GE - Une photo par jour
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Watching the movie "Jobs"

"I get asked a lot why Apple's customers are so loyal. It's not because they belong to the Church of Mac! That's ridiculous" - Steve Jobs

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Dreaming of India, janvier 2014

"Krishna taught in the Bhadavad Gita: Be active, never be inactive, and don't react to the outcome of the work"

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Rêvant de chaleur, Genève, janvier 2014

"Some say the world will end in fire, some say in ice" - Robert Frost

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Genève, janvier 2014

"L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un roseau pensant" - Blaise Pascal

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Rêvant au point du jour, Genève, janvier 2014

"Life is a great sunrise" - Vladimir Nabokov

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Rêvant de silence, Genève, janvier 2014

"Soon silence will have passed into legend. Man has turned his back on silence. Day after day he invents machines and devices that increase noise and distract humanity from the essence of life, contemplation, meditation" - Jean Arp

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Rêvant au jour, Genève, janvier 2014

"In the dime stores and bus stations, people talk of situations, read books, repeat quotations, draw conclusions on the wall" - Bob Dylan

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Zurich: nouveau concept italien de bar-pizzeria-self

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Paris: un verre de trop au Harry's Bar et j'essaie les fonctions créatives de mon nouvel Olympus...

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Paris: petits plaisirs parisiens

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Paris: nuée de pigeons poétiques

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Paris: Chez Denise... La vraie cuisine française !

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Paris: Le chat, une constante globale

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Francfort: Goethe, toujours aussi sévère !

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Bonjour les Cadillacoises et les Cadillacois :)

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Collectif des enfants de Preissac

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La vie rien de moins

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Rivière Kinojavis à Preissac

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La chance que j'ai

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Entre chien et loup

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Fichtre ! Le vent vente à s'époumoner

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Day 7 - The astral traveller

(hors champ)
Plan d'ensemble : le Hall de méditation. Je suis assise au fond, sur le côté droit de la salle. A la gauche, mon amie Lucy, ma compagne d'asana. Lucy, comme son nom l'indique, est lumineuse. Elle illumine le jour de fulgurances qui me font éclater de rire.
Ce soir, comme chaque soir à 20 heures, l'ensemble des yogis se rend au Hall de méditation. On s'assied en silence pour une trentaine de minutes, dans le noir. A la fin de ce long silence, on rallume les lumières et la foule chante « Hare Krishna, Hare, Hare... ».

(into the frame)
Devant moi, quatre cent pèlerins à tee-shirt jaune et pantalon blanc. Au fond une scène. Au centre de la scène se trouve une immense statue de Shiva en bronze. Devant Shiva, trois divinités de pierre noire, recouvertes de tissu orange comme si elles étaient habillées.

Un peu en avant, de chaque côté, les portraits des gurus et leurs statues.
Sur la scène, quatre swamis. Un vieux tamoul, une jeune Orya, deux britanniques.
Lucy soudain éclate de rire et me dit :
- « je soupçonne celui du milieu d'être un astral traveller : il ne bouge pas d'un pouce ! »
Je photographie la scène en éclatant de rire. L'image est floue. J'ai perdu toute ma concentration.

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Day 8 - La petite fleur aux pieds de la Déesse

(hors champ)
Ce matin, me rendant aux bords du lac pour rejoindre le cours de yoga, je me suis aventurée dans la pénombre. A l'entrée du hall, aux pieds de marches on trouve deux statues de Bhagavati. Elles sont à l'échelle un et demi de la taille humaine. Ce matin, sur ce pied plus grand que nature, se trouvait une offrande. Une petite fleur de jasmin blanche déposée sur une feuille verte. J'ai trouvé la trace du geste adorable.

(into the frame)
Gros plan sur le pied de la statue taillée dans du granit noir. Au centre, un couple de fleurs disposé sur une feuille verte. On distingue clairement les ongles de la statue, tout comme ses bijoux de cheville.

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Day 9 - L'hippocampe

(hors champ)
Dans le hall de la cantine, alors que je pratique l'asana du poisson, je regarde, tête retournée, les fourmis monter une colonie à travers la moustiquaire. Le trou déchiré dessine comme un hippocampe.

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Day 10 - Suraji

(hors champ)
En allant se baigner au lac, je photographie Suraji, yogi des himalayas, qui vient, chaque jour à la même heure. Il veut apprendre à nager mais il a peur. Il ne respire pas entre deux brasses. C'est comme s'il était incapable de faire usage de la technique du yoga pour apprendre à nager. Chaque jour, il demande alors conseils à des européens pour apprendre la brasse. Depuis que je suis arrivée, il progresse à une vitesse incroyable.

(into the frame)
A l'arrière plan, des montagnes dont la couleur tire sur le bleu.
Au centre gauche, Suraj, un indien dont les traits sont admirablement dessinés. Il a de grandes oreilles et le nez tout à fait droit. Ses cheveux lui tombent au milieu du dos. Son corps, mince et élancé, ressemble à celui d'une femme. Planté dans le lac comme au milieu de l'image, son corps fait des ondes. Il me sourit.

