientifiques et technologiques pour enfin compte bâtir une prison faite de préjugés, de credo politiques, de doctrines religieuses, de nationalisme qui ont divisé le monde. Ils ont rendus les hommes esclaves du système matérialiste qui les a aveuglés, les empêchant ainsi de prendre conscience de leur véritable identité et du but que chacun doit atteindre dans son existence. Voilà la raison pour laquelle on culpabilise les gens qui ont envie de rien faire où alors de s'arrêter un moment pour réfléchir à la question : « Mais qu'est-ce que moi, petit poisson, je fous au milieu de ces requins ? »

Qui sort du moule dérange la foule !

Aujourd'hui, la mondialisation est une sorte de moule qu'une poigné d'individus cupides et malsains ont fabriqué pour y couler hommes et femmes de toutes les nations dans le but d'en faire des marionnettes numérotées, dépendantes d'un système politique, financier et religieux qui travaillent main dans la main, dans le seul but de s'enrichir et de dominer le monde. Le capitalisme est la nouvelle religion de notre planète, avec son temple à Wall Street où l'on vénère le dieu « Dollars ». Plus nous allons de l'avant plus nous sommes étranglés par ce dieu de la finance qui nous étouffe, nous empêchant de vivre une vie saine et libre.
Malheureusement beaucoup de personnes honnêtes et respectables sont prisonnières de ce système pourri jusqu'à la moelle. Si elles veulent gagner correctement leur vie, elles n'ont d'autre choix dans leur activité professionnelle que de vendre leur âme au diable. Le nazi Adolf Eichmann disait pour se justifier de tous ces crimes qu'il n'y qu'à « obéir aux ordres », ou « faire ce qu'exige le système », comme d'autres l'affirment aujourd'hui, en se pliant aux pratiques barbares de ces crétins de financiers de Wall Street.
Le slogan favori de tous ces guignols, aidés par ces lèches-cul de politiciens, proclamant que la propriété privée, la libéralisation des marchés, le libre-échange sont des libertés fondamentales, ne font en réalité que traduire la liberté de la classe qu'ils représentent d'exploiter le travail d'autrui, de déposséder les populations de leurs biens communs et de piller l'environnement à leur profit.
La Liberté ne se trouve pas dans l'obscurité, ni dans les palais brumeux de nos gouvernements, ni dans les gratte-ciels des institutions financières nauséabondes et encore moins dans nos temples et églises dogmatiques dont les enseignements religieux pourraient permettre à l'homme de se libéré, mais qui, au contraire, sont devenus le pire ennemie de cette liberté. Au lieu d'être libéré par une vision de la Vérité et de l'Infini dans la religion, l'imagination craintive, pusillanime et ratatinée des masses est devenue captive de la bigoterie. À n'avoir comme religion que le ventre et comme dieux les plaisirs du système de consommation, ne va pas nous sortir du pétrin dans lequel nous avons plongé.

« Le capitalisme est le racket légitime organisé par la classe dominante »
Al Capone

Profitant d'un moment d'accalmie, je m'en vais retrouver l'ami Victor pour boire un Chai et manger des petits gâteaux à la noix de coco. À peine arrivé au petit Teashop, le ciel se fait de plus en plus menaçant. Quelques gouttes de pluie commencent à tomber. Avec des pèlerins indiens nous nous abritons sous la bâche tendue entre l'arbre du Teashop et un poteau électrique. Elle est percée de partout, chacun se place d'une manière à éviter les filets d'eau qui suintent formant des flaques qui commencent à rendre le sol boueux. Un vent violent, soufflant par bourrasque, se met à gémir entre les arbres et les buissons qui nous entourent. Soudain un énorme fracas retenti, le tonnerre vient de tomber à une centaine de mètres. Apparemment ça n'a pas l'air d'effrayer les indiens. La bâche se remplie d'eau et menace de s'effondrer. Mais le ciel n'a pas dit son dernier mot, des grêlons plus gros que des petits pois se mettent à tomber provocant un léger vent de panique parmi nos pèlerins. Ils s'emparent des chaises en plastique pour s'abriter et courent se réfugier dans un autre abri qui se trouve vingt mètre plus bas, qui a l'air plus résistant que le précédent. Avec Victor, nous décidons de les rejoindre. Le spectacle de la grêle qui se fracassent tout autour de nous amusent les indiens qui n'ont pas l'habitude de voir ce genre de phénomène. Il n'y a plus qu'à attendre que les éléments de cette nature déchainée se calment, avant de rejoindre Ram Jhula où, sur la terrasse d'un petit restaurant dominant le Gange, nous irons déguster un Thali, plat typiquement indien qui réchauffe l'estomac. Quelle belle journée que ce ciel mouvementé nous a offert, ça change de ces ciels bleus !

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15.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien 2014 – 40 - Krishna et Arjuna sont ensemble dans le char du corps humain, le « champ de bataille » de la vie.

BHAGAVAG-GÃ?TA, CHANT SACRE DE DIEU

« J'ai enseigné à Vivasvân, le deva du Soleil et Visvasvân l'enseigna à Manu, le père de l'humanité. Et Manu l'enseigna à Iksvâku.... Ce yoga a été transmis aux Rishis (Sages) par succession qui le connurent ainsi, mais avec le temps, ce Yoga, Ã? Arjuna, a été perdu. Mais il a été de nouveau redécouvert et transmis par Krishna dans la Gîta. » (Chapitre 4 sloka 1-3)

En Occident, la Gîta fut introduite et connue en 1785, grâce à la traduction de Wilkins. Cette date marque le moment où le voile se déchira qui, depuis tant de siècle, dérobait à l'Europe la littérature sacrée de l'Inde.
La Bhagavad Gîta est incluse dans le 4ème chapitre du Mahabarhata, la « Grande Epopée », et comprend 700 sloka ou versets répartis en 18 chapitres. Le Mahabarhata attribue une origine divine à la Gîta et indique qu'elle fut perdue deux fois dans le cours du temps.
Le Mahabarhata, date vraisemblablement de 3000 av. J.-C. et il fut dédié par Vyasa « l'Ordonnateur », en l'espace de trois ans au Dieu à tête d'éléphant Ganesha, Dieu du Savoir, émanation de Shiva, Gardien des Mystères. La Tradition rapporte que Vyâsa n'est jamais mort, et qu'il veille dans son ermitage de Badari dans l'Himalaya entouré de ses Sages.

Le personnage principal de la Gîta est Krishna, éternelle incarnation de Dieu. Krishna est l'un des plus anciens Avatars connus. Son enseignement inspire encore des milliers d'Hindous et guide leur existence. Krishna naquit de la Vierge Devaki dans une hutte de bergers située dans une belle vallée des Himalaya, au pied du mont Merou, autre nom de Kapala ou Shambhala.
Il aimait toute chose, même les bêtes sauvages et, tout enfant, serrait souvent de jeunes tigres dans ses bras. Comme il grandissait, les Sages commencèrent à l'instruire, afin qu'il puisse exprimer toute la sagesse qui était en lui. Un jour, Krishna reçut l'initiation aux pieds du Grand Maître des Himalayas et il lui fut ordonné de détruire le mal dans le monde. Il partit alors pour les rives du Gange et du Jumna pour instruire l'humanité, jouant de la flûte pour secouer tous les hommes de leur torpeur dans le monde physique de « Maya », l'illusion.

Chaque fois que la Loi échoue
Et que
L'indiscipline se lève
Je m'astreins à une naissance nouvelle
Pour défendre le vertueux, pour détruire
Le malfaiteur
Pour rétablir la Loi, de temps en temps,
Je dois renaître.

Il y a des milliers d'années, ces mots furent proférés par Krishna dans la vallée du Gange pour éclairer les populations de l'Inde. Mais, comme les arbres, les religions s'étiolent et dépérissent quand la superstition s'y insinue, ainsi Krishna l'avait prévu : « L'humanité s'égare par sa folie, obscurcissant la connaissance. »

Ce qu'il enseigna est contenu dans ses dialogues avec le Prince Arjuna dans la Bhagavad-Gita. Arjuna le disciple de Krishna, c'est l'homme en lutte contre toutes les forces et tendances de sa nature et conscient de son potentiel divin.
Arjuna interroge Krishna qui lui répond en lui dévoilant la science de la réalisation spirituelle. Finalement, la Gîta se présente sous la forme d'un dialogue entre Krishna et Arjuna inséparables amis. C'est l'Atman, le Soi divin et le Jiva, le Moi individuel.

Krishna et Arjuna sont ensemble dans le char du corps humain, le « champ de bataille » de la vie.
Arjuna est le MOI tiraillé de gauche à droite par toutes les pulsions que lui impose le Dharma, c'est-à-dire la Loi Cosmique, le destin individuel qui conditionne le comportement de chacun. Nous sommes le lieu où la bataille se déroule au quotidien ! En nous tous les hommes se rencontrent, du plus haut au plus bas. Il ne s'agit pas de fuir en se bouchant le nez ou les oreilles, mais d'entrer dedans et de vaincre...

La Gîta énumère ensuite les ennemis d'Arjuna qu'il doit combattre pour être enfin imperturbable et bienheureux dans la lumière de l'Atman.
Voici l'interprétation de quelques-uns de ces noms :

- Bishma est la foi qui nous aveugle et la peur ancestrale inculquée par les religions, la société, et qui nous paralysent
- Les 5 Pandu sont les 5 Tattva qui forment les éléments de la matière
- Bhima est le Prâna cosmique mais aussi individuel, grâce auquel la vie circule dans le cosmos.
- Les Kaurava sont les actions qui sont accompli par le moi sous l'impulsion du désir afin de jouir du fruit de ces actions.
- Duryodhana est l'orientation perverse du mental
- Dhritarastra est le sens plus ou moins hypertrophié du moi de l'ego illusoire
- Samjaya est l'intuition, la vision intérieure transcendante (Jnâna)
- Drupada est aussi la perception intuitive, mais fugitive.
- Paramesvâsa le guerrier animé d'une foi ardente en la victoire
- Varâta la recherche continuelle des objets du désir.
- Sikhandin le sens intime du moi en tant qu'acteur de la vie
- Subhadrâ la tendance naturelle à faire du bien.

