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Ils m'ont pris mon sang
Qu'en ont-ils fait ?
Asséché comme une pierre
J'ai roulé jusqu'à la sortie
Contemplé les vitrines sauvages
En n'oubliant pas de vivre du mieux qu'on peut
Ai-je la légitimité de m'indigner ?
Trop pale pour protester ?
En même temps
Je n'ai pas choisi d'être blanc
Suis-je dans l'erreur de mon confort
Victime d'une appréciation biaisée
Mon esprit endoctriné
Divague sous la perfusion d'un réel imposé
Face au narratif absurde et dissonant
Mon corps chamboulé s'éveil au manifeste
Assurément impuissant
Néanmoins solidaire et conscient d'être futile et anodin
Tristement complice lucide
Déconstruire
Démanteler jusqu'au néant
Déviance d'une rhétorique qui détruit
Je ne suis pas nihiliste
Je décompose pour comprendre
Les dissonances qui se dérobent
Je ne m'excuserai pas d'être blanc
La folie des hommes est complète
La bonté des hommes n'a de couleur
Je ne suis pas que colon
Je ne suis pas que blanc
Je ne suis pas que riche
Je ne suis pas qu'occidental
Je ne suis pas que complice et coupable
Je suis un corps universel
Qui cherche et qui s'implique
Un peu....
Les pauvres seraient complices
L'Afrique aussi
En otage de son minerai
D'une promesse jamais tenue
Mais les ressources sont ailleurs
Ils étalent la frontière sur les mots que l'on jette
A la discrétion des bagnards
On transfert du récit sur des toiles ou des chiffons
Même du carton parfois
Des sacs ou des cannettes
Des intentions de frontières et de marges
Montrer que l'on existe malgré les tentatives d'effacement
Des tentatives d'écrasement
Inutile de se sentir coupable
Débordons et dépassons les formules polycopiées
Considérons au passage la perte de ceux qui ne s'embarrassent
Un neutre qui ne s'excuse
Hissant le drapeau monochrome de l'exil
En creusant les puits d'une moisson généreuse
Heureux ces visages innocents
Figure de la pensée
Ça commence par une anomalie banalisée
L'impermanence vitale qui sème les opinions
Malgré les brulures
J'aimerai échapper à la punition qu'on inflige à ceux qui ne veulent entendre
Créateur de contenu manifeste et nauséabond
Je régresse sans carapace
Dégouline dans les espaces inoccupés
Hirondelle caduque
L'homme sans couleur a vécu d'un récit d'illusion
Dans la matrice des cochons sourdingues
Les corps intouchables sont indulgents
L'imprudence d'un tourisme naturel
Fragilisé par les masses voraces
Où les visiteurs affamés sont indignes
Dans l'attachement permanant de leur oubli
Ils se seront convaincus de leur arrogance
Devant cette armée de mufles ignorants et volontaires
Les paysages se racontent
Complices du décalage
Dévisageant le mythe annoncé et la réalité du désastre
En attendant de réparer
Le pèlerin dégouline sous le soleil
Encore le 7 octobre. 2 ans.
L'occasion d'un déferlement multiplié ?
Bébés décapités réchauffés au micro-ondes médiatique avec garniture ketchup ?
Les lapins se reproduisent et se multiplient. Et les mensonges ?
Est-ce que ça se détériore plutôt pour le projet colonial ?
Les massacres s'accélèrent ces jours. Fuite en avant ?
Solution finale en vue pour le 7 octobre ?
Oublieront-ils par mégarde de presser sur le ravissant bouton rouge atomique ?
Et nous ? dans l‘attente de mauvaises nouvelles ?
Entre nos mains une espèce de peut-être vérité ? De la sincérité ?
Encore utile à quelque chose aujourd'hui ?
Accuser le Hamas de terrorisme c'est comme monter un grand procès contre le petit singe qui aurait filé un coup d'ongle dans la fourrure du Tigre en train de le dévorer.
Et le Tigre plein d'arrogance au procès du petit singe menace tous les juges et toute l'assistance de gentils Zèbres et d'Oies bien grasses prêtes à la boucherie, il les prend à témoins de l'horrible petite tache dans son beau pelage royal.
Et les juges Ratons laveurs assez effrayés insistent en affirmant que les singes, surtout très jeunes, sont les plus dangereux animaux de la création.
Au point même de se demander comment Dieu, sauf votre respect Seigneur, a bien pu créer une race aussi horrible.
Le verdict sera-t-il donc la décision d'exiler toutes les races de singes sur une île déserte ? ou en Jordanie ? Et de tuer tous ceux qui ne seront pas volontaires pour cet exil définitif ?
Et les beaux animaux du désert qui ont élu il y a quelque temps le Hamas comme leur gouvernement ne sont évidemment pas admis dans la salle du procès.
Ainsi donc, les Ratons-laveurs, les Tigres et les Zèbres sages se réjouissent du vote à l'unanimité qui condamne le petit singe pourtant déjà dévoré et qui tente de se justifier depuis le ventre du Tigre. Tandis que l'orchestre de la Philharmonie de Berlin interprète merveilleusement la sublime première symphonie de Mahler et empêche ainsi joyeusement l'assistance de percevoir la minuscule voix...
Bien souvent, elle n'est pas connue ... on a donc moins de crainte à avoir, même si elle est certaine...