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Day 11 - my own temple

(hors champ)
Au dortoir, parce qu'il est difficile de conserver quelque chose de son intimité et que sans intimité, on perd quelque chose de sa créativité, je refermé on espace avec des draps. Je me suis fait une tente, ou une cabane « comme les gosses » a commenté Daniel.
Comme le matin, je ne vais pas toujours chanter les Bhajans avec les astral travellers, je reste dans ma tente, à méditer. C'est comme une grotte. Pour rendre le lieu saint, je me suis fabriqué un petit temple.

(into the frame)
A l'arrière plan, le mur fait de feuilles de cocotier tressées. Un livre supporte l'autel. C'est une édition de cuir d'une grammaire Malayalam que j'ai achetée lors de mon dernier arrêt à Cochin. Il sert à soutenir un carte postale : un gravure (handmade) d'un arbre. L'arbre représente la forêt. Au pied de l'arbre, une minuscule statue de Ganesh de la taille de la moitié de l'index. Il cohabite avec une petite déesse des mers, une sirène peinte sur un morceau de bambou.
Aux pieds de la statue, une pièce de deux roupies, pour la bonne fortune à venir. Des fleurs pour la douceur et les graines rouges de l'arbre de la cour dont je ne connais pas le nom. Une épluchure d'orange, apportée par mon amie Varténie, que j'ai découpée en forme de cœur. Derrière le livre, une boîte d'alumettes, jaune et verte. Une petite bougie ronde marque la présence du feu. Tout cela n'est que simulacre : on n'allume pas de feu en forêt.
Au pied de la minuscule montagne d'objets, un livre de contes, de La Mère : « Tales of all Times » pour m'inspirer le travail d'écriture à venir.

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Day 12 - Satsang

(hors champ)
Deux cent cinquante apprentis yogis se regroupent deux fois par jour dans un hall pour chanter les Ôm du Satsang. Leurs voix les unissent en un seul corps.

(into the frame)
L'image se lit à l'horizontale. Le premier tiers, en base, est peuplé d'étudiants au tee-shirt jaune, assis en tailleurs. Au centre de l'image, on aperçoit la scène, orange, où sont alignées les quatre swamis et les statues des gurus. Le plafond, blanc, prend le dernier tiers de l'image.

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Day 13 - Ray Shibata

(hors champ)
- « are you writing a book ? »
Me demande Ray Shibata mon ami Japonais.
- « I am not sure » je lui réponds. C'est vrai, ça doit être pénible d'écrire un livre, un vrai.

(Into the frame)
En gros plan, le portrait de Ray. Il a les yeux bridés, le fronté dégagé. Il porte une moustache et une barbe clairsemée. Sa peau a l'air douce. Il sourit, toutes ses dents sont apparentes. Il porte les cheveux courts. Un peu plus longs sur le dessus que sur les côtés.

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allez ! un p'tit cadavre exquis

cuisine : le morceau ci-dessous a une partie supérieure que je ne te montre pas
et toi tu ajoutes par le bas
après je réunirai les 2 images ou je t'enverrai la complète du haut

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RECHERCHE ARTISTE MYSTÉRIEUX

Voilà : j'ai pris cette photo à la biennale de Venise 2009.

Je cherche désespérément le nom de l'artiste qui n'est ni Duane HANSON, ni Charles QUINN, Charles RAY, Charles AVERY, Patricia BUENO, ni Ron Mueck. Sauf si vous en êtes sur de sur.

C'est pas à l'Arsenal, c'est pas aux giardinis.
Comme ça je dirai c'est à proximité du grand canal.

QUI EST CE ?
LE GAGNANT AURA UNE PHOTO DEDICACEE

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Genève - 07 heure 11

Elle dort depuis des mois devant l'entrée des magasins H&M. Au matin empaquète ses couvertures, s'assied dessus en se poussant un peu de côté, fume, quand elle n'harangue pas le flux des gens que déverse la gare. Disparait parfois avec tout son barda pour revenir se blottir le soir contre les portes du magasin fermé. Dit merci en anglais quand on lui fait l'aumône. Peut plaisanter avec un policier et l'envoyer valser subitement en poussant un hurlement.
Que faire ? Comment protéger cette femme d'elle-même ? Comment tendre la main à quelqu'un qui la repousse?

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Ont the road - 17 heures 27

> + d'images de ce jour-là

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Genève

Coins de rue et images immondes

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Genève

What about if she only wears Chanel No 5 ?

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Genève 17h15

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Genève

... or longer: that is the question

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Genève

L'autogoal du snapshooteur, bonheur du photographe

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Genève

Le bonheur du photographe, c'est de suivre sa petite voix qui dit que non, l'instant décisif ne se matérialisera pas nécessairement entre les 2 colonnes.

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Genève

Caresser l'interdit, bonheur du photographié

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En bas de l'échelle sociale : affiche d'Emmaüs; il y a comme un écran entre la pauvreté grise et l'avenir coloré. Ce dispositif visuel rappelle d'autres écrans.

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Pub pour un 4G ; de nouveau un écran qui fait passer l'individu d'un monde dans l'autre. Quel serait l'écran le plus utile?

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Pluie du matin: -Vieil étang- au plongeon d'une grenouille l'eau se brise -Sous la pluie d'été raccourcissent les pattes du héron -Aux admirateurs de la lune les nuages parfois offrent une pause -Pétrifiée sous mon cheval- mon ombre glacée! Matsuo Bashô (17ème s)

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Il fait tellement mauvais que les pixels fuient l'image et viennent se coller sur la vitre...