La Gîta pose le problème de la libération spirituelle et de la voie (Yoga) qu'il faut suivre pour y parvenir. Mais rien de facile dans cette recherche ! Dès que l'homme s'efforce de dissiper les fausses croyances, il entre sur la voie. La disparition des fausses croyances et des faux désirs est la perfection du Yoga. La Yoga consiste à empêcher le mental chilla), le singe qui saute de branche en branche, de prendre de multiple formes qui empêchent la concentration. Toute personne qui médite connaît au début les difficultés de la concentration.
Krishna encourage Arjuna par ces paroles :
« Dans ce système nul effort n'est perdu, et même un peu de ce Yoga sauvera un homme de grands dangers »
Krishna insiste sur la nécessité du détachement intérieur :
« Pour qui réalise le détachement intérieur, il n'est plus ici-bas, ni bien ni mal. Efforce-toi donc au Yoga. Le Yoga est dans les actes et la perfection. L'homme qui renonce à la réalisation de ses désirs infinis est exempt d'avidité, sans égoïsme, dépourvu d'orgueil, il parvient à la Paix intérieure »

C'est là ou Krishna révèle à Arjuna qu'il y a de multiples existences avant de parvenir à sortir du cycle des incarnations successives qui soumettent l'homme aux chaînes du karma.

« L'homme progresse par sa renaissance, dit Krichna, nombreux furent les renouveaux de ma naissance ô Arjuna ! Et tes naissances aussi ! Mais je connais les miens et les tiens, tu les ignores.»

À partir du 7ème chapitre, après que se termine le premier cycle de l'enseignement des techniques mentales de purification et de pacification, la Bhagavad-Gîta traite de la réalisation de la sagesse et de la Connaissance de l'Atman dans toutes ses manifestations. Et peu importe les Dieux que le disciple choisit. Brahman (l'Absolu, la Réalité Suprême) étant présent partout et sous toutes les formes.

« Je suis l'Ã?me Suprême, et je siège dans le cœur de tous les êtres humains. Je suis le commencement, le milieu et la fin ». (Chapitre 10 sloka 20)

Dans la recherche quotidienne des satisfactions et du plaisir provient la fausse idée qu'il faut faire ou posséder des choses pour être heureux, alors que la joie réelle, transformante et vivifiante, débordante de paix est dans le dépouillement extérieur et intérieur.
La Connaissance est simple « réveil » où « résurrection » qui dévoile l'essence du Soi. La Connaissance ne « produit » rien, elle révèle immédiatement la réalité. Cette Connaissance véritable est absolue et ne doit pas se confondre avec l'activité intellectuelle, psychique, elle survient par une révélation. Rien de divin n'intervient dans ce processus, tout est inscrit à l'Intérieur de notre MOI, il suffit d'avoir la volonté d'aller chercher pour qu'il nous soit révélé. La Connaissance c'est la Vie, l'Ignorance c'est la Mort. Dans cette recherche spirituelle, nous devons tous mourir pour ressusciter et nous libérer des chaînes de cette Ignorance.

Krishna est le septième avatar de Vishnou dans l'hindouisme. Sa légende présente de nombreuses analogies avec celle de Jésus-Christ : il porte même parfois le nom de Iézéus Kristna. Comme le Christ notamment, il aurait été mis à mort en même temps que deux autres personnes.

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14.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 39 - - Hanuman, le dieu-singe est le fils du Vent, Vâya. Il est le gardien des propriétés et tout fondateur d'un nouveau village se devait d'ériger sa statue

PAROLES DU VIEUX RISHI

« Va de par le monde, mon fils, et apprends ce qui a été écrit par la nature. La nature est la plus grande école donnée à l'homme. La Nature n'élabore pas de théories. La Nature ne ment pas. La Nature est la vérité même. Chaque pierre a une histoire écrite sur ces parois tourmentées, et ces histoires sont vraies. Chaque brin d'herbe, chaque feuille, chaque buisson murmurent aux oreilles de qui sait écouter. »

« Le matérialiste force l'homme à accumuler des richesses, et ce même matérialisme le contraint, une fois qu'il les a accumulées, à les conserver, si bien qu'il n'a pas le temps d'améliorer sa spiritualité afin de se préparer au retour à la Grande Source. Il doit « naître à nouveau », se réincarner, afin de prendre un nouveau départ ».

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13.02.2014 - Carnet de route d'Un UPjiste - Un hiver indien - 38 - Sadhu Joyeux devant mon Teashop préféré où j'aime entendre le chant des oiseaux le soir au coucher de soleil.

CHAI

C'est un pléonasme que de parler de « thé chai » puisque « chai » signifie justement « thé ». Dans plusieurs pays de l'Orient ou de l'Extrême-Orient, le mot « thé » correspond à « cha » ou « chai ». Les pays où le thé a été acheminé par voies maritimes emploient généralement un terme commençant par le vocable « té » et les pays où il a été transporté par terre utilisent le terme commençant par « ch ».

Le chai en Inde est une véritable institution, adoptée par l'ensemble de la population. Ce breuvage chaud et sucré ponctue allègrement tous les moments de la journée. Mais ça n'a pas toujours été le cas ! Cette boisson est devenue traditionnelle lorsque les colons anglais importèrent le thé depuis la Chine vers la moitié du 19ème siècle.

Cette boisson est aussi a de nombreux avantage au point de vue santé. Les nombreuses épices qui composent le chai réchauffent l'organisme et stimule la digestion. Elles procurent également un certain effet aphrodisiaque (La recette ! La recette ! La recette !), dispersent les gaz intestinaux et aident à combattre les bactéries. C'est pourquoi il est important quand vous voyager en Inde de boire beaucoup de chai.

RECETTE DU CHAI (Il y a plusieurs façon de préparer ce thé)

(pour 6 personnes)

- 1 cuillère à soupe de gingembre frais râpé
- 10 'capsules' de cardamome
- 2 clous de girofle
- 1 cuillère à café de cannelle
- 1 litre d'eau
- 4 dl de lait
- 1 dl de sucre
- 1/2 dl de feuilles de thé noir

Préparation de la recette :

Eplucher et râper le gingembre dans une casserole. Ajouter cardamome, clous de girofle et cannelle.

Verser l'eau et laisser cuire environ 10 mn.

Ajouter le lait et le sucre; laisser frémir 2 min.

Y mélanger le thé. Enlever la casserole du feu, laisser infuser environ 5 mn.

Filtrer les feuilles de thé et les épices. Servir directement.

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12.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 37 - L'homme qui murmurait à l'oreille des vaches

PSEUDO-CREATEURS DU BONHEUR

La majorité des personnes qui viennent à Rishikesh pour apprendre une technique de yoga ou de méditation ont une démarche sincère. Ils recherchent le bien-être dans leur corps et une sérénité de l'esprit. Il est vrai que dans ce cadre idyllique il est plus facile de trouver la paix en soi que dans nos grandes villes qui sont loin d'être des havres de tranquillité. Il incombe à chaque être humain d'améliorer sa conscience spirituelle par le moyen qui lui convient. Comme le dit si bien le Bouddha : « Chacun est l'artisan de son propre salut ».

Quand on se promène dans les rues de Laxman Jhula et de Ram Jhula, on est frappé par le nombre de panneaux et de murs recouverts d'affiches qui font de la publicité pour les ashrams, pour un gourou ou un enseignant, pour une technique particulière, pour des cours intensifs de yoga ou de méditation. Il y a une sorte de surenchère dans ce foisonnement d'offres que ça devient parfois presque ridicule. Le visage de ses « maîtres » s'affiche partout, même au côté de politiciens véreux. Certains dans un fond de décors paradisiaque, d'autres au côté de la photo d'un Grand Maître disparu auquel il se réclame. Il y en a qui se pare d'une auréole au milieu d'un champ de fleurs à faire pâlir les fleuristes de chez nous. Il y a pour finir la nouvelle génération de beau professeur indien, dans une belle posture, qui met avant tout en avant son corps et qui attire une quantité de jeunettes qui auront peut-être la grande chance d'être choisies pour se balader avec leur petit gourou, cheveux au vent, sur leur belle moto « Royal Enfield » rutilante et pétaradante à travers les ruelles de Rishikesh.

Hier, en traversant le pont de Laxman Jhula, j'ai été interpellé par une énorme publicité peinte sur le mur d'un ashram : « New meditation technique ». Une nouvelle technique de méditation vient d'être mise au point, balayant 5000 ans d'histoire de yoga et relayant aux oubliettes tous ces Grands Instructeurs qui sont venus nous enseigner la Sagesse Universelle. Aujourd'hui, on sort de nouvelles méditations comme on sort un nouvelle Ipad, et les gogos font la queue pour essayer ces néo-techniques, alors que nous n'avons même pas encore intériorisé les anciennes expériences spirituelles qui sont reproductibles éternellement. C'est là le grand défaut des occidentaux, nous voulons des résultats immédiats par n'importe quel moyen, alors qu'en général pour arriver à ce que ses pseudos gourous nous promettent une vie entière ne suffit pas.

