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INDE MYSTERIEUSE – 26 - Bangalore – Séance photos

AU PAYS DES MONTAGNES BLEUES (21) 

 

Le premier jour de mon séjour à Ooty dans les Montagnes Bleues, je me suis réveillé en entendant des chants rituels Todas. J'ai cru que je rêvais. Mais en me levant, j'ai regardé par la fenêtre de mon hôtel et j'ai aperçu des Todas qui déambulaient au milieu de la bruyante circulation. Certains cherchaient un tuk-tuk pour remonter dans leur village et d'autres se dirigeaient vers mon hôtel. Vers les 10 heures, je suis sorti de mon hôtel et j'ai été très surpris de voir les Todas qui sortaient du bar de l'hôtel, un des rares endroits de Ooty où l'on sert exclusivement de l'alcool. Un des Todas avait même une cigarette au bec. Je me suis dit qu'on était loin des rites et des mœurs purs de leurs ancêtres.  

Le lendemain je suis allé visiter un village Todas, j'avais un peu peur de ce que j'allais trouver, car les instances touristiques Indiennes ont totalement disneylandisé la région. Heureusement je n'ai pas été déçu. Le village Toda est séparé en deux, d'un côté il y a le nouveau village, où les Todas vivent dans des maisons modernes avec électricité et télévisons et de l'autre l'endroit sacré des Todas qui est resté tel que l'ont décrit les écrivains du 19ème siècle. Un mur de pierres sépare le moderne et le traditionnel. Pour entrer dans l'espace sacré il faut se déchausser et c'est pieds nus que j'ai pu voir mes premiers véritables Todas. La maison des Todas s'entoure toujours d'une muraille de pierre assez haute et la cour ou tou-el, au-dedans de ce mur, est considérée aussi comme sacrée. Devant la maison deux gardien de buffles Todas prenaient leur repas et surprise, la scène qui s'offrait à mes yeux était exactement ce qu'avait décrit Héléna Blavatsky 150 ans auparavant. Un des Toda, un vase en écorces d'arbres à la main, buvait de la crème préalablement versée dans une feuilles pliée en forme de bol. Rien de moderne ne venait entacher ce tableau primitif. 

« Ces Todas-là, écrivait Héléna, n'habitent pas leurs demeures le jour : ils ne font qu'y passer la nuit. Sans aucune attention pour le temps, sous les souffles les plus violent des moussons, sous les pluies torrentielles, on peut voir les voir assis en groupe par terre, ou cheminant deux à deux. Tout de suite après le coucher du soleil, ils disparaissent derrière les fentes minuscules de leurs pyramides en miniature. Après le coucher du soleil, nul ne peut les voir, ni les faire sortir de leur demeure ».

[Jean-Louis Claude]

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