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Déjà que l'on cultive le melon, maintenant la région va devoir développer la culture de la citrouille!

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matin ouvert sur la pluie - lu au supermarché :"si l'ennui te gagne va sauver le monde" (pub pour un jeu)

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journée d'hiver

Dans le atelier du sculpteur Mihai Marcu, Bucarest, Roumanie.

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watercolour

Poissons exotiques dans le lac, Bucharest, Roumanie

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journée d'hiver

journée d'hiver à Bucarest, Roumanie.

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Couleurs d'hiver

Couleurs d'hiver, Bucharest, Roumanie

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journée d'hiver a Bucarest

la neige sur le balcon à l'étage 6 du bâtiment, Bucarest, Roumanie

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peinture - cartes imaginaires

Aujourd'hui j'ai peint un paysage d'hiver - "cartes imaginaires". Technique: acrylique sur toile, 50x70 cm, Bucarest Roumanie.

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passage à l'Université

Dans le passage de l'Université, Bucarest, Roumanie

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quadrophénie : la chambre, le magasin, le patio, la porte

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quadrophénie : rouge, noir sur blanc, sable en rigoles, barbe sur blanc

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quadrophénie : café, chaises, cordes, lunettes

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exhibition in tunisia

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red-raid exhibition anywhere by anyone

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red-raid exhibition (améliorée)

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red-raid exhibition : tellement améliorées que le monde reprend le dessus sur la pub

("un pur rêve", petit con, ça peut pas exister, ça peut PLUS exister ! va te coucher et tais-toi avec ton monde révolu !)

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 17 - Erotisme d'un temple sacre, erostisme de la publicite

EROTISME EPICE À L'INDIENNE

Pour ma dernière journée à Almora, je m'en vais flâner à Lalal Bazaar, une rue piétonne bordée de devantures richement sculptées, qui constitue un lieu de promenade agréable. Mes pas me mènent jusqu'au Nanda Devi Temple, datant de la période chand, qui est couvert de sculpture, dont certaines à caractère érotique à faire rougir une grenouille de bénitier.

C'est un paradoxe, l'Inde réprime la sexualité comme peu d'autres sociétés dans le monde, mais nombres de ses temples vénèrent l'érotisme et l'ont immortalisé dans la pierre.
Nous habitons la « Région du Désir », cette planète où ce sentiment, pour notre malheur, règne en maître. Les bouddhistes, particulièrement, l'affirment : Désir des biens du monde, désir de puissance et d'argent, désir d'immortalité, désir aussi du corps de l'autre. Notre but dans cette existence est justement de vaincre le désir, de se détacher de ce matérialiste qui nous emprisonne afin de nous délivrer de la souffrance.

« La roue est brisée. Le plan sans désir est atteint
Le lit du fleuve est à sec, l'eau ne coule plus
La roue brisée ne tournera plus
Ceci est la fin de souffrance. »
Udâra Sutta

Rien d'étonnant si Kama, la divinité de l'amour, à la fois cosmique et sexuel, est un des dieux les plus puissants et les plus anciens de l'Inde. Le Rig-Veda, le plus ancien texte rédigé en sanscrit, assurent même qu'il est le plus puissant des dieux.
L'Inde est aussi le pays des traités d'amour, dont le plus célèbre, le Kâma Sûtra. C'est sous l'empire de la dynastie Gupta (milieu du 2ème siècle apr. J.-C. – 585), apogée de l'Inde classique qui vit l'énigmatique Vâtsyâyana compiler cette antique traité de l'art d'aimer. C'est dans un univers oisif et raffiné où la bourgeoisie urbaine se vouait, avec ses serviteurs, entremetteurs, eunuques et prostituées, à réaliser tous ensemble, « Les trois but de la vie » : La Vertu (Dharma), la Prospérité (Artha) et l'Amour (Kâma), soit la vie rêvé d'une civilisation saturée de religion.
Bien loin d'un livre pornographique ou ésotérique, comme on le croit, le Kâma Sûtra se veut une étude « technique » des soixante-quatre positions de l'amour physique, hétérosexuel, impartial et systématique de cette dimension essentielle de l'existence. Les Indiens du 21ème siècle s'abreuvent encore de cette grande œuvre de civilisation.

Pour ceux qui sont blasés et qui ont déjà expérimenté le Kâma Sûtra Suisse, c'est-à-dire les positions du missionnaire, de la levrette, de la brouette et de la raclette, voici quelques façons d'épicer à l'indienne vos folles nuits d'amour.

Le bas du corps de la femme qui soulève ses cuisses est pris de travers par le garçon qui la pénètre ; c'est ce qu'on appelle la Grande Ouverture.

Entourant les flancs de la femme avec ses deux cuisses, les genoux sur le côté, il l'élargit. Cette posture exige de la pratique est appelé la Reine du Ciel.

Le garçon est debout, adossé contre un mur. La fille s'assied sur le siège formé par ses deux mains. Entourant son cou de ses bras, elle déploie ses jambes le long du mur, l'emprisonnant entre ses cuisses. C'est la Posture Suspendue.

Tenant enlacée par-derrière la femme qui lui tourne le dos, il la retourne. C'est la Tournante, qui demande de la pratique

Et pour terminer, la Pose du Clou, avec une jambe sur la tête et l'autre en extension, le garçon la pénètre. Mais attention cette position nécessite une certaine expérience, au risque de vous retrouver bloqué. La tête de votre assureur quand vous lui annoncez que vous êtes en arrêt de travail maladie à cause de la Pose du Clou.