Le piège pour beaucoup de ces personnes qui veulent entreprendre une démarche spirituelle, dont la sincérité je le répète encore une fois ne peut être mise en doute, c'est qu'en suivant ces individus « tapageurs », ces pseudo-créateurs du bonheur, au lieu d'être conduits vers des issues, se heurtent à des impasses. Pour certains, perdre de vue le chemin qu'ils s'étaient fixés peut avoir de graves répercussions sur le plan spirituelle et psychique. Beaucoup d'occidentaux se fient aux apparences, aux déclarations spectaculaires et aux actions publiques « miraculeuses » en ignorant que les vrais miracles s'accomplissent d'abord en silence.

Un homme bête proclame ses capacités,
Un homme sage les tient secrètes en lui-même

Trésor Précieux des Discours élégants Stance 58

Si notre esprit n'est pas suffisamment aiguisé, nous pouvons facilement être abusés par des charlatans qui peuvent être pris à tort pour des Sages. Il est préjudiciable de laisser un tiers penser à notre place. Nous nous reposons sur des gourous où des thérapeutes pour qu'ils étudient la solution à nos problèmes après que nous ayons sorti notre carte Visa ou Master Card. Lorsque nous dépendons d'une personne, nous en faisons une idole et nous oublions que le véritable Maître qui nous guide est à l'Intérieur de nous-même. Il est inutile de se rendre en Inde pour trouver son Maître ou son guide, contrairement à ce que croient beaucoup de gens. Notre Moi est notre guide et notre Maître. Ni les Maîtres ni Jésus n'ont acquis leur savoir et leur pouvoir en parcourant le monde entier. Ils ont regardé en eux-mêmes, vers ce Moi, vers le Dieu Intérieur, et sont devenus des Maîtres. Shakespeare l'a très bien compris en disant que : « Souvent en nous-même résident les remèdes que nous attribuons au ciel ». Ces Maîtres n'excluent personne, mais ils ne peuvent donner ce qu'ils possèdent. Ils se contentent juste de nous indiquer la voie. Ils peuvent nous offrir leur aide précieuse grâce à leurs expériences, mais ils ne peuvent vivre à notre place. On atteint alors la véritable maîtrise lorsqu'on suit les instructions de son Maître Intérieur et que l'on ignore les opinions d'autrui. C'est ça le Chemin de Libération que le Christ est venu nous enseigner......

Je me permets ces petits propos moralistes car il y a bien des années j'ai organisé des séminaires touchant la spiritualité avec des « professionnels de la branche » et j'ai très vite compris le piège que pouvait représenter ce genre d'activité. C'est en se plantant qu'on devient cultivé.

Aux bains sacrés, on ne trouve que de l'eau
je le sais car je m'y suis baigné.
Les idoles sont en pierre muette,
je le sais car j'ai pleuré devant elles.
Les Puranas et le Coran ne sont que des mots ;
je l'ai compris quand j'ai levé le rideau.

Partout, la confusion règne
Védas, coran, lieux saints et œuvres du Malin –
Qui est l'homme ? Qui est la femme ?
Un pot plein d'air et de sperme.
Que reste-t-il le jour où le pot casse ?
Imbécile ! Tu n'as rien compris.

Auteur soufi inconnu

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11.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 36 - Le Gange prend son nom à Devprayag.

BHAGIRATHI + ALAKANANDA = GANGE

Le Gange prend son nom à Devprayag. C'est au pied de ce village, véritable figure de proue bâtie sur un escarpement rocheux, que se rencontre la Bhagirathi qui jaillit à Gaumukh d'une caverne glacière et l'Alakananda, née du glacier de Nanda Devi (7800 m.). C'est au moment où ces deux cours d'eau se rencontrent que le Gange prendra son nom. Leurs sources sont sacrées comme l'est Mata Ganga. (Mère Gange)

Devprayag est un lieu symbolique entre tous, celui où deux rivières jeunes et vigoureuses mêlent leur courant rapide pour devenir ce fameux fleuve vénéré par les Indiens ! Les confluents sont sacrés pour les hindous : ils les nomment, prayag, ce sont des lieux de pèlerinages et de sacrifices. Ils s'y baignent sur les ghâts, ces marches de pierre descendant vers l'eau qu'on retrouve tout le long du fleuve. C'est sur ces escaliers que les barques accostent, là que les femmes lave leur linge et puisent l'eau, là que l'indien vient se laver, là que la vie rituelle se déroule.

À Devprayag, le courant est très fort, les pèlerins doivent s'accrocher fermement aux grosses chaînes scellées dans la pierre pour ne pas être emporté par les rapides.
Contrairement à d'autres endroits sacrés, l'endroit est clame. On ne vous accoste pas pour vous demander quelques roupies, pas de bidons en plastique pour recueillir l'eau sacrée en vente sur les ghâts, pas de boutiques souvenirs et les prêtres sont assez discrets.
À partir de là, le Gange va continuer sa route, zigzaguant entre une succession quasi ininterrompue de collines verdoyantes pour sortir, une cinquantaine de kilomètre plus loin, à Rishikesh et continuer son chemin jusqu'au golfe du Bengale.

L'Alakananda, deuxième source du Gange, naît une quinzaine de kilomètres au-dessus de Badrinath, haut lieu révéré entre tous que Vishnou aurait choisi pour se livrer à la méditation.
Grande divinité, avec Brahma et Shiva, de la trinité hindoue, la Trimurti, dieu universel et bienveillant, Vishnou préserve et fait évoluer la création. C'est à Badrinath qu'il sauva du déluge Manu, le premier homme. Faisant un jour ses ablutions, Manu vit arriver un petit poisson, incarnation de Vishnou, qui l'avertit de l'imminence d'un déluge et le pressa de construire un bateau. Lorsque survint la calamité, manu attacha ce bateau à la corne du poisson devenu gigantesque et ce dernier l'amena ici sur la montagne. Selon les conseils du poisson, manu n'en descendit qu'à la baisse des eaux. Voilà qui fait penser à l'arche de Noé....

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10.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 35 - - Music concert by Barunkumar Pal

LA MUSIQUE INDIENNE

Hier soir, avait lieu un concert de musique classique indienne à Ram Julha avec le grand musicien Indien Barunkumar Pal. Il est un des pionniers dans l'introduction de la guitare hawaiienne dans le monde de la musique classique indienne. Il a adapté son instrument hawaiien pour pouvoir jouer les ragas indiens. C'est un disciple de Maître de sitar Ravi Shankar avec lequel il a donné plusieurs concerts. Il fait d'ailleurs partie de la faculté Ravi Shankar Center à New Delhi. À part l'ingénieur du son, un allemand, qui n'arrêtait pas de toucher les boutons et de nous envoyer des larsens à vous déchirer les oreilles, le concert était d'une grande qualité musicale.

Depuis notre plus tendre enfance, nous sommes habitués à écouter de la musique avec des harmonies, des rythmes, des sons. En Inde tout est différent, leur musique au début vous déstabilise complètement et beaucoup d'occidentaux ont dû mal à s'y faire pour entrer dans leur monde musical. Nous devons apprendre à changer d'oreille pour pouvoir apprécier cette musique qui remonte au temps védiques.
Les origines de la musique classique indienne provient des temps védiques, lorsque les poèmes religieux chantés par les prêtres furent réunis dans une anthologie intitulée le Rig-Veda. Au cours des millénaires, de multiples influences sont venues l'enrichir, aboutissant aux deux formes connues aujourd'hui : les musiques carnatique (du Sud) et hindoustani (du Nord). Du fait de leurs racines communes, elles partagent certaines caractéristiques : toutes deux basées sur le « raga » (thème mélodique et rythmiques servant de base é l'improvisation musicale) et le « tala » (séquence rythmique caractérisée par un nombre de temps défini).

L'accès à un concert de musique classique n'est pas facile. Nous pouvons être agacés, rebutés, avant le début d'un concert, par ces très longs accords des instruments, qui peuvent prendre une demi-heure ; étonnés, voire même ennuyés, par ces premiers moments, la patiente recherche du son, les silences soudains, l'apparente absence de rythmes ou d'énergie vous déconcerte. Le code que les musiciens ont entre eux vous échappe complètement. Contrairement à la plupart des concerts en Occident, un concert indien démarre très lentement au point d'être dérouté par ce long processus de développement musical. Vos paupières deviennent lourdes et des bruits de toussotements se font entendre dans la salle. Assis en tailleur, votre position devient inconfortable quand soudain, un son vous sort de votre torpeur, le tabla entre en action. L'intervention inattendue des percussions, qui frappent les mesures qui ne sont pas les nôtres et les têtes des indiens qui commencent de bouger par saccades de droite à gauche et de haut en bas vous rendent attentif que quelque chose va se passer. À partir de ce moment-là, la magie commence d'opérer, lentement vous glisser dans cette univers de la musique classique indienne qui vous transporte vers des horizons sonores inconnus.

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09.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 34 – Vu d'un couché de soleil de ma terrasse

DIEU A-T-IL DES DOIGTS ?

Il y a des matins, après une bonne méditation, vous prend l'envie de lire. Alors vous choisissez au hasard un bouquin qui vous tombe sous la main. Et vous vous dites, tiens aujourd'hui je vais lire le Deutéronome ! Pourquoi pas ? C'est peut-être plus intéressant que de lire dans Le Matin les commentaires du chef de la police neuchâteloise, Olivier Guéniat, qui vous explique qu'aujourd'hui nous vivons dans un monde où la pizza arrive plus vite que la police. À force de vivre à proximité du Gange on devient un peu mystique.
Or donc je commence la lecture sur le fameux épisode de la traversée du désert par les Hébreux au moment où Moïse monta sur la montagne du Sinaï pour s'isoler quarante jours et quarante nuit sans boire ni manger.

