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A l'heure du dessert?
Derrière ces vitres, mon employeur a une vue plongeante sur ma cuisine. Il est bientôt 8h30. Dépêchons, mon garçon.
Un peu moine voyou, mon guerrier chinois. Voir voyeur.
Méditations ou médisances, c'est selon.
L'université devient réalité.
17 ans, fiston. Ton instituteur d'arrière grand-père est fier pour tes exams.
Drôle de dame
Mon fils a réussi ses examens d'entrée au collège. Quelle belle ouverture!
Miroir révélateur
Elle expédie mon portrait de son téléphone à l'imprimante du Swisscom shop. Retour à l'expéditeur.
Ces cheminés hantent mes nuits. A force de ronronnements assourdissants, elles évacuent la chaleur des ordinateurs de mon voisin, qui se trouve être mon employeur. Souhaiterait-il avoir des employés frais et dispo ? Il va installer des parois anti-bruit. Yes.
Elle m'avait assuré que sa peinture résistait aux intempéries. Mais la bise a ses raisons ?
Les amies de mon frère sont mes amies ? Elle, oui.
Je lui parle macro. Soudain, le déclic.
Elle me parle CDOs, « correlation trades », pays émergents. Cet or qui nous encadre viendrait-il de l'église russe voisine où la brillante analyste s'est mariée ? Je décide d'augmenter mon exposition sur la Russie.
Il tenait à être immortalisé sur la chaise de Calvin. Très calviniste au demeurant. La chaise, donc. Le cordon qui en barrait l'accès aussi. J'ai eu 2 secondes pour le prendre avant que le gardien du temple ne fonde sur nous. Ah? le cordon ? J'ai cru qu'il était là pour les enfants. Point du genre à se laisser culpabiliser.
Le « Save the world » en tête d'affiche a été malencontreusement coupé. Il n'y a pas de hasard.
Les habitués des fêtes de Genève vont se coucher. Je vais pouvoir dormir.
Les caves des vielles maisons ont plein d'histoires à raconter. Je choisi la plus déjantée.
Sur leur 31 pour un accueil touchant.
Nous autres aussi, on est perplexe face à ces lèvres qui vous invitent à aller voir ? les 11 petits nègres.
L'image est tombée dans sa vitrine. Prochaine destination: le sac.
Grande première. Je décide d'accrocher quelques peintures de ma mère.
Joli clin d'?il que cette femme qui ajuste ses lunettes au moment de passer devant le miroir du photographe.
Fier d'avoir décroché un stage dans une banque. Son parrain aussi.
Mes tomates ont fait ce qu'elles ont pu avec la canicule. Elle s'en est admirablement bien sortie.
La caravane du monde passe. La voirie efface les traces.
Longue attente favorise l'abandon.
Elle se doute bien que mon appareil ne sert pas qu'à immortaliser le rappel insistant du chauffeur. Elle n'en garde pas moins sa candeur chaque fois qu'elle tourne la tête dans ma direction.
Minuit moins une, je n'ai toujours pas ma photo du jour. Je déclenche dès qu'elle apparaît dans mon écran. Au flash, elle se retourne. Cette première photo serait-elle utile pour en négocier une deuxième, de face? Minuit est passé. Trop tard.
Elle me raconte comment elle survit depuis 15 ans dans le monde du cinéma en refusant la promotion-canapé. Sa fille doit en être fière. Moi aussi. Au fur et à mesure qu'elle les aligne, ces immenses canettes de bière qu'elle essaye de cacher dans leur cornet en papier, je ne suis plus sûr que d'une chose : il faut se battre pour survivre. Ici, comme ailleurs.