« Je salue aussi les anciens sages qui ont exposé les conceptions de leurs temps concernant notre sujet (...) Parmi eux, Nandi, le compagnon de Shiva, mit à part les mille chapitres concernant la sexualité créant le Kâma Sûtra. »

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Carnet de route d'un UPjiiste - Un hiver indien - 18 - Alors chef, qu'est-ce que tu nous mijotes aujourd'hui ?

GOODBYE, MISTER SHAH

C'est le départ d'Almora, je quitte le Kailas Hotel et son sympathique propriétaire Mr. Jawarhar Lal Shah. J'en avais fait ma base, laissant ma valise dans ma chambre afin de n'être pas trop chargé pour visiter la région du Kumaon dans l'Uttanranchal. Ce n'est pas facile de devoir dire adieu à une personne âgée de 96 ans qui se trouve proche du Grand Voyage. En tout cas je lui souhaite d'arriver centenaire comme son vieil hôtel qui porte le nom d'une montagne considéré par les Hindous comme la demeure de Shiva, le Kailkash au Tibet. Je rêve d'en faire un jour le tour avec les pèlerins tibétains, mais pas dans les conditions actuelles. Tant que la Chine aura la main mise sur le Tibet il n'est pas question que je mette un pied dans ce pays occupé.
Le Kailas hôtel porte les traces d'un passé qui n'a pas dû être triste. Il n'y a qu'à voir les peintures qui ornent les murs que les clients ont laissés. Pour certaines, copies de pochettes de 33 tours des années 70, pour les autres celles des dieux qui peuplent les montagnes de l'Himalaya, des paroles d'Amour et de Sagesse et des compliments pour l'amabilité et la gentillesse de Mister Shah qui a marqué ses hôtes par son ouverture d'esprit et sa bonté qui se lit sur son visage. C'est peut-être le seul banquier au monde que je connaisse qui me parait sincère et honnête, il mérite tout le respect, car sa confrérie ne peut pas en dire autant.

Mr. Shah me présente le portrait de son père. « Il est mort » qu'il me dit. Si le père était encore vivant et que son fils à 96 ans, alors là, je leur demanderais la recette de l'élixir de longue vie, et j'en achète tout de suite un litre.

Je suis venu à Almora pour deux raisons, premièrement c'est que c'est une des seuls régions des contreforts de l'Himalaya que je ne connaissais pas, et la deuxième, c'est ici, non loin de Kasar Devi Temple, où médita Swami Vivekananda, que passa une partie de sa vie le Lama Govinda, auteur du livre « Le Chemin des nuages blancs ». J'ai visité un petit temple tibétain qui lui est en parti consacré, en tout cas son portrait trônait en compagnie d'autres personnalités religieuses tibétaines. J'aime voir les endroits où des personnages qui m'ont marqué, ont vécu, afin de sentir l'esprit du lieu, de comprendre pourquoi ils sont venus s'installer dans cette région, qu'est-ce qui a pu les inspirer, etc. J'ai été rarement déçu, car j'ai trouvé souvent des réponses à certaines de mes interrogations. Cherche et tu trouveras, dit l'adage.

Grâce à eux, je n'ai pas découvert l'Inde des guides touristiques, mais une autre Inde, celle qui peut encore vous faire rêver. Il suffit de vous brancher sur certaines longueurs d'onde et de temps en temps vous recevez un message « apporté par le Vent des Himalaya».......
Grâce à tous ces mystiques, ces Maîtres de Sagesse, ces écrivains, ces explorateurs, ces peintres, ces aventuriers, j'ai parcouru le Cachemire légendaire qui recèle encore bien des mystères, le Ladakh, où seul, j'ai assisté à la danse des Mystères durant 2 jours dans la vielle gompa de Chamray, le Spiti, le Kinnaur, Shimla, ancienne capital d'été de l'époque coloniale, Mac Léod Ganj, résidence du Dalaï Lama et du Gouvernement tibétain en exil, la vallée de Kullu et notamment Naggar, où vécurent Héléna et Nicolas Roerich, une vallée où les esprits sont encore en activités, Rishikesh, Gangotri, Katmandou, Darjeeling, Kalimpong, Bénarès la sainte au bord du Gange, Jaisalmer au Radjasthan, etc.
Tous ces voyages m'ont fait découvrir un autre univers, un autre monde que je ne soupçonnais pas et ont changé ma perception et ma vision de l'esprit qui ont conditionné ma vie. Mais tout cela c'est personnel, on ne commente pas son voyage intérieur. Il y a autant de religions qu'il y a d'hommes et de femmes sur terre, chaque Être humain à son Chemin à parcourir, c'est à chacun de découvrir la voie qui le mènera vers l'Esprit de Vérité. Ce qui touche le Cœur, on le garde pour Soi, car s'y on se mettait à parler les gens ne vous croirais pas et vous passeriez pour un illuminé, sujet à la moquerie des imbéciles qui eux, ont tout compris et de haine pour ceux qui en ont fait un commerce.