Moïse, muni d'une bonne paire de Tricouni, d'un Alpenstock, d'un sac à dos avec un peu de manne descendu du ciel et d'un bon sac de couchage « Mammut », décide de gravir le Mont Sinaï pour aller s'isoler. En effet il a besoin de repos car depuis quarante ans il tourne en rond dans le désert avec sa tribu qui n'arrête pas de se plaindre : « On veut rentrer chez nous, on veut rentrez chez nous, tu nous avais promis la terre promise, elle est où ta terre ? » Moïse arrive donc après une longue marche au sommet de la montagne, et là, croyant trouver un coin paisible pour boire un petit Génépi, constate que « là-haut sur la montagne » c'est le boucan ! Il reçoit les commandements de l'Eternel au milieu des coups de tonnerre, du son de la trompette, le tout entourés des flammes de la montagne fumante.

« et l'Eternel me donna deux tables de pierre écrites du doigt de Dieu » (Deutéronome 9 :10)

Là j'arrête ma lecture car soudain me vient à l'esprit une réflexion de Nicolas Bouvier dans son livre « Histoire d'une image » (que Moïse n'a pas lu) aux Editions Zoé 2001 (à ne pas confondre avec les Editions Noé - 2001 av. J.-C.), qui se posait en quelques mots une question fondamentale à laquelle nous devrions tous méditer :

DIEU A-T-IL DES DOIGTS ?

Très bonne interrogation de Nicolas Bouvier qui nous porte à réfléchir sur le « qui est Dieu » qu'aujourd'hui encore divise une grande partie de l'Humanité. Dieu a-t-Il des doigts ou n'a-t-Il pas de doigts ? Je citerai St Augustin, car quand on veut paraître intelligent dans ce genre de débat on cite toujours St Augustin et non pas Seleucus, celui qui écrivit l'Evangile de Matthieu par exemple, qui fait vraiment ringard de nos jours, qui est réservé pour les masses populaires, donc ignorantes, qui ne passent pas leur vie dans les bibliothèques universitaires à se masturber l'esprit, prêt à bondir sur l'hérétique qui oserait contredire leurs théories pédantes, pompeuses et pontifiantes. Donc St Augustin nous dit :

« Quand tu penses à Dieu, tout ce qui peut se présenter à toi en forme corporelle, chasse-le, expulse-le, répudie-le, fuis-le ».

Pour St Augustin il est clair que Dieu n'a pas de doigts ! Peu de temps après que Jésus ait quitté ce monde pour des cieux plus cléments, deux courants du Christianisme se sont affrontés sur cette question de la Divinité. Les chrétiens issus de la mouvance gnostique, basé pour la plus part en Egypte et en Syrie qui pour eux « Dieu n'avait pas de doigt » et les chrétiens, juifs d'origine, qui ont adopté le Dieu anthropomorphe de l'Ancien Testament et qui pour eux « Dieu avait des doigts ». Résultat, les disciples du « avec des doigts » l'emporteront, condamnant et pourchassant les chrétiens gnostiques, partisans du « sans des doigts », les éliminant dans le sang, brûlant leurs écrits et par là même, obscurcissant le message d'Amour et de Sagesse que Jésus était venu nous délivrer.

« Lorsque l'Eternel eut achevé de parler à Moïse sur le Mont Sinaï, il lui donna les deux tables du témoignage, tables de pierre, écrite du doigt de Dieu. » (Exode 31 :18)

Après tout ce vacarme, Moïse redescend de la montagne avec les commandements et découvre avec horreur son peuple d'élu prosterné devant un veau d'or. Prit de colère, il brise les tables de la Loi. À peine venait-il de recevoir les commandements que déjà son peuple transgressait les Lois du Seigneur Dieu qui disaient (avec une voix caverneuse) : « Tu ne feras aucune image sculpté, tu ne te prosterneras pas devant ces dieux. » Fou de rage devant se spectacle d'idolâtrie, que va faire Moïse ? Il va tout simplement massacrer 3000 hommes nous dit la Bible pour les punir d'avoir transgressé la Loi, oubliant certainement le commandement « Tu ne tueras points ». La conscience tranquille après ce pieux carnage, Moïse reprend son Alpenstock et remonte sur le Sinaï pour recevoir à nouveau les tables de la Loi.

On veut nous faire gober que le Pentateuque fut écrit par Moïse, et néanmoins il contient le récit de sa mort. Mais bon, on est plus à une contradiction près. On nous demande de croire aveuglément à un Dieu qui a du sang sur les doigts et qui lui-même ne respecte pas ses propres commandements et qui aujourd'hui par l'intermédiaire de ces diacres en robes affriolantes (mettent-ils des slips ou ne mettent-ils pas de slip ?) bénissent les canons qui vont massacrer des enfants de Dieu. Combien d'hommes et de femmes sont-ils morts au nom de ce Dieu « Amour ».

En novembre 2007, George W. Bush est persuadé que Dieu lui a dit d'aller faire la guerre en Afghanistan et en Irak, déclare le ministère palestinien de l'Information Nabil Chaath dans un entretien rendu public hier par la BBC.
M. Chaath évoque sa première rencontre avec le président américain en juin 2003 alors qu'il était accompagné par le premier ministre palestinien Mahmoud Abbas. Selon lui, M. Bush a déclaré avoir reçu une « Mission de Dieu ». « Dieu m'a dit : George, va combattre ces terroristes en Afghanistan, et je l'ai fait », rapporte Chaath. « Et puis Dieu m'a dit, George va mettre fin à la tyrannie en Irak, et je l'ai fait. »
« Et aujourd'hui, à nouveau, je sens les paroles de Dieu qui viennent à moi : va donner leur Etat aux Palestiniens, leur sécurité aux Israéliens et la paix au Proche-Orient. Et mon Dieu je vais le faire. »
De son côté, Mahmoud Abbas, actuel président de l'Autorité palestinienne, a précisé que lors de la même réunion M. Bush lui a déclaré : « J'ai une obligation morale et religieuse. Donc je vous donnerai un Etat palestinien. »
Dieu, l'ami de Georges, quelle référence !

Dans l'Egypte ancienne, bien avant l'apparition de Moïse, on avait déjà une idée de la conception de Dieu ! Dans un discours entre Hermès et Thot, le premier dit :

« Il est impossible que la pensée puisse avoir une conception correcte de Dieu... On ne peut décrire au moyen d'organes matériels ce qui est immatériel et éternel... L'un est une perception de l'esprit et l'autre une réalité. Ce qui est perçu par nos sens peut s'exprimer en paroles ; mais ce qui n'a pas de corps, ce qui est invisible, immatériel et sans forme ne peut être saisi au moyen de nos sens ordinaires. C'est ainsi que je comprends O Thot, que Dieu est ineffable.»

Donc pour les Egyptiens, à l'époque des pharaons, Dieu n'avait pas de doigts !

Dans les archives du Vatican, se trouvent des écrits que l'Eglise nous cache parce compromettants pour sa pieuse Institution qui nous révèlent un Dieu qui n'est pas conforme à son dogme. C'est un extrait de l'Evangile Essénien, traduit par le chercheur Edmond Bordeaux-Szekely dans les années 1900, qui a pour titre : « La Vision d'Enoch, la plus ancienne Révélation ». Ecrit dans la langue de Jésus, l'araméen, la « Vision d'Enoch » est un véritable hymne d'Amour et de beauté dédié à l'Homme et à la Nature, qui dans sa pureté, nous révèle le Tout. (Attention je suis en train de m'envoler)


DIEU PARLE À L'HOMME

Je te parle
Sois en paix
Sache
Que je suis dieu


Je t'ai parlé
Quand tu es né
Je t'ai parlé
A ton premier regard
Je t'ai parlé
A ton premier mot
Je t'ai parlé
A ta première pensée
Je t'ai parlé
A ton premier amour
Je t'ai parlé
A ton premier chant

Je te parle
Par l'herbe des prés
Je te parle
Par les arbres des forêts
Je te parle
Par les vallées et les collines
Je te parle
Par les montagnes sacrées
Je te parle
Par la pluie et la neige
Je te parle
Par les vagues et la mer
Je te parle
Par la rosée du matin
Je te parle
Par la paix du soir
Je te parle
Par la splendeur du soleil
Je te parle
Par l'orage et les nuages
Je te parle
Par le tonnerre et la foudre
Je te parle
Par le mystérieux arc-en-ciel


Je te parlerai
Quand tu seras seul
Je te parlerai
Par la Sagesse des Anciens
Je te parlerai
A la fin des temps
Je te parlerai
Quand tu auras vu mes anges
Je te parlerai
Tout au long de l'éternité


Je te parle
Sois en paix
Sache
Que je suis Dieu

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08.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 33 - Au coin d'un temple !

REFLEXIONS METAPHYSIQUES

Notre Esprit ne nous laisse jamais tranquille ! Il profite de ces rares moments de calme que vous vivez loin de chez vous, pour vous harcelez de questions.
Quand nous vivons au quotidien dans cet univers matérialiste où nous voyons des millions de personnes stressées qui foncent au travail, le regard tourmenté, téléphone portable à l'oreille, porte-document à la main, aiguillonnées par l'appât du gain, pensez-vous que dans ce monde-là on ait le temps de se poser des questions ? Est-ce qu'on se demande si à moyen terme le changement climatique finira par avoir des conséquences irréversibles sur les pizzas 4 saisons ? Dans un esprit troublé la connaissance ne peut fleurir ! L'obsession de notre système de consommation nous a conduits à l'abrutissement et à l'aveuglement dans cette centrifugeuse où nous vivons, nous empêchant de nous interroger sur les véritables questions existentielles fondamentales auxquelles chaque être humain devrait s'interroger.
Nous vivons à une époque où nous avons plus de connaissance mais moins de jugement ! Nous avons plus de liberté mais moins de joie ! Nous avons des hôpitaux ultra-modernes, plus de médicament, des assurances maladies mais moins de santé ! Nous avons de la nourriture à profusion mais nous nous nourrissons mal ! Nous avons conquis l'espace sidéral mais nous ne sommes pas fichus de conquérir notre espace intérieur !

