GE
Si je pouvais écrire
je broderais de mots ardents
et crus
les bords des trous laissés
Dentelles fermes
tête alourdie des ans
port de reine
tiens toi droite
et oblique
C't'en couche-culotte bordel
qu'la mort a déboulé dans le bois
La mort est un vieux bébé
Et le maître est assis sur la chaise
doigt dressé dessinant l'horizon
et les petits aiment voir plus grand
par la porte vers l'Orient
Et la figue fendue par le dire
plein de corps par dessus la bruine
outragé de promesses et d'imposture
coule en pensée rouge
naissante de fiction
Le bureau après son départ
était rangé comme à l'école
sur l'agenda était noté
"penser à aller dire bonjour"
Au fond du couloir opaque
murs sertis d'or plaqué
Mains noircies de fumée collées
Ton objectif m'enfume
Repasse là-bas là sur le terrain
aux truffes noires
chats pourris dedans
criant depuis tant d'attente
Et sortis des virages à la nausée
Et entrés dans le vent mouillé
Colle noire aux pieds
Jusqu'à dresser mémoire d'accueil
Brandie par 2000 souffles
A dit au revoir blanc, serré
Puis au revoir noir
Trace maintenant calligrammes
Qui effacent à grand coup d'encre
la langue devenue morte
Sirène décapitée
matière floque brune
pose sur le sofa
sous la pluie de plâtre
A la joie! tourneboulé
d'la voir tirer ses lèvres roses
dresser dents et trous devant là
Eh! j'va en perdre d'autres
zozote t-elle langue mouillée
Ventrale-eau métallique molle
retour miroir en cathédrale
liquéfiée
coule embarricadée
No I can't talk
je viendrai pas raconter l'histoire rouge
je laisse les Provençales
partir à l'ombre
lui dit-elle
Son index pointé sur la crypte
lance une traverse d'or
et découpe la nuit
vie éteinte parmi les colonnes
livres entassés et outils perdus
Il voit la moitié du monde
mais double son être
indexé au nombril
inondant la nuit épaisse
C'est une cavalcade
pommes et poires d'angoisse
nature morte avachie en jaune cireux
au seuil du soir, vois
Cornejouir droit
boulass claquetantes
malmenant bêtes infâaames
jusqu'à la fin des temps
[E.B]
Prise ténue en sangle
ensanglanté de cuir chaud
respire
tout disparaîtra entre deux virgules
Le vin du roi Vertige
courut dans les virages vers Murs, là-bas
à plus de 120 km/h
Fontaine pointue à nuit rapide
Ça, dit-il, c'est ton point faible
les deux bords pressés intensément
la longue langue fine
insérée-serrée
laissant saillir fente
Petit carnet rouge sur le bureau
Rangeait la chambre
supprimait le pli du rideau
bureau nettoyé travaillait par terre
travailler les pigments la résine et se salir
changeait les meubles de place
recommençait
L'Image
Engeance encline à grange voisine
Quaqu'outils agarés pôr lâ
Ant pu fâre l'afâiire pour l'jeune fils du roi
Que j'lâ vu l'ôte fois cornejouir droit
Le bonnet violet posé aux yeux lilas
La fille voilée au regard de shabbat
La mère v...ée au milieu des abats
La "loi" envolée dans des franges de foi
Un univers entier rouge
Pans de montagnes creusées
Accès à ton souterrain nu
Laisse la proie prendre épaisseur
une enfant a perdu la tête
dans le vert d'eau croisé
Christ au lavoir barre la vue
Martyr de la passion de l'ignorance
Elle fait naître le tyran
par sa seule certitude
Secoue ta tête et ton échine
Les mots-laisse
Le nœud se serre
Impossible de fuir ta chair
La femme-clef sur le vieux pont
à l'Ouest de ma maison
fut plus efficace qu'un prince noir
pour ouvrir la petite serrure:
laisse tes enfants, et viens
C'est magnifique de voir les parents lâcher le grand chien courant dans la mer
Ramasser les mauvaises herbes
Eteindre le feu qui vient
Partir avant de mourir là
Revenir avant de te perdre
Le fond de la jarre
est ouvert sur le ciel blanc
on s'entretient les mots croisés
en faisant des leurres