Parler beaucoup est source de danger
Le silence est le moyen d'éviter l'infortune.
Le perroquet bavard est enfermé dans une cage,
D'autres oiseaux ne sachant pas parler volent partout librement

Trésor Précieux des Discours Elégants, Stance 118

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver Indien - 19 - Manœuvre militaire d'une unité du régiment du Kumaon

RANIKHET, PASSE COLONIAL, PRESENT MILITAIRE

Ranikhet, dernière étape de mon escapade hivernale dans la région du Kumaon, avant de redescendre vers des cieux plus cléments au niveau de la température.
Ranikhet est une station climatique à 1849 mètres d'altitude. En quête de fraîcheur au plus fort de l'été, les Britanniques avaient construit des stations climatiques sur les contreforts de l'Himalaya. Certaines d'entre elles, ont survécu à l'Empire et conservé un cachet colonial et c'est le cas de Ranikhet.

Ici le paysage est superbe, tout à fait typique des montagnes himalayennes, couvert de cèdres déodars, de majestueux cyprès, de pins centenaires et de chênes. De Ranikhet, la vue sur les cimes neigeuses de la Nanda Devi (7816 m.), du Tsishul (7120 m.) et dans le lointain du Panchachuli (Cinq Cheminées) est encore plus éblouissante. (Même si je suis frustré au point de vue photo, forte luminosité et ciel voilé.) Ce n'est pas un hasard si dans les alentours, cette nature à receler dans le passé des abris et des refuges pour les sages, notamment à une trentaine de kilomètres, la grotte du célèbre Yogi Christ Babaji, le Maître immortel qui a initié en 1861, le grand adepte Lahiri Mahasaya.

Aujourd'hui Ranikhet, ce n'est pas la sagesse qui domine la ville, mais plutôt la force, car elle accueille en son sein le régiment du Kumaon. Partout les militaires sont présents et il est difficile de savoir ce qui est autorisé de photographier et ce qui ne l'est pas, la police militaire est présente partout et mon appareil photo constitue un sujet d'interrogation et des regards soupçonneux.

Je me souviens en 1999 d'avoir rencontré à Rishikesh un militaire de ce régiment qui effectuait un pèlerinage durant une permission, après s'être battu à Kargil dans l'un des nombreux conflits qui opposent l'Inde et le Pakistan. Les deux armées s'étaient affrontées pour un bout de rocher, dans une région montagneuse recouverte de neige située entre le Cachemire, le Pakistant et le Ladakh. Cette bataille de Kargil avait été un véritable massacre pour les deux belligérants et avait marqué les esprits, tant du côté indien que pakistanais. Le cinéma bolywoodien s'est même emparé de cet épisode tragique pour en faire un film célèbre à la gloire de ces soldats qui se sont battus héroïquement pour un bout de caillou dédié à la grandeur de l'Inde.
Le militaire, tireur d'élite dans son régiment, avec qui j'ai partagé un chai, n'avait rien d'un héros. Il y avait de la tristesse dans son regard, marqué de temps en temps par de long moment de silence. Il devait retourner dans la région de Kargil, ça ne l'enchantait guère car là-bas, ce qui se passait, ce n'était pas du cinéma.

Depuis la déchirure de l'Inde en deux, puis en trois lorsque le Bangladesh naquit dans le sang, le Pakistan est l'ennemi héréditaire. Inutile ici de discuter. Le matin, quand ils vont au toilette faire leur besoin, les indiens disent : « Je vais au Pakistan.»

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 20 - – Loin du bruit et de la pollution, forêts et montagnes sont devenues le refuge des Sages.

THE TIMES OF INDIA

Aujourd'hui, c'est jour de fête en Inde, c'est le jour de l' « Indépendance de la République Indienne ». Le temps est mitigé et la grande partie des magasins sont fermés, il n'y a pas grand-chose à faire aujourd'hui. Comme demain j'ai un long trajet en bus jusqu'à Haridwar, la ville sainte au bord du Gange, j'ai décidé de me reposer et de ne rien entreprendre de spécial. J'achète le « Times of India », un des plus gros tirage en Inde, afin de me reconnecter au monde, avant de retrouver Rishikesh où je vais passer la deuxième partie de mon voyage.

AVALANCHE KILL'S SWISS IN J&K'S GULMARG
Vendredi 24 janvier, un homme de nationalité Suisse a été victime d'une avalanche à Gulmarg, station de ski au Cachemire indien. Les secours sont intervenus, mais malheureusement le skieur Suisse n'a pas pu être sauvé.

Pourquoi venir mourir sous une avalanche en Inde, alors que nous en avons pleins en Suisse ?

$2'500 BAIL FOR BIEBER AFTER DRUNK DRIVING ARREST
Justin Bieber, 19 ans, a été arrêté par la police à Miami Beach en état d'ébriété au volant de sa voiture. Le juge la condamné à une amende de 2'500 $.

Si Justin Bieber regarderait www.uneparjour.org il aurait pu suivre mes conseils : « AFTER WHISKY DRIVING RISKY » « Conduire c'est risqué après un whisky »

FRENCH FIRST LADY HEADING TO INDIA TO BACK CHARITY
Son mari président crée de la pauvreté et sa première dame crée des œuvres de charité pour venir en aide aux pauvres !