Nous fonçons tout droit dans le mur du chaos mais ça nous est égal ! Dès que nous nous extirpons de ce monde fallacieux et que nous trouvons un peu de paix et de sérénité, alors votre Esprit en profite pour vous rappeler quelques lois de Mère-Nature qui ont été instaurés depuis la nuit de temps pour aider les hommes et les femmes à traverser ces vies terrestres. C'est alors que l'on comprend mieux cette phrase de Jésus, inconnu en Occident, gravée en caractères arabes sur un mur antique, qu'on a découvert en 1900 dans les ruines de la cité indienne de Fatehpur Sikri, construite par le sage empereur mogol indien Akbar le Grand, qui disait :

Jésus (que la paix soit avec lui) a dit :
« La vie est un pont. Traverse-le, mais ne t'y fixe pas ! »

Dans l'Evangile apocryphe de Thomas, on retrouve une parole de Jésus exprimée brièvement mais similaire dans le sens à celle de Fatehpur Sikri :

« Soyez passant »

Dans notre vie terrestre, face à l'Infini, nous sommes comme des passagers d'un bref voyage. Dans notre ignorance, nous avons oublié que nous sommes nés sur cette terre pour être en fin de compte des passants et non des gagnants. On n'est pas né pour rechercher la richesse et la puissance, car au point de vue spirituel, ses succès-là sont pour l'homme ses plus grands échecs. Le jour où survient l'heure fatidique de son départ de ce monde pour le « Grand Voyage » il est trop tard pour se poser des questions, et tout l'argent amassé dans cette vie n'aura servi qu'à nous perdre !

« Ã? toi qui temporises et ne penses pas à la venue de la mort,
Te consacrant aux choses inutiles de la vie,
Imprévoyant es-tu, toi qui gaspilles ta plus grande opportunité.
Quelle erreur auras-tu commise si maintenant tu reviens (de la vie) les mains vides.
Puisque tu reconnais le Saint Dharma comme ta seule nécessité,
Ne vas-tu pas, même à présent, te vouer à sa pratique ? »
Extrait du Livre des Morts Tibétains

La plupart des êtres humains demeurent passifs, ne voulant pas se poser de questions, attendant quelque chose, mais ne savant même pas quoi, ils attendent qu'un miracle se produise en leur faveur, ils prient Dieu pour qu'Il vient à leur aide, mais quand ils nagent dans le « bonheur » ils oublient de penser à Lui. Si un homme n'a pas de but réel dans sa vie, de but qui soit supérieur à ceux que le monde connaît ordinairement, son existence ne peut, d'une manière qui le dépasse, qu'aller à la dérive. Il est pareil à un oiseau sans ailes ou un bateau sans gouvernail.

Quand on commence à recevoir des réponses à certaines questions que l'on se pose sur le but de notre existence, on découvre alors qu'une autre vie est possible, qu'un autre état d'être est possible et petit à petit la conscience se libère des fantômes du passé et sur la base de cette nouvelle compréhension on peut alors entrevoir le Chemin de Libération qui nous mènera vers Royaumes des Cieux comme nous l'a enseigné le Christ. Mais attention cette Voie de Libération ne s'acquiert pas dans une pochette surprise, le chemin qui conduit à toute vérité est parsemé d'épines........ à nous de contourner ces obstacles !

« Large, en effet, et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il est beaucoup qui s'y engagent ; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent » (Mat. 6 :13-14)

Au fait, mon Esprit m'a harcelez de questions sur des réflexions métaphysiques ? Bizarre je ne m'en souviens plus.... J'ai déjà tout oublié. Bon, c'est l'heure d'aller manger.......

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07.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 32 - Maman langur et son bébé, singe à face noire et à longue queue

LE REGNE ANIMAL

Je ne me lasse pas d'observer les animaux qui vivent avec les humains aux abords du Gange. Trois groupes cohabitent ensemble est vivent avec des codes bien précis. Il y a d'abord les vaches aux yeux doux, pacifiques, qui déambulent tranquillement aux alentours des temples et qui appartiennent à des ashrams qui les nourrissent et les vénèrent en temps qu'animaux sacrés. Les chiens errants, qui n'ont pas de maîtres et qui vivent en bande, qui ont un chef auquel ils se soumettent. Chaque bande à un territoire précis, qu'ils défendent et qui peut parfois se transformer en une lutte à mort si un chien d'une autre bande essayerait de s'en emparer ou alors de draguer les chiennes du clan. La dernière catégorie, ce sont les singes, les langurs à gueule noir et longue queue et les macaques rhésus à face et derrière rouge. Leurs comportements entre eux me captivent, car je trouve qu'ils sont presque plus humains que certains bipèdes à grande gueule qui se considèrent comme civilisés et qui se croient supérieurs aux lois de la Nature.

Les animaux respectent la nature et en observant leur comportement on peut même dire qu'ils lui rendent hommage. L'adoration du soleil levant et du soleil couchant est un fait commun chez les oiseaux et autres animaux. Le soleil est leur Dieu. Aussi, dès que va paraître le Maître du Jour, les aigles se mettent à tournoyer dans le ciel de l'Orient ; les singes s'immobilisent, silencieux au sommet des arbres ; les écureuils eux-mêmes interrompent leur éternelle chasse aux noix et restent tout tranquille sur leur branche jusqu'à ce que la venue de la lumière soit chose accomplie. Ils observent de la même façon le coucher du soleil. Le sentiment religieux est aussi nécessaire à l'homme qu'à ses frères cadets les animaux, ces âmes privées de la parole, mais dont le silence est plus éloquent que les discours humains.

Les hommes ont beaucoup appris des animaux, observant leur comportement, en constatant combien ceux-ci étaient proches des arbres, des végétaux et des éléments. Les animaux s'éloignent des zones menacées souvent bien avant que le danger n'apparaisse. Ils pressentent aussi les changements climatiques bien avant qu'ils ne deviennent visibles dans le ciel. Ces constatations permettaient à l'homme d'acquérir dans une certaine mesure les facultés de l'animal et d'élargir ainsi son propre champ de conscience. Il accueillait beaucoup d'informations sur les plantes médicinales en observant les animaux soigner leurs blessures ou leurs maladies avec certaines herbes qui s'avéraient tout aussi efficaces chez l'être humain.

« Si un homme essaie de s'élever et de se distinguer en bousculant et en piétinant les autres, s'il essaie de parvenir à un succès dans lequel il s'enorgueillit d'être plus que quiconque, il s'aliène cet Esprit. C'est pourquoi les Upanishads désignent ceux qui sont parvenus au but de la vie humaine comme « paisibles » et « un avec Dieu », entendant par là qu'ils sont en parfaite harmonie avec l'homme et la nature, et par conséquence dans une union avec Dieu que rien ne peut troubler. »
Rabindranâth Tagore

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06.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien – 31 - Babu Das Babaji Maharaj prépare des chapatis, pains indiens sans levain.

SE NOURRIR EN INDE

À Laxman Jhula, où je loge, il y a beaucoup de restaurant qui proposent des cuisines adaptées aux touristes qui proviennent de différents pays de notre planète. On y trouve de la cuisine italienne, française, israélienne, américaine, mexicaine, chinoise, népalaise, et pratiquement toutes les « boulangeries » font des spécialités allemandes (German bakery). Beaucoup de ces restaurants sont tenus par des népalais qui sont d'excellents cuisiniers et qui savent très bien imiter ces cuisines du monde. Si certains plats sont excellents, par contre d'autres sont une contrefaçon qui ne porte que le nom ; la pizza par exemple, dont la pâte est bien loin d'égaler son modèle italien. Pour certains touristes qui ne supportent pas la cuisine indienne épicée, c'est rassurant de pouvoir retrouver une cuisine « continental food » ; mais avec le risque d'attraper une gastro-entérite et de passer la moitié de ses vacances sur la cuvette de ses toilettes, du fait que les aliments ne sont pas toujours bien conservés et l'hygiène plus que douteuse, ce qui peut être gênant pour ceux qui pratique le yoga et qui, en plein exercice, on envie de lâcher une flatulence, serrant les fesses, alors que leur gourou leur demande de s'épanouir comme une fleur de lotus au lever du soleil.
Dès les années 1940, le restaurant a fait son apparition en Inde. Pour les migrants ou les célibataires au pouvoir d'achat peu élevé, il répond encore bien souvent à la stricte nécessité de remplir l'estomac.

L'apparition de fast-foods américains depuis une quinzaine d'années dans les grandes villes indiennes marque une profonde révolution dans les pratiques alimentaires. Cette modernité est en train de remettre en cause la symbolique rituelle de la nourriture, élément essentiel du rapport des hindous à leur univers et du système des castes.
Dans l'hindouisme, la préparation et l'absorption de nourriture font l'objet d'un grand nombre de règles et de prescriptions. Dans les textes sacrés, tels les Upanishad, la nourriture est généralement perçue à l'égal de Brahma qui symbolise le principe de la création de l'Univers. La nourriture est Brahma car elle est ce qui circule dans l'Univers à travers les corps, qui, fait de chair et d'os, deviendront nourriture à leur tour.
Dans ce monde organique, la nourriture est sensible aux conditions dans lesquelles elle a été préparée. Une fois ingérée, elle peut, selon les cas, transmettre pureté ou impureté au mangeur et déterminer ainsi son statut rituel. Les risques de pollution concernent davantage les individus de haut statut, notamment les brahmanes, qui se doivent de préserver leur pureté rituelle, tandis que ceux issus de la basse caste, considérés par définition comme impurs, sont moins vulnérables. Dans son acception hindoue, la nourriture représente ainsi une donnée essentielle dans le fonctionnement du système des castes, notamment fondé sur le principe idéologique du pur et de l'impur.
Un cuisinier de la caste inférieur suffit à polluer la nourriture et à remettre en cause le statut rituel du mangeur. De même, l'acte de manger est sérieux, voire dangereux, il est conseillé de se laver et de se changer avant de prendre son repas, qui est offert au préalable aux divinités domestiques. Il est aussi recommandé de manger seul, sinon avec une personne de caste semblable : le temps du repas n'est pas associé à un moment de convivialité, contrairement à ce qu'il est dans la culture occidentale.
Il y a quelques décennies encore, le non-respect des règles de pureté pouvait avoir de graves conséquences.

L'Inde est un marché de consommation de passer 1 milliards d'individu, et qui dit marché de consommation dit aussi : possibilité pour les grands trusts de s'en foutre pleins les poches ! Et dans ce cas-là, la pieuvre tentaculaire suisse de l'alimentaire, Nestlé, à très bien compris que l'Inde était un marché plus que florissant. En Inde, Nestlé est présente depuis 1962 et cette multinationale a mis dix ans à comprendre le marché de masse indien. Elle n'avait peut-être pas méditée la réflexion de Rudyard Kipling qui disait : « Ci-gît un fou qui avait essayé d'obliger l'Orient à se hâter. »
Dans les années 2000, Kentucky Fried Chicken et autres Pizza Hut essayent de convaincre les indiens à leurs nouvelles cuisines. Mais cette évolution a du mal à entrer dans les foyers, notamment lorsque les industriels occidentaux prétendent remplacer les repas traditionnels indiens par des repas étrangers.
Nestlé, l'une des premières à comprendre que pour pénétrer le marché indien, il lui fallait proposer des snacks et autres petits en-cas rapides, avait lancé en 1983 des nouilles instantanées Maggi. Son concurrent direct, le géant anglo-hollandais Unilever, avait essayé à la même époque de convaincre les Indiens de manger des pâtes en plat principal comme en Europe. Unilever échoua, alors que Nestlé triomphe en présentant ses nouilles comme un snack à déguster entre les repas et en mettant en scène, dans sa publicité, des enfants jouant à porter les nouilles à la bouche avec leurs mains (la plupart des Indiens mangent avec leurs mains).
Nestlé sert aujourd'hui d'exemple aux autres entreprises alimentaires, limant ses marges, donnant une saveur local à ses produits... et une certaine bonne conscience aux mères de familles, qui contrôle la moitié du budget du ménage.

Aujourd'hui, la cuisine indienne retrouve ses racines, la tradition revient au goût du jour et les chefs puisent dans le patrimoine régional pour faire évoluer les cartes. La cuisine indienne était considérée comme ringarde, mais c'est en train de changer.

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05.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 30 - Vache sacrée et sacrés déchets

VACHE QUI RIT, VACHE QUI PLEURE

La vache a beau être sacrée en Inde, elle est moins bien lotie que la vache Milka, déesse des chocolateries Suchard.
Adorez les vaches sacrées ? Pas pour tout le monde. Selon un article du journal « The Times of India », de plus en plus de bovins sont kidnappés pour finir en bifteck dans les assiettes d'indiens de moins en moins religieux. New Dehli compte environs 40 000 vaches « sacrées », baptisées gao mata – vaches mères – car leur lait nourrit toutes les créatures. Ces ruminants déambulent librement dans la ville sans se soucier le moins du monde de la circulation chaotique. Des milliers de vaches ont été enlevées durant la nuit, par des malfaiteurs qui les revendent à des abattoirs illégaux. Ces gangs ne font pas de quartier. Au volant de véhicules boostés, ils n'hésitent pas à charger les voitures de police. Ces kidnappings reflètent le nouveau visage et le profond changement de la société indienne.

Les Hindous considèrent la vache avec le plus grand respect, lui reconnaissant un incontestable caractère sacré ! Pour le croyant, tuer une vache est aussi grave que le meurtre d'un brahmane, car Brahman (représentant de la puissance créatrice divine au sein de la trinité hindoue composée de Brahma, Vishnou et Shiva) a créé l'un et l'un et l'autre le même jour. Mais attention, la bouche de l'honorable ruminant n'est pas sacrée !
Lors d'une querelle entre Brahma et Shiva, la vache appelée comme témoin, mentit en faveur du premier. Pour la punir, Shiva, furieux décréta sa bouche impure. Sa bouse et son urine sont bien sur sacrées. Il arrive que des dévots, les mains en coupe, recueillent le liquide encore brûlant et le boivent d'un trait. Mais la médecine traditionnelle indienne ne préconise-t-elle pas justement l'absorption quotidienne d'un verre d'urine. Un autre breuvage purifie aussi l'âme et le corps : un mélange de lait, petit-lait, beurre clarifié, urine et bouse.

En parlant de bouse, il m'est arrivé une aventure il y a bien longtemps à Bénarès. Un jour, et se fut le seul, je décide comme beaucoup d'Indiens de marcher pieds nus dans les ruelles étroites de la vieille ville. Alors que je me promenais tranquillement, je sentis soudain une bizarrerie ! Mes pieds avaient marchés dans quelque chose de chaud et de moelleux. Je regarde et constate que je venais de mettre un pied en plein milieu d'une bouse de vache toute fraîche. Un sikh, les bras croisés, qui avait assisté à la scène me regarde et me dit le plus sérieusement possible : Lucky Man ! Sur le moment je n'ai pas tout de suite compris qu'est-ce qu'il avait voulu dire par « homme chanceux ». Et c'est plus tard que j'appris que marcher dans une bouse de vache par inadvertance portait chance ! Si un jour vous marchez dans un pâturage et que vous marchez sur une bouse de vache, au lieu de pester contre ces pauvres vaches suisses, allez vite jouer à la loterie à numéro.

En Inde, nourrir une vache constitue une bonne action, les soigner une meilleure encore : certains riches fidèles construisent même à leur intention hôpitaux et maison de repos. En plus du lait, les vaches donnent aux Indiens une autre richesse ; elles fournissent aussi des millions de tonnes de bouses, un gisement précieux sans cesse renouvelé que les Indiens pétrissent avec un peu de paille pour en faire des galettes servant de combustible ménager.

« En vérité, la vache représente la Mère de l'univers et elle est un idéal pour tous ceux qui sont doux, purs, désintéressés et innocents. C'est la vache qui donne le lait dont l'homme tire la crème, le beurre et le ghî. Elle est la mère des taureaux qui tirent la charrue dans les champs pour la nourriture de l'homme. Ses bouses elles-mêmes sont très utiles comme combustibles ; en Kathiawar, où il n'y a ni arbres ni forêts, il n'y a pas d'autre combustible que les pains de bouse de vache. Et, après sa mort naturelle, sa peau et ses os servent à faire des quantités de choses. Ã? mère ! En vérité tu es vraiment Kâmadhenu (vache mythique qui exauce tous les désirs de celui qui la possède) ! »
Swami Ramdas

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04.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 29 - Tea Time dans le demeure d'un sadhu.

TEA TIME & CHAR DHAM

Ce matin le temps est couvert, le vent du nord souffle légèrement, nous apportant un peu de fraîcheur venant des montagnes enneigés de l'Himalaya. Voulant boire un chai, je trouve la petite baraque à thé au bord du Gange, fermé. Je décide d'aller me promener sur la plage bordant le fleuve. Passant devant un petit temple dédié à Hanuman, le dieu singe, le disciple d'un sadhu m'appelle et me propose de venir boire un chai avec son maître qui était en train de prendre son repas dans une pièce assez sombre qui lui sert de cuisine, de salle à manger et de chambre à coucher.
Le sadhu m'invite à m'asseoir et demande à son aide me préparer un thé au lait épicé. Pendant qu'il mange, il ne parle pas, alors je l'observe. Le repas se fait sans cuillère ni fourchette, il n'utilise que sa main droite pour se saisir de ses aliments. La plupart des indiens utilisent la main droite, et elle seulement pour manger. La main gauche est réservée à la toilette, et en particulier à la toilette intime. On suppose que cet usage est d'origine musulmane : la main droite est celle qui tourne les pages du Coran et qui ne doit pas être souillée.
Me voyant observer les murs de sa chambre, il m'explique qu'au début de l'été, lorsque le Gange à augmenter de cinq mètre, l'eau a envahi sa pièce et est montée jusqu'au plafond, emportant toutes ses affaires. Lui se trouvait à Gangotri, non loin des sources du Gange, où il réside l'été, et quand arrive l'hiver, à la mi-novembre, il redescend à Rishikesh.
Gangotri est un lieu très connu en Inde car il fait partit du pèlerinage au Char Dham, quatre temples dispersés au pied de l'Himalaya où beaucoup d'ascètes hindous vont vivre sur ces endroits sacrés.

Si la religion est l'opium du peuple, alors l'Inde peut-être baptisé « le pays au milliard d'opiomanes ». Cette nation possède d'avantage de lieux de culte que d'établissements scolaires, universitaires et médicaux. La plupart des grands lieux sacrés sont établis au bord d'un fleuve, quand ce n'est pas le fleuve lui-même, de la source à l'embouchure, qui paraît marqué d'une protection surhumaine. L'Inde préfère le fleuve à la mer. Elle voit dans l'écoulement de l'eau, porteuse de fertilité comme de menace, une réserve de sentiments et de symbole inépuisable. La mer ne dit pas grand-chose aux indiens. Ils ne l'ont jamais célébrée, ni conquise. Elle est plus un obstacle qu'une amie.
Dans l'Inde, on demande aux hommes et aux femmes d'être pleinement conscient, dans leur corps et dans leur âme, de leur étroite parenté avec tout ce qui les entoure ; on leur apprend à saluer le soleil levant, l'eau des ruisseaux, la terre fertile, comme des manifestations de vérité vivante qui embrase aussi l'homme. On leur demande de se mettre en harmonie avec cet Univers dont ils font partie.