J'ai l'impression de lire « Le Matin », si je continus je sens que je vais me déclencher une grosse déprime avant de retourner dans ce monde si charitable. Mais la dernière page du « Times of India » me laisse perplexe ! Une page entière de publicité est consacrée à Narendra Modi, le pire candidat possible du BJP, le parti nationaliste hindou. Ce populiste autoritaire deviendra Premier ministre de l'Inde si le BJP, principal parti d'opposition, remporte les législatives de 2014. Premier Ministre au Gujarat, Narendra Modi est l'artisan des pogroms antimusulmans qui ont ensanglanté sa région sous son gouvernement en 2002. Il est soupçonné de les avoir commandités ou tout du moins d'avoir laissé faire ; résultat final, près de 2000 personnes sont mortes.
Ces massacres – peut-être en Inde les premiers de l'ère de la retransmission télévisée en direct – ont provoqué un type de réaction différent de la part des minorités : utiliser les bulletins plutôt que les balles. Une prise de conscience a eu lieu dans la population indienne modérée ; au lieu de s'abstenir simplement de voter pour le BJP, les gens se sont mis à voter pour le parti le mieux placé pour battre le BJP.
Cette page de publicité pour ce nationaliste me fait penser à nos partis nationalistes européens et suisses. Ils promettent tous la même chose afin de toucher un maximum d'électeurs assez crédules pour croire en des promesses que ces ordures ne tiendront pas : Lutter pour la corruption, lutter contre l'inflation, pour un gouvernement fort, pour la sécurité dans le pays, pour une éducation pour nos enfants, pour l'emploi des jeunes, pour l'honneur des femmes, pour la prospérité et la force de l'industrie indienne, etc.... La seule chose qu'il ne parle pas c'est de l'asile. L'Inde ne possède en fait aucune loi sur les demandeurs s'asile.

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 21 - Hari Ôm Mâta Mary ! Le miracle est arrivée jusqu'à Ranikhet

CHRISTIANISME À L'INDIENNE

En visitant le Mall de Ranikhet, j'ai découvert une église catholique, d'architecture européenne, encore bien conservé qui date de 1899, l'époque du colonialiste. On y célèbre encore le dimanche matin la messe. Juste au-dessus de cet édifice, on a reproduit la grotte de Lourde avec les statues de Bernadette et de Marie la Vierge Immaculée, qui est enfermée derrière une vitrine.
À une centaine de mètres plus bas, une autre ancienne église a été érigée, mais celle-là, est aujourd'hui occupée par une organisation caritative destinée aux veuves de militaires. Sa boutique d'artisanat vend des textiles, des bibelots, des pickles et des confitures. À la place de l'ancienne sacristie, une banque s'est installée. Quand les affaires du ciel ne marchent plus, on s'en remet aux affaires terrestres, l'argent n'a pas d'odeur et les voies des comptes en banque du seigneur ne sont pas impénétrables.

En parlant du christianisme en Inde, Gandhi disait :

« Malheureusement, depuis 150 ans, le christianisme en Inde est mêlé d'une façon inextricable à la domination britannique. Il est devenu pour nous synonyme de civilisation matérialiste et d'exploitation impérialiste – exploitation des races faibles par la forte race blanche. L'influence du christianisme en est devenue purement négative. Mais en débit de ceux qui le professent, il nous a fait quelque bien ; les écrits des missionnaires chrétiens ont stigmatisé certains de nos abus et nous a forcé à réfléchir.»

Le message évangélique s'est diffusé à partir de son berceau originel, la terre d'Israël, non de l'Occident vers l'Orient, mais dans deux directions opposées, vers l'Europe d'une part et vers l'Asie de l'autre. Certaines régions d'Asie furent christianisées avant l'Europe, le cas des chrétiens syriens du Kerala l'atteste. Des apôtres qui avaient suivi Jésus, quelques années après la crucifixion, sont partis en direction de l'Inde apporté la Parole de Vérité du Maître de Sagesse de Galilée. C'est le cas de Thomas et de Barthélémy.

Les Hindous chrétiens du Kerala non pas été convertis au christianisme après l'arrivée du navigateur portugais Vasco de Gama. Leur religion n'a rien de moderne et remonte à l'origine du christianisme. La tradition indienne raconte qu'ils ont été convertis il y a de cela dix-neuf cent ans, par l'apôtre Thomas, celui que l'on nomme l' « Incrédule ». Thomas en faites était avec Marie-Madeleine, l'un de plus proches disciples de Jésus, il était son alter ego, en lui disant : « Je ne suis plus ton Maître, puisque tu as bu et que tu t'es enivré à la source bouillante d'où moi-même je jaillis. » Quand Thomas arriva dans le Sud de l'Inde, après être passé par Taxila et le Cachemire, la population lui fit un accueil aussi cordial que celui que Vasco de Gama devait trouver plusieurs siècles plus tard. Mais les intérêts du navigateur portugais étaient bien différents de ceux de l'apôtre du Christ. L'Inde à des moines chrétiens qui ont gardé la foi en leur Sauveur à travers une succession apostolique ininterrompue de deux mille ans.
Autre constatation, vous ne verrez pas en Inde, la représentation du Christ, cloué sur la croix, agonisant et sanguinolent. Les indiens n'auraient pas accepté de vénéré une idole torturée et moribonde. L'image la plus courante, est celle où Jésus montre son Cœur au milieu de sa poitrine, là où il faut chercher.