Les hindous fervents effectuent le très long pèlerinage au Char Dham, quatre anciens temples marquant les sources spirituelles des quatre fleuves sacrés de l'hindouisme : la Yamuna (Yamunotri), le Gange (Gangotri), la Mandakini (Kedarnath) et l'Alaknanda (Badrinath).
La Yamuna, second fleuve sacré de l'Inde, provient d'un lac gelé aux pieds des glaciers du Kalinda Parvat, à 4421 m. d'altitude, 1 km au-delà du temple. Devant le sanctuaire jaillissent des sources chaudes autorisées à la baignade (bassins séparés pour les hommes et les femmes) et d'autres où le pèlerins font cuire des pommes de terre et du riz qu'il offre au prassad.(Nourriture offerte à un maître ou à un dieu et redistribuée aux assistants).
Le Gange qui prend sa source à Gaumukh (gueule de vache) où des dévots et des courageux se baignent dans ces eaux glacées sorties tout droit des glaciers. À côté se dresse le rocher sur lequel Shiva aurait vu le Ganga (Gange) couler entre ses cheveux emmêlés. Le temple se trouve à une quinzaine de kilomètre en aval de la source, à Gangotri. Dans un cadre magnifique à 3042 m d'altitude, le temple fut édifé par le commandant gurkha Amar Singh Thapa au 18ème siècle.
Kedarnath est révéré comme source de la Mandakini, mais son temple est avant tout dédié à la bosse de Shiva (qui avait pris la forme d'un taureau) laissa derrière lui lorsqu'il plongea dans le sol pour échapper aux Pandava. La véritable source de la Mandakini se trouve à 12 km en amont de Kedarnath.
Le temple fut érigé au 8ème siècle par le gourou Shankara, inhumé derrière le sanctuaire. 100'000 pèlerins envahissent chaque année le village laissant derrière eux pas mal de détritus. Le site est placé sous de si bons auspices que certains se jetaient autrefois du haut de la falaise derrière le temple dans l'espoir d'accéder instantanément au moksha.(le salut, la délivrance du cycle incessant des réincarnations).
Et le dernier de ce long pèlerinage est Badrinath, source de l'Alaknanda, consacré à Vishnu, est le plus populaire des temples du Char Dham. Il bénéficie d'un cadre exceptionnel à l'ombre du Nilkhanta couronné de neige. Il fut fondé au 8ème siècle également par le gourou Shankara, mais l'édifice actuel au couleur vive est beaucoup plus récent.
Ces quatre lieux drainent des centaines de pèlerins pendant la saison du yatra (pèlerinage), d'avril en novembre. Les dates exactes d'ouverture des sanctuaires sont annoncées chaque année par les prêtres locaux.

Trois fois j'ai voulu me rendre à la source du Gange à Gangotri. Trois fois j'en ai été empêché ! La première fois par un tremblement de terre dont j'ai ressenti les secousses à Dharamsala, à 400 km de l'épicentre. La deuxième fois, des émeutes dans le nord de l'Inde empêchaient les bus de circuler et donc de pouvoir se déplacer. La dernière fois je suis arrivé à Gangotri à la mi-octobre et l'on venait de fermer le chemin de Gaumukh, car la neige était tombée en avance. De nombreux touristes avaient été pris au piège et l'armée avait dû intervenir pour rapatrier les gens qui étaient bloqués. Certains touristes, notamment des russes, avaient outrepassé leurs permissions qui étaient valables jusqu'à Gaumukh et l'armée dû utiliser des hélicoptères pour aller les rechercher. S'ensuivit ensuite en Inde une grosse polémique pour savoir qui devait payer dans ce genre d'intervention, est-ce l'armée ou les touristes imprudents. Résultat, on interdit aux étrangers de se rendre à la source du Gange et je l'ignorais car l'interdiction datait de 10 jours en arrière. Je ne désespère pas d'entreprendre une autre année ce pèlerinage dans une quatrième tentative !

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03.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien – 28 – Bûcher funéraire au bord du fleuve sacré

LE BÃ?CHER FUNERAIRE

En face de Swarg Ashram une fumée s'élève : celle d'un bûcher funéraire autour duquel des hommes, assis en tailleur, viennent rendre un dernier hommage au défunt.
Après leur mort, les hindous sont incinérés. Mais pas tous. Les bébés, les femmes enceintes, les sadhus, les lépreux, les victimes de la petite vérole et des morsures de cobras n'ont pas le droit d'être brûlés. On les enveloppe dans un linceul et on les jette dans le fleuve avec une pierre.

En Inde, lorsque le décès est constaté, la toilette du mort est faite soigneusement, il est habillé comme pour un jour de fête. On l'entoure de nourriture qui représente les aliments destinés à entretenir ses forces pour accomplir le « grand voyage » ; puis, après nombreuses prières pour que l'âme puisse partir sereine, on conduit le mort au bûcher où son enveloppe physique va brûler.
La suite, je l'ai emprunté à l'écrivain Dhan-Gopal Mukerjii qui décrit dans son livre « Village hindou Ghond-le-chasseur» une cérémonie funéraire :

Les charretiers apportent des piles de bois et pendant ce temps le prêtre chante et répète :

« Sans naissance et sans mort – immuable est notre Ã?me.
Qui s'imagine qu'elle meurt ignore la vérité :
Comment mourait-elle, celle qui jamais ne condescendit à naître ?
Au-dessus du changement, au-dessus de la Mort,
L'Ã?me est contemporaine de Dieu,

Les charretiers empilent les bûches et forment une haute plate-forme ; lentement et doucement ils placent le mort. Ils le couvrent de bois de santal, surmonté de bois ordinaire.
Un des parents le plus proche, accompli en personne les rites funéraires. Il allume un tison et marche sept fois autour du bûcher, priant ainsi, selon les instructions du prêtre :

Akassastu niralamva
Vaya bhoota nirasraya

Te voici dans les sphères célestes !
Ni le vent, ni la Terre, aucun des mondes vivants
Ne sauraient te retenir.

Va, va, au royaume de l'éternelle Vie, d'où tu étais venu !
Les ancêtres de ta race,
Les Divins Anciens t'accueillent.
Revêts le manteau de la splendeur divine !
Dans les vallées semées d'étoiles, auprès des fleuves de lumière, va !
Demeure à jamais là, où tous désirs sont accomplis.

Le parent applique alors le tison au bûcher funèbre et l'allume. La flamme s'élève très haut, tandis que le vent emporte la fumée.
Vers le milieu du jour, là où brûlait un feu ne se trouve plus qu'une poignée de cendres. Le parent la recueille et va la disperser dans le cours du Gange.

Va, va, sur le courant rapide et purificateur,
A la maison de Dieu, où tout est Paix et éternelle Vie !

Dhan-Gopal Mukerjii

Les cendres, jetées au fleuve seront ainsi sanctifié par l'eau sacrée. Les cendres seront régénérantes pour l'eau de ce fleuve, autant que régénérée par elle.

Dans les années nonante, j'ai passé plusieurs semaines à Bénarès. Tout bon hindou rêve de se rendre dans cette ville au bord du Gange pour y mourir et y être incinéré. Il y a deux emplacements où l'on brûle les morts. Le plus connu est au Manikarnika Ghat où les touristes sont emmenés par petits groupes pour contempler depuis le balcon d'un temple les bûchers allumé. Tels des voyeurs, ils observent les crémations avec pour certains un air de dédain, pour d'autres soulagés car ils s'attendaient au pire, et pour un petit nombre, ravis d'avoir réussi à braver l'interdiction de photographier. Le fin du fin à cette époque, c'était le « Guide du Connard » qui décrivait dans son guide pour potache parisien boutonneux, « Si vous sentez une odeur de poulet rôti, c'est que vous êtes arrivé à Manikarnika Ghat ».
Ne voulant pas passer pour un voyeur et voulant respecter la paix des morts, j'évitais soigneusement cette endroit.
Tous les soirs, au coucher du soleil, j'allais à Dasaswamedh Ghat, boire un chai dans un petit Chaishop très sympathique et delà j'observais la foule qui se pressait sur les ghats. J'y rencontrais certains soirs, des infirmières suisses qui venaient boire un thé après leur travail dans un dispensaire qui aidait les pauvres indiens de la ville, financé par des fonds suisses. Un jour, une des infirmières vint me trouver et m'annonça que sa sœur, avec qui j'avais bu un chai la veille, était décédée durant la nuit. En accord avec ses parents et les assurances, il avait été décidé de l'incinérer à Bénarès plutôt que de rapatrié le corps. C'était d'ailleurs les désirs de la défunte. Sa sœur venait me demander si je voulais bien venir avec les autres infirmières conduire le corps sur le bûcher de crémation. Moi qui ne voulais pas passer pour un voyeur en allant observé les morts brûlés, voilà que j'allais participer directement à une crémation. Ce fut une expérience très forte que je n'oublierai jamais ; durant les trois heures que le corps se consume sur le bûcher, vous avez le temps de cogiter dans votre tête et de penser à la mort. Tout autour de nous, d'autres crémations se déroulaient. J'étais étonné de la sérénité qui se dégageait autour de ses morts et je ne pouvais éviter de faire la comparaison avec nos enterrements dont l'atmosphère est beaucoup plus lourde. Au bout de trois heures, quand la boîte crânienne éclate, c'est la fin du rituel. Tout est accompli !
Deux ans après, je rencontre un copain de Genève et au cours de la conversation, j'apprends qu'il se trouvait à côté du mari de l'infirmière que j'avais emmené sur le bûcher, quand on lui téléphona de l'Inde pour lui annoncer le décès de sa compagne.