L'Inde a toujours été une terre d'accueil au point de vu religieux. Au début du 21ème siècle, ce pays comptait 830 millions d'hindouistes, 140 millions de musulmans, 24 millions de chrétiens, 19 millions de sikhs, 4 millions jaïns et 8 millions de bouddhistes.
Elle est le berceau de l'hindouisme, du bouddhisme, du jaïnisme, du sikhisme et de plusieurs religions tribales aux rites chamanistes et animistes. Elle accueille depuis plusieurs siècle l'islam, le christianisme, le zoroastrisme et le judaïsme, religions qui, quoique venues d'ailleurs, y ont fait souche et s'y sont indianisées.

Malheureusement, depuis quelques années, cette tolérance ancestrale, est en train de voler en éclat et se dégrader dangereusement. Des hindous modérés et progressistes assistent impuissants au détournement de leur religion par des hindous fanatiques, violents et sectaires, animés par une seule idée : s'emparer du pouvoir.
Mère Thèrèsa, Prix Nobel de la Paix, de son vivant en a fait les frais. Cette femme, défenseur des lépreux et des déshérités, a été critiquée pour avoir convertit au christianisme les hindous les plus pauvres. Elle leur a répondu d'une voix paisible et souriante :
« Je fais tout pour que l'hindou devienne un meilleur hindou, le musulman un meilleur musulman, le chrétien un meilleur chrétien.... Si vous appelez cela convertir, alors oui, je convertis. »

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 22 - Attention, sortie d'éléphant !

JIM CORBETT, CHASSEUR DE « LEOPARDS MANGEURS D'HOMMES »

Après 11 heures de bus, coincé entre une indienne bien rembourrée du fessier et la fenêtre, je suis arrivé à Haridwar. Les 5 premières heures se sont bien passées, la descente vers la plaine par des routes sinueuses et le panorama sur les Himalaya, me fis oublier l'inconfort du trajet. La route emprunte durant une bonne heure, la « Corbett Tiger Reserve », premier parc national indien ouvert en 1936 par le légendaire chasseur de tigre anglais Jim Corbett. Vu la circulation, il n'est pratiquement pas possible de voir des animaux, quoique, le seul risque pour le bus, c'est de rentrer dans un éléphant. Partout des panneaux avertissent de faire attention à ces pachydermes.
L'initiative de Jim Corbett inspira le programme « Project Tiger » d'ampleur nationale qui débuta en 1973 et vit la création de 22 autres réserves. Cette célèbre réserve, est ouverte au visiteur accompagné de gardes du parc, du 15 novembre au 15 juin et c'est un lieu très fréquenté par les indiens. On peut y voir une faune variée repartie entre la prairie, les forêts de sala (saule local) et cours d'eau, notamment des éléphants sauvages, des ours jongleurs, des singes à face noir et longue queue, des macaques, des paons, plusieurs espèces de cervidés dont le chital tacheté, le sambar, le cerf cochon et le muntjac. Le parc accueille aussi des tigres, des léopards, des crocodiles agressifs, des varans, des sangliers et des chacals. Apercevoir un de ces grands félins est néanmoins une question de chance car la centaine de tigres du parc ne sont ni appâtés, ni suivis à la trace.

Jim Corbett est né en 1876 à Naintal. Passionné par les jungles de Kumaon, il tua son premer léopard à l'âge de huit ans et découvrit sa véritable vocation lorsque, après avoir assisté au massacre de centaines de canards, il fut dégoûté à tout jamais de la chasse. Corbett se jura de ne plus employer son fusil que pour libérer les collines de son pays natal de la menace des grands fauves. Son premier livre, Les Mangeurs d'hommes de Kumaon, raconte comme il traqua Chamapawat, la redoutable tigresse qui tua 434 villageois. Un an après la mort de Corbett, en 1955, le nom du chasseur devenu photographe et protecteur des animaux sauvages du Kumaon fut donné au parc.

Dans les années vingt, Rudraprayag s'est acquis une notoriété certaine avec un « léopard mangeur d'homme » que finit par abattre un des plus célèbres chasseurs de tous les temps, Jim Corbett.
C'est le 1er mai 1926 que ce colonel britannique eut finalement raison du redoutable fauve. Il terrorisait les villages de la région depuis huit ans déjà. On en parlait même dans les journaux du monde entier. La bête dévora, en l'espace de ces quelques années, plus de 300 personnes, non seulement des villageois désarmés mais aussi des pèlerins en route pour Kedarnath ou Badrinath. Le léopard évoluait sur une superficie de 700 km2 et pouvait traverser à la nage l'Alaknanda. D'une force phénoménale, il surprenait ses victimes dans les champs, voire les granges ; il était capable de traîner ses proies sur plusieurs kilomètres, ce qui rendait singulièrement difficile la recherche des corps déchiquetés.
Ayant déjà abattu des nombreux léopards dans tout le Garhwal, la réputation de Corbett le fit bientôt considérer comme un bienfaiteur et les habitants le supplièrent de s'attaquer à ce monstre, comme en témoignent les quelques lignes d'une émouvante pétition rédigée par un groupement de villageois :

« Nous, la population, nous trouvons en grande détresse. Par crainte de ce léopard, nous ne pouvons surveiller nos champs la nuit, si bien que les daims les ont presque entièrement saccagés. Nous ne pouvons aller chercher de l'herbe ou du fourrage et nous ne pouvons emmener brouter notre bétail... Votre honneur a tué beaucoup de léopards mangeurs d'hommes... Aussi, nous, la population, vous demandons de consentir à prendre la peine de venir ici et tuer le léopard (notre ennemi) et sauver la population de cette calamité. Pour cet acte de générosité, nous, la population, vous serons très reconnaissants et prierons que vous ayez longue vie et prospérité. »

Ce n'est qu'après dix longues semaines de patiente traque que Jim Corbett réussit à tuer le mangeur d'hommes.
Quand le fameux chasseur porta le coup fatal, ce haut fait fut mentionné – évènement rarissime – au parlement britannique qui reporta sa séance pour célébrer cette délivrance.