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02.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 27 - La grotte de Jésus et le Gange

LA GROTTE DE JESUS

À une vingtaine de kilomètres, en amont de Rishikesh, en remontant le Gange, est une grotte appelée Vashishta Guha, rendue célèbre par le sage Vashishta. Durant des siècles, ce lieu a servi de refuge et d'ermitage à de sages yogis menant une vie contemplative, dont le plus récent est le célèbre swami Purushattamananda.
À environ deux cent mètres en aval de « Vashishta Cave » se trouve une autre grotte connue sous le nom de « Grotte de Jésus ». Situé dans les flancs d'une falaise à pic, elle domine le Gange dont la vue sur le fleuve et les collines environnantes sont admirable. La grotte tire son nom de la tradition que Jésus a passé du temps à cet endroit et y a médité, pendant son séjour en Inde au cours de ses « années cachées ».
À la fin du 19ème siècle, Swami Rama Tirtha et swami Randas y vécurent à des périodes séparées. Tous les deux eurent la vision de Jésus méditant à cet endroit, bien qu'ils n'aient eu aucune connaissance antérieure au fait qu'Il ait vécu là.

Si une grande partie du monde chrétien ignore que Jésus a passé de nombreuse année en Inde, pour un grand nombre d'indiens ce n'est pas un secret.
En fait, nous les chrétiens, nous ne savons rien de Jésus depuis l'âge de douze ans, où il confondit les docteurs de la Loi dans le temple de Jérusalem, jusqu'à sa trentième année où il fut baptisé par Jean-Baptiste. Sur cette période les Evangiles sont restés muets. Nous trouvons un bref passage dans l'Evangile de Luc qui nous dit que Jésus est sensé « s'occuper des affaires de son Père » et d'aider Joseph le charpentier dans l'atelier familial sous les regards ébahis de sa mère qui regardaient son fils croître, se fortifier et se remplir de sagesse car la grâce de Dieu était sur cet enfant. Et puis, pourquoi pas, un jour Jésus en a eu marre de ce boulot, il jeta ses rabots et sa varlope et dit à ses parents : « Maintenant, j'ai trente ans, je me casse, je vais fonder une nouvelle religion ! » Et c'est ainsi que le christianisme est né.

Quoique qu'il en soit, plusieurs lieux saints de l'Inde conservent encore aujourd'hui la tradition de sa présence. À l'âge de douze ans, Jésus quitta le Mont Carmel en compagnie d'une caravane qui se rendait en Inde pour y parfaire ses enseignements qu'Il avait entrepris à l'âge de six ans au sein de la communauté Essénienne dont ses parents faisaient partis.

Mais ici se termine mon histoire, je ne tiens pas à me faire passer pour un hérétique, car la NSA et les oreilles de St Pierre nous surveillent, et comme beaucoup d'hommes et de femmes qui ont cherché la Vérité sur la vie et les enseignements de Jésus, ont été brûlés vifs, sur les bûchers de l'Inquisition, je ne tiens pas à terminer dans les feux de l'Enfer.
Mais sachez que le Vatican ne peut ignorer les voyages de Jésus en Asie. Dans sa célèbre bibliothèque qui autrefois était surmontée d'une sinistre épitaphe qui avertissait le curieux : « Intrates ipso facto excummunicatur » (Ceux qui entrent sont par le fait excommuniés), on y trouve de nombreux témoignages se référant à Jésus (Issa en Inde) qui ont été rapportés à Rome depuis le 17ème siècle par des missionnaires chrétiens de l'Inde, du Tibet, de l'Egypte et de l'Arabie. Mais pour cette noble Institution, les dévoiler, c'est remettre en question la vérité sur la véritable vie de Jésus l'homme, devenu Christ. Sur ce sujet, il préfère se renfermer dans un mur de silence. De quoi ont-ils peur ?

« Magna est veritas et prevalebit » « Grand est la vérité et elle prévaudra »

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01.02.2014 - Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 26 - 1976, mon premier grand voyage en Guyane sur les traces de Papillon.

WELCOME TO L'EGOLAND

Si vous venez à Rishikesh pour pratiquer des activités qui vous emmèneront sur les chemins nirvaniques, vous avez le choix. Il suffit de consulter les nombreux panneaux qui fleurissent partout dans la ville, qui vous aideront certainement à bien choisir. Afin que vous ne perdiez pas de temps si l'envie vous vient de visiter la capitale mondiale du yoga, je vous en donne un florilège :

Hatha Yoga - Kriya Yoga - Yoga Nitra – Anatomy et Physiology – Adjustement & Alignment of the body – Ayurveda Nutrition et Cooking Courses – Aruna Massage – Siyashu Massage – Trika Yoga – Thai Massage – Marma Massage – Stress Removal – Relaxation Techniques – Pranayama – Meditation – Asana Poses – Yoga Philosophy – Voice Caoching - Yoga Asana – Yoga Anatomy – Mudra & Bandha – Mantra Chanting – Breathing Techniques – Detoxification of Body – Breathing for Chakras – Ayurveda Marma Therapy Courses – Ayurveda Massage Therapy Courses – Ayur Yoga Teacher Training Course – Tarot Reading – Astro Reading – Aura Reading – Naturopathy – Refining the Postures – Dristi & it's Practices – Tantra-Kundalini Series – Transformational Kundali Yoga

Si vous hésitez vous pouvez encore jeter votre dévolu sur :

Yog-nitra Series – Vedangas – Yoga spa - Ayurveda Pulse Diaggnostic Consultation – Pantchkarma Treatments For Detoxification – Facial, Pedicure, Manicure, Wax – Classical Dance Kathak – Gas, Depression, Futness, Health, Sex Problems – Zen ki do – Agana Yoga – Vinyasa flow – Deep Tissue Massage – Refining the Postures – Bhandas et Pranayana – External Pranayana Series – Inner Pranaya Series – Ashtanga Vinyasa Yoga - Abhyanga Massages – Body Detoxification – Hydro Therapies – Herbal beauty Treatsments – Workshops on Reincarnation – Daily Yoga Classes – Yoga Therapy.

Il faut se rendre à l'évidence, vous n'atteindrez certainement pas le nirvana est une semaine, par contre, si vous arrivez à Rishikesh avec une bonne diarrhée, vous êtes sûr de repartir avec une bonne constipation.

De nombreux ashrams sont dispersés dans les alentours de Rishikesh où des gourous de toute obédience attirent leurs fans. Qui dit ashram dit aussi cohorte d'Occidentaux venus pratiqués des activités spirituelles, souvent déguisés, l'air pénétré, particulièrement indifférent quand vous les croisez et que vous avez l'outrecuidance de leur adresser un bonjour.
La vie communautaire dans ces centres à des règles de base afin que le pratiquant puisse se consacrer entièrement à sa quête du bien-être ; pas de fumée, pas d'alcool, pas d'activités lucratives pendant le séjour à l'ashram, repas strictement végétariens comme dans toute la région de Rishikesh et d'Haridwar. Une journée ça peut-être : Lever à l'aube pour pratiquer deux heures de yoga, petit déjeuner, quatre heures yagna, (rituel sacrificiel du feu), déjeuner, deux heures d'enseignements, pause thé, une heure d'aarti (rituel du soir), une heure de temps libre, dîner, méditation ou conférence. Une vraie journée d'un sportif de haut niveau qui s'entraîne pour les jeux Olympiques du salut.
Les occidentaux contrairement au indien ont un grave défaut, c'est que, dans tout ce qu'ils font, ils veulent obtenir des résultats le plus rapidement possible. Si une pratique de méditation ou de yoga ne leur conviennent pas, alors ils changent pour en essayer une autre. Difficile dans ces conditions de faire le vide dans sa tête et de se séparer de cette société de consommation. Si tu veux être le Soleil, alors soit l'humble planète nous dit un adage tibétain ou alors comme le dit si bien un proverbe lhassapa « On ne parvient au cinquième étage du Potala sans avoir commencé par le rez-de-chaussée. »

Pas loin de ma guest house il y a l'ashram de Omkarananda qui attire de nombreux touristes, mais très peu connaisse ce « saint » personnage emblématique, décédé depuis quelques années. Dans les années 70, swami Omkarananda a dirigé le « Divine Light Zentrum » à Winterthour et il a passé quelques années au pénitencier zurichois de Regensdorf. Il avait manipulé ses fidèles afin qu'ils posent une bombe devant la villa d'un conseiller d'Etat et avait également empoisonné les plants de tomates des voisins du « Divine Light Zentrum » qui lui occasionnaient des problèmes.
Tout ça pour dire, qu'il faut se méfier de la sincérité de certains gourous qui vous font miroiter monts et merveilles, qui profitent pour en faire leur fonds de commerce en racontant des bobards, mais qui en réalité s'intéressent plus à vos dollars. Il suffit de promettre le nirvana pour que les gens avalent plus facilement l'amère pilule de la crédulité et de la naïveté. Un précepte du canon tibétain dit : « Un dévot religieux montre de la faiblesse s'il échange les vérités sacrées contre de la nourriture ou de l'argent ».


Le diamant est perdu dans la boue ;
Tous vont à sa recherche
Certains vont vers l'Orient – ou vers l'Ouest,
Espérant l'y trouver.
Est-il donc égaré dans le fleuve ?
Ou bien dans les rochers ?
Kabîr ton serviteur, l'apprécie
A sa juste valeur
Chaudement abrité, il l'emporte
Dans un pan de son cœur.

Kabîr

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