Depuis la ville de Ramnagar, le bus longe parallèlement le parc national. C'est une succession de villes et de villages poussiéreux et embouteillés qui s'étendent sur 200 kilomètres. Le ciel bleu a fait place à une brume qui cache continuellement l'horizon. La circulation est infernale et le bus effectue un slalom perpétuel, entre les voitures, les jeeps, les camions, les motos, les tracteurs, les chars à bœufs, les vélos, les piétons, les vaches et les chiens. Durant ces 11 heures de routes, pas une fois le chauffeur ne fera une manœuvre risquée ou aura un comportement agressif vis-à-vis de certains chauffards ou inconscients qui sont légions sur les routes indiennes.

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 23 - La nuit tombe sur Rishikesh

RISHIKESH, LA « CHEVELURE DES SAGES »

À Rishikesh, j'entame la deuxième partie de mon voyage, plus tranquille, avec des températures plus clémentes. Si pendant les trois semaines que j'ai passé dans la région du Kumaon je n'ai rencontré aucun touriste, ici par contre c'est tout autre chose. Les touristes viennent du monde entier à Rishikesh, car c'est la ville par excellence du yoga. La ville c'est même auto-proclamée « capitale mondiale du yoga » et recèle une multitude d'ashrams, qui prolifèrent chaque année, où l'on dispense toutes sortes de cours. Situé au bord du Gange, de nombreux pèlerins hindous viennent également priés et rendre hommage au fleuve sacré. Touristes, pèlerins et sadhus se retrouvent au coucher du soleil pour la cérémonie du ganga aarti où l'eau et le feu font partis d'un rituel qui a lieu chaque soir sur les ghats. C'est également à Rishikesh que le Gange quitte les contreforts de l'Himalaya pour entrer dans la plaine et entamer son périple de 2000 km jusqu'au golfe du Bengale.

Il se dégage de la ville une ambiance très New Age et Baba Cool, et chacun y trouve de quoi satisfaire sa curiosité et ses envies spirituelles. On peut apprendre à jouer d'un instrument de musique indien sur le toit de son hôtel, s'essayer au différents yogas et techniques de méditation, découvrir les vertus curatives des cristaux et des plantes et les différents types de massages, psalmodier des mantras dans les temples ou tout simplement écouter des CD de musiques spirituelles en sirotant du thé ayurvédique avec un bon repas végétarien. Et pourquoi pas, pour ceux qui veulent planer en rêvant de la belle époque des années 70, fumer de la ganja avec des sadhus qui passent leurs journées à tirer sur des shiloms.

Si Rishikesh est devenue ce qu'elle est aujourd'hui, c'est en partie grâce aux Beatles, qui ont séjourné avec leurs compagnes en 1968 en faisant la une des journaux du monde entier. Ils passèrent deux mois dans l'ashram du gourou Maharishi Mahesh Yogi à Swarg Ashram, sauf Ringo Star et son épouse qui ne restèrent que deux semaine n'appréciant pas la cuisine végétarienne et s'ennuyant de leurs enfants restés en Angleterre. Ce séjour en Inde des Beatles fut bénéfique au point de vu musical, car ils composèrent en grande partie les chansons qui furent enregistrées sur le double album blanc. L'appât du gain du gourou Maharishi et son attitude envers certains disciples du sexe féminin leur enlevèrent leurs illusions sur la méditation transcendantale.

Il est des canailles même dans les ordres religieux
Des plantes vénéneuses croissent même sur les collines aux herbes médicinales

Subhâshita Ratna Nidhi Verset 112 - 113

je 23.01.2014
ve 24.01.2014
sa 25.01.2014
di 26.01.2014
lu 27.01.2014
ma 28.01.2014
me 29.01.2014


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La Sainte Beaume par TV interposée

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En ce moment au dessus de nos têtes

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Eternels voyageurs

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lu 27.01.2014
ma 28.01.2014
me 29.01.2014


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Rades (Tunisie)

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La Goulette (Tunisie)

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Meysse (Ardèche)

L'acrobate et la danseuse

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Privas (Ardèche)

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Montélimar (Drôme)

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Meysse (Ardèche)

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lu 27.01.2014
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me 29.01.2014


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Genève - 16h42.

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Gland - 20h28 - Le plaisir de se retrouver entre potes.

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Et si on partait ... 01h08.

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Blues en G- . Genève - 11h29. 4/4 |G-| / | / | / | C- | / | G- | / | Bb| F | C- | G- | Bb| F | Eb | D |

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Genève - 11h12 - Message subliminal.

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Au Globe - 13